PNL et Alcoologie Prochainement 

PNL et Alcoologie

Les Ivresse mentales : Nature, Processus et Utilité    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Le concept "d’ivresse mentale" se réfère à un phénomène d’apparence mystérieuse, bien connu des "alcooliques" abstinents et difficilement compréhensible dans le cadre de la pense médicale classique. Elle est encore baptisée rechute sèche, syndrome sub-aigu alcoolique, remontée de l’alcool ou même familièrement : cuite-sèche (dry drunkenness ou dry drunk en anglais). Elle surgit tout à coup, sans raison apparente et en l’absence de toute consommation d’alcool. Elle surprend autant l’alcoolique qu’elle terrorise son entourage et rend l’alcoologue peu averti quelque peu... soupçonneux.

L’ivresse mentale est rarement abordée dans les traités d’alcoologie ; quand elle l’est, c’est sur un mode plutôt fantaisiste qui en dit long sur les incertitudes du monde médical à son sujet : "les rechutes sèches, surtout chez l’alcoolique, peuvent apparaître entre le 21ème et le 27ème jour qui suit le sevrage, parfois entre les 43ème et 50ème jour, souvent tous les deux mois environ après le début du traitement pendant un an, puis tous les trois mois la deuxième année et enfin tous les six mois la troisième année. Dans quelques cas rares, elles peuvent survenir de nombreuses années après le début de l’abstinence (10, 20 ans et parfois plus.*) Ces ivresses mentales sont souvent décrites comme des crises dont on décline d’ailleurs les symptômes : perte de l’appétit, impatience, colères subites, ressentiments non-motivés, sueurs, soif brûlante, tremblements... La PNL éclaire d’un jour nouveau les ivresses mentales et montre combien elles peuvent être précieuses au cours du processus psychothérapique. Elle nous en démontre le mécanisme précis, nous aide à les déclencher et à les stopper volontairement. De plus, elle nous permet de concevoir comment elles peuvent se déclencher, en apparence selon le hasard.

La rechute sèche et les avatars de l’abstinent

Tous les signes de l’alcoolisme sont là, mais il n’a pas bu la moindre goutte. Et il jure qu’il n’a rien consommé ! Comment l’entourage pourrait-il croire une chose pareille ? Saoul sans avoir bu ? Mais tu te fiches de nous ! Pourquoi ne pas avouer ? Cela peut arriver à n’importe qui, après tout. Défaillance, mauvais moment, signe de mauvaise volonté : tout y passe, le pire et le meilleur (rarement le meilleur, hélas !). Est-il retombé dans le péché ? La rechute, c’est la réapparition de la "maladie" que l’on croyait guérie ou "stabilisée" (une stabilisation qui peut toujours se déstabiliser...)

Rechuter, c’est choir, déchoir, tomber, retomber... La rechute présuppose une chute antérieure. Le voilà qui a remis ça ! Et il nous a fait ça, à nous ! La chute c’est aussi le péché originel, la capitulation et même le déchet. La chute, c’est le mouvement de ce qui tombe. Certains alcoologues, peu enclins à la moralisation, recadrent la rechute auprès du sujet en "accident de parcours" ou "réalcoolisation". Si ce recadrage est tout indiqué pour le sujet lui-même, concernant le praticien en alcoologie, la rechute devrait être le signe d’une psychothérapie qui n’a pas eu d’effets psychothérapiques.

L’alcoolique seul sait qu’il n’a pas bu. Un mécanisme bizarre s’est déclenché en lui, d’un seul coup, sans avertissement aucun. Il ressent les effets psychotropes d’alcool sans en avoir absorbé la moindre goutte ! Comment faire croire cela à l’entourage ? Dès lors, on comprend la kyrielle des "symptômes" : nervosité, irritabilité, ressentiments, impatience... Au point de vue strictement PNL, on retiendra pour le moment ceci : une personne abstinente, dans un environnement donné, perçoit, interprète ce qu’elle a perçu et se trouve être la proie d’un état interne particulier, difficilement gérable. En d’autres termes, la personne sobre (PS) est contrainte de passer le relai à la personne alcoolique (PA) ; une stratégie d’alcoolisation se déclenche, doublée sans doute, à un niveau sous-jacent par une "compulsion" et le sujet ressent les effets psychotropes de l’alcool ! L’entourage réagit le plus souvent par la frayeur ; il est quelquefois secrètement content...

Bien des drames pourraient être évités si le mécanisme de l’ivresse mentale était connu ... et reconnu ! La rechute, qu’elle soit sèche ou alcoolisée, est pour nous le signe que l’intégration de PA et PS est encore à faire. La fréquence des réalcoolisations, sous une forme ou une autre, montre seulement que la grande majorité des psychothérapies d’alcooliques ne sont pas "intégratives" et que la dissociation n’est pas prise en compte.

Une cuite sèche purement gratuite

On se souvient de l’article "S’alcooliser sans boire ou se droguer sans drogue..." paru dans le n°11 de la TEMPÉRANCE.

Le texte traite de la séquence kinesthésique (SK), c’est-à-dire de la séquence des ressentis décrits sur le nom d’effets psychotropes de l’alcool. Nous reprendrons ici la SK de Natacha comme exemple.

K1 (picotements dans la mâchoire)->K2 (picotements dans la tête)->K3 (tremblement labial)->K4 (chaleur descendant le long de la ligne médiane du corps)->K5 (diffusion de la chaleur dans le ventre et bas-ventre)->K6 (chaleur dans tout le corps).

Cette SK se caractérise par la nature des ressentis et leur succession. L’apparition d’un élément de la chaîne déclenche toute la série des autres éléments et certains bouclages renforçateurs peuvent apparaître :

Ex : K1->K2->K3->K4->K5 dans lequel K3 renforce K2.

C’est ainsi que l’on pourrait aisément concevoir qu’apparaisse chez Natacha un tremblement labial voisin du K3 de sa SK. Celui-ci, apparu par hasard dans un certain contexte, pourrait structurer K2 et déclencher toute la chaîne... La cuite sèche serait alors totalement gratuite !

La cuite sèche, comme solution...

Mais la cuite sèche, manifestée par la SK précédente, peut aussi marquer que l’alcoolique utilise la meilleure solution présente à son répertoire pour se dissocier lorsque la situation l’exige. Souvenons-nous que la dissociation est un apprentissage, fait sous le sceau de l’urgence, lors de la survenue de traumatismes particulièrement sévères. La dissociation n’est pas la conséquence de l’alcoolisation, même si celle-ci peut en faciliter l’apparition. Le phénomène de l’ivresse mentale montre que l’alcool, en tant que produit, n’est pas nécessaire au déclenchement des effets psychotropes. L’alcoolique, même abstinent, est toujours capable de déclencher une dissociation ; (De là, peut-être, l’expression si peu élégante "d’alcoolique sec...").

Comme la rechute alcoolisée, la cuite sèche est une solution pour l’alcoolique et un problème pour son entourage.

Les maladresses du praticien en alcoologie...

La cuite sèche peut survenir par pur hasard, un ressenti quelconque venant déclencher la SK, elle peut constituer, comme on vient de le voir, une solution dans un contexte difficile à opérer. Elle peut aussi, à l’occasion et par inadvertance, être provoquée par un praticien en alcoologie.

Combien de fois ai-je vu et entendu un praticien en alcoologie, pourtant animé des meilleures intentions du monde, à deux doigts de déclencher une ivresse mentale ? Plus le praticien en alcoologie est spécifique dans ses questions, plus il a tendance à déclencher une stratégie d’alcoolisation et la séquence des effets psychotropes qui s’en suit.

Les praticiens en alcoologie qui courent le risque sont paradoxalement les plus consciencieux, c’est-à-dire ceux qui cherchent à obtenir une description des contextes dans lesquels a lieu le recours à l’alcool. Ce sont aussi ceux qui incitent le sujet à analyser sa relation à l’alcool. (Qui ? où ? Quand ? Avec qui ? Que vois-tu ? Que ressens-tu ? etc... etc...). On sait que, pour répondre honnêtement à ce genre de questionnement, l’alcoolique doit nécessairement revivre mentalement l’évènement (s’associer). Dès lors, il n’y a rien de surprenant à ce qu’il ressente à nouveau les effets de l’alcool. J’ai souvent conduit de tels entretiens, autrefois, avant la PNL. Je croyais sincèrement faire bien. Dès lors, je m’étonnais lorsque le sujet s’était réalcoolisé en sortant de mon bureau !

Mais on peut aussi, délibérément, provoquer une ivresse mentale avec un objectif thérapeutique précis...

La cuite sèche, un levier pour la thérapie...

On sait que le praticien en alcoologie formé en PNL va tout d’abord chercher à réduire la dissociation séquentielle, c’est-à-dire faire en sorte que les parties PA et PS soient présentes simultanément. Cette manoeuvre est la première étape conduisant vers la réconciliation des parties et vers leur intégration en une "Nouvelle Partie".

Pour déclencher une cuite sèche, le praticien en alcoologie va utiliser les modalités du langage de sorte que l’alcoolique va progressivement (ou brutalement) s’associer dans un contexte d’alcoolisation. En voici un exemple : "Et tu es maintenant dans ton bar préféré... debout... au comptoir... tu vois ce qu’il y a à voir devant toi et autour de toi... tu regardes la personne qui te sert.. le verre posé sur le comptoir... un demi... tu vois les habitués de ce bar et tu les entends... tu t’imprégnes des bruits du bar... de l’odeur de fumée et d’alcool... tu y es...là, devant toi, tu vois ce demi... constate la forme du verre... la couleur de la bière... la transpiration sur le verre... les reflets de lumière... tu te sens en train de faire le geste de saisir le verre... dès lors, tu sens sa forme dans ta main... tu sens sa fraîcheur... l’odeur de la bière... et tu bois, tu bois, tu bois... un demi, un autre... et un autre encore... Et dès que le demi est posé sur le comptoir, tu le vois d’un seul coup grandir et se rapprocher de toi.. et tu bois, tu bois..." etc... etc... le sujet présente bientôt toutes les manifestations d’une alcoolisation et le praticien en alcoologie ancre la PA. Il suffira ensuite d’ancrer la PS. Cette manoeuvre est l’une de celles qui permet d’avoir à faire à la fois à PA et à PS... condition sine qua non de l’intégration.

Un état interne difficile à gérer...

Leslie CAMERON BANDLER définit l’Etat Interne (EI) comme "ce que ressent un sujet à un moment donné". Cet EI est lié à ce que ce dernier est capable (ou incapable) de faire dans son environnement ; il est, par ailleurs, déterminé par ses croyances et ses valeurs. L’expérience de référence qui nous retient ici est celle d’un contexte particulier : l’alcoolisation. Comment se représenter la succession des opérations ? La PS perçoit la situation (VAKO externe), s’empresse de l’interpréter (VAKO interne) et accorde une signification à ce qu’elle perçoit en fonction du critère qu’elle emploie pour évaluer la situation. C’est donc sur la vague de fond de l’EI désagréable que va s’enclencher la PA selon des processus que connaissent déjà les lecteurs de la TEMPERANCE (N°11).

L’EI qui conduit à l’alcoolisation possède une structure bien particulière, différente, bien sûr, d’un sujet à un autre. Changer cet EI serait donc rendre l’alcoolisation inutile. C’est ce à quoi s’attache à parvenir le praticien en alcoologie PNL en détectant les critères auxquels la personne se réfère, puis en réaménageant le système des croyances et des valeurs du sujet.

En fait, la pratique montre que le critère employé par la PS pour attribuer une signification à ce qu’elle perçoit n’est que le premier maillon d’une chaîne de critères et de valeurs de plus en plus importants. Le praticien en alcoologie peut mettre en évidence cette chaîne par un questionnement ad hoc. Le procédé, qui n’est pas sans évoquer celui par lequel on met au jour la chaîne des intentions positives de PA, ne saurait avoir sa place dans cet article (réf. N°10 de LA TEMPÉRANCE).

Conclusion et hypothèse à vérifier

La PNL permet de comprendre la nature et le processus de l’ivresse mentale. Elle répond aussi, on l’a vu, à la question : à quoi peut bien servir ce phénomène en pratique alcoologique ?

Quant à l’EI dont il a été question, on sait qu’il est composé, comme tout EI, par des sous-modalités : intensité, rythme, expérience de référence, implication, modalité, motivation, cadre et référence au temps... Il semblerait que l’EI désagréable qui conduit à l’alcoolisation incontrôlée ne soit pas sans évoquer celui qui apparaît lors du traumatisme qui est à l’origine de la dissociation séquentielle.

Les deux EI pourraient bien être, soit rigoureusement identiques, soit ne différer que par quelques sous-modalités. Si cette hypothèse venait à se confirmer, l’EI constituerait le pont entre le traumatisme initial et les difficultés rencontrées aujourd’hui dans certains contextes.

Michel FACON.

* Page 257, "Abrégé d’alcoologie". 1984-1990, J.P. FERRANT et J.Y. BERNARD.

*La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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La carte n’est pas le territoire    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Cette formule d’Alfred KORSYBSKI, père de la Sémantique Générale, est une analogie destinée à nous faire comprendre pleinement que le mot n’est pas la chose nommée et qu’il ne fait que la représenter. C’est ainsi que le mot "chien" ne mord pas... que le mot "rose" n’a pas d’épine... ou qu’au restaurant nous ne mangeons pas le menu mais le contenu de notre assiette. Nous pouvons nous promener dans un village, mais nous ne pouvons pas nous promener sur le plan du village. Le plan peut nous servir à nous orienter, s’il est bien fait ; il ne représente pas le village dans son caractère de totalité concrète. Avez-vous déjà pensé que si le plan devait représenter très exactement la totalité du village, en grandeur nature, cela reviendrait à construire un second village, identique au premier ? Alors le plan ne serait plus un plan. "La carte n’est pas le territoire. La représentation n’est pas la chose qu’elle représente." Représentation et chose représentée sont sur deux niveaux logiques différents. Tout comme la carte n’est pas le territoire, l’image que nous nous faisons du monde "réel" n’est pas le monde "réel". Avec nos organes des sens et notre cerveau nous construisons nos cartes mentales du monde (extérieur et intérieur). Les cartes nous aident à nous orienter dans le monde "réel" des événements, perceptions, sentiments... C’est l’ensemble de ces cartes mentales que nous nommons en PNL : Modèle du Monde (ou Vision du monde).

Chaque modèle du monde est unique

Cette idée d’un monde réel inaccessible en totalité n’est pas nouvelle, mais elle conduit directement aux remarques suivantes :
- Il y a une différence irréductible entre le monde "réel" et les modèles que nous en construisons avec notre système nerveux.
- Chacun d’entre nous se construit un Modèle du Monde et celui-ci est différent de celui des autres êtres humains. Le dicton ne dit-il pas que "chacun voit midi à sa porte ?" Chaque Modèle du Monde est unique, autant que le sont nos empreintes digitales.
- Chacun de nous étant unique en son genre, mérite à ce titre le respect de tous. Communiquer avec autrui, c’est lui exprimer notre Modèle du Monde ; c’est aussi écouter ce qu’autrui exprime à partir du sien. Au fond, communiquer c’est mettre en commun des portions de nos Modèles de monde en vue d’un partage et d’un enrichissement mutuel.
- Communiquer ne peut se faire qu’à partir des Modèles du Monde de chaque interlocuteur. Communiquer est un processus ; s’il aboutit parfois à un accord entre les interlocuteurs cela ne signifie pas que ceux-ci ont atteint la "Vérité", mais simplement qu’ils partagent le même point de vue sur le sujet discuté ;
- Communiquer c’est enrichir son Modèle du Monde au contact de l’autre. Cela ne veut pas forcément dire renoncer à ses idées, mais ajouter d’autres idées à celles que nous avons déjà. En effet, plus nous avons de cartes mentales, mieux cela vaut : cela nous rend plus "flexibles" dans nos comportements. N’est-il pas préférable d’avoir plusieurs cordes à son arc ?
- Une carte mentale n’est ni "bonne", ni "mauvaise" en soi. Elle permet seulement de repérer plus ou moins les informations à partir desquelles nous allons agir. Nos cartes mentales sont à la base de nos comportements. Plus elles sont riches, plus nos comportements sont adaptés aux circonstances du moment. (flexibilité).
- Une carte mentale utile dans un contexte peut évidemment s’avérer limitante dans un autre contexte. En PNL, il est indiqué de se demander : "est-ce-que ma carte mentale est adaptée à ce que je veux faire ?" En tant que lecteur, vous penserez certainement que tout cela est évident... et vous avez raison. Pourtant... l’observation quotidienne révèle que dans bon nombre de cas, les gens se conduisent sans en tenir compte. Certains se comportent même comme si leur Modèle du Monde était la seule Vérité possible. C’est parfois amusant, parfois irritant et quelquefois tragique... Nos cartes mentales sont tout à la fois utiles et limitantes en fonction du contexte dans lequel nous les évaluons et de l’objectif que nous voulons atteindre.

Un grand modélisateur : le cerveau.

De la naissance à la mort, notre cerveau construit sans cesse des modèles. Ce processus de modélisation se fait en premier lieu par l’intermédiaire de nos organes des sens. Nous voyons, entendons, sentons, ressentons et goûtons. Cette expérience immédiate au contact du monde "réel" est codée en termes de modalités sensorielles : V.A.K.O. et G. Ici aussi, la carte n’est pas le territoire ! Ce codage ne fait que représenter le monde "réel". Il y a un premier décalage, obligé, entre monde "réel" et expérience sensorielle codée : ceux-ci sont sur des niveaux logiques différents. (voir schéma) S’il n’y avait que cette représentation du monde réel, l’être humain ne pourrait pas communiquer avec son semblable. (ce "semblable" qui n’a pas le même Modèle du Monde !). En effet, à moins d’être télépathe, il n’est pas possible de transmettre directement notre expérience sensorielle à autrui... Pour transmettre son expérience sensorielle, l’homme fait appel à un autre système de codage très sophistiqué : le langage. Comme chacun peut le comprendre, le langage est un codage qui s’applique à un autre codage, les représentations sensorielles VAKOG. On dit que le langage est un méta-codage ou un méta-modèle. (voir schéma). Les mots représentant les modalités sensorielles, il est aisé de concevoir que nous entendons, dans le discours d’une personne, les mots "visuels" (ex : lumineux, clair, perspective, imaginer etc...) "auditifs" (ex : c’est clair, j’entends bien, ça me parle etc...) "kinesthésiques" (ex : c’est lourd à supporter ; pesant, contact etc...). Les mots employés qui ne se réfèrent pas à une modalité sensorielle sont dits ’"spécifiques" (comprendre, blesser, punir...). En écoutant attentivement les mots employés par une personne, il est possible de se faire une idée du processus sensoriel sous-jacent et d’adapter son vocabulaire à celui de cette personne. Ex : "Peux-tu me contacter à cette date ?" : K. "Peut-on se voir à cette date ?" : V. "Peut-on reparler de cela à cette date ? " : A.

Pour quelles raisons notre Modèle du Monde est-il différent du monde "réel" ?

Il y a à cela trois types de raisons que nous allons résumer ci-dessous :
- La première raison tient à la configuration et au fonctionnement de notre système nerveux. Organes des sens et cerveau ont une structure propre et nos perceptions dépendent étroitement de cette structure. C’est ainsi que l’ouïe n’est sensible qu’à certaines longueurs d’onde comprises entre 380 et 680 millimicrons. Ceci n’empêche pas les autres longueurs d’onde d’exister dans le monde "réel". Notre capacité visuelle est donc limitée. Il en est de même pour chacun de nos organes des sens. Notre cerveau ne capte qu’une partie seulement de la réalité physique qui nous entoure à chaque instant. Notre cerveau sélectionne des données dans le monde environnant, mais il a aussi sa manière particulière d’organiser ces données. C’est ainsi, pour ne citer qu’un exemple, qu’il nous donne l’impression que les rails du chemin de fer convergent dans le lointain alors que nous savons bien qu’ils restent parallèles.

Ces limitations, pour causes neurologiques, sont communes à l’ensemble de l’espèce humaine.
- Notre Modèle du Monde est également limité en raison de notre appartenance à un groupe social, une communauté culturelle. Le groupe exerce sur nous des influences évidentes et nous impose des croyances, des valeurs, des critères. Ces influences ne sont pas toujours très conscientes mais apparaissent mieux lorsque nous séjournons quelques temps à l’étranger.

La notion de retard, par exemple, varie beaucoup selon les habitudes nationales (et même régionales). Pour une invitation à dîner, un retard est une impolitesse, voire une injure à partir d’une heure en France, 30 à 40 minutes aux USA et... plusieurs jours au Maroc ! La langue dans laquelle nous nous exprimons, filtre également nos perceptions, chaque langue "découpant" le monde "réel" d’une manière différente. Il est classique de citer à ce sujet le cas des Eskimos qui possèdent une quarantaine de mots différents là où nous n’utilisons qu’un seul mot : "neige". Ceci les conduit tout naturellement à distinguer des "neiges" différentes là où nous n’en voyons qu’une !

Plus la langue est riche en vocabulaire dans un domaine particulier, plus les humains qui la parlent perçoivent la distinction dans le domaine.

- Notre Modèle du Monde est également très influencé par notre histoire personnelle, c’est-à-dire par tout ce que nous avons vécu jusqu’ici (et aussi par ce que nous anticipons !). Comme aucun d’entre nous n’a vécu les mêmes choses que les autres, aucun modèle du monde ne peut être identique à celui d’une autre personne.

En pratique...

Lorsqu’une personne rencontre une difficulté dans sa vie, le praticien PNL cherche avant tout à comprendre comment fait celle-ci pour entretenir son problème. Au fond, il cherche à saisir en quoi la carte mentale du sujet est limitante pour atteindre l’objectif voulu dans un contexte donné. Les questions que pose le praticien sont orientées pour obtenir ce type d’informations. Et non pour savoir pourquoi cette personne rencontre un problème. Discipline concernant la structure de la subjectivité, la PNL ne prétend pas à... l’objectivité scientifique. Elle prétend par contre à l’efficacité. Pour la PNL, une personne en difficulté avec l’alcool n’est ni "névrosée", ni psychotique" ou "perverse". La PNL ne travaille pas à poser des étiquettes, mais à aider la personne à définir ses objectifs et à les atteindre. Je pense pour ma part qu’un "alcoolique" qui s’adresse à un thérapeute veut trouver une solution à son problème. Il ne cherche pas à obtenir une explication ou une interprétation à ses difficultés. Il n’est pas nécessaire de postuler un quelconque "instinct destructeur" quel que soit le nom qu’on lui donne, pour tenter d’expliquer le comportement d’alcoolisation incontrôlable. Je ne crois pas qu’un "alcoolique" cherche à se détruire, mais à vivre, ou mieux à survivre. Compte tenu de son Modèle du Monde, l’alcoolisation est le meilleur moyen qu’il ait trouvé pour faire face à certaines situations de la vie quotidienne. En ce sens, les alcoolisations ne sont pas un problème pour "l’alcoolique", mais une solution. C’est, bien sûr, une solution qui engendre des problèmes pour le sujet lui-même et pour son entourage (alcoologues inclus !). Solution de survie, l’alcoolisation est une solution individuelle : c’est en ce sens qu’il convient d’aider le sujet à respecter sa "partie alcoolique". En simplifiant à peine, on peut dire que la personne en difficulté avec l’alcool possède deux Modèles du Monde. Nous les avons baptisés PA et PS. Le rapport et la relation de confiance doivent être obtenus autant avec PA qu’avec PS. Nous pouvons maintenant dire que lorsque PS est confronté à une difficulté, c’est PA qui prend la relève et assure la survie du sujet. La dissociation séquentielle doit être conçue d’abord comme un mécanisme de survie mis en place par la personne elle-même, sans doute au cours de l’enfance (mais pas forcément.), c’est-à-dire bien avant qu’il ne soit question d’alcoolisation. C’est un sujet que nous aborderons dans un prochain article. Michel FACON

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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Le Recadrage en 6 Étapes    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Remarque :

Les termes spécifiques à la P.N.L. -qui doivent commencer à vous être familiers- sont inscrits en italique dans le texte.

La dissociation séquentielle entre PA (personne alcoolique) et PS (personne sobre) est désormais familière au lecteur de LA TEMPERANCE. Ce dernier sait qu’il est préférable de penser que deux modèles du monde différents coexistent chez la personne en difficulté avec l’alcool. Tous deux sont absolument nécessaires à la vie, ou mieux, à la survie de "la personne alcoolique". On pourrait ici paraphraser Georges Brassens et dire que "tout est bon chez lui, il n’y a rien à jeter" ! En d’autres termes, PA et PS disposent chacune de ressources vitales et il n’est pas question un seul instant de se priver de celles-ci.

Même s’il est le plus souvent nécessaire d’abandonner l’alcool pour que le traitement soit efficace, proposer d’emblée à "la personne alcoolique" de se priver d’alcool (si tel n’est pas son désir immédiat) est, dans l’esprit de la P.N.L., une erreur stratégique. En effet, dans la vision du monde de "la personne alcoolique", cela semble indispensable, voire ridicule. Le praticien en alcoologie se doit de garder ceci présent à l’esprit s’il ne veut pas "rompre le rapport" avec "la personne alcoolique" et provoquer les phénomènes nommés dans d’autres théories : déni ou résistance. Il ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne accepte d’abandonner volontairement ses mécanismes de survie !

L’objectif de la P.N.L. n’est pas d’amputer une personne de toute une partie d’elle-même, mais de faire en sorte que cette partie soit reconnue dans ses intentions positives et accepte de collaborer harmonieusement au bien-être de l’ensemble de la personne. Une fois l’intégration PA/PS réalisée, il convient de proposer à la "Nouvelle Partie" des comportements plus efficaces que le recours systématique à l’alcoolisation.

Les principes de base.

L’installation de ces nouveaux comportements s’effectue par la procédure classique du Recadrage en six étapes et se base sur les principes suivants :

1) auparavant, PA mettait en oeuvre le meilleur des comportements disponibles à son répertoire pour satisfaire à sa bonne intention à l’égard de l’ensemble de la personne : l’acte d’alcoolisation. En ce sens, "la personne alcoolique" ne peut que remercier cette partie de lui-même qui l’a aidé à survivre jusqu’ici.

2) Pour que la Nouvelle Partie accepte d’acquérir des comportements plus efficaces que le recours à l’alcoolisation il convient que ces comportements soient :
- plus rapidement déclenchés que l’alcoolisation,
- déclenchés n’importe où et n’importe quand lorsque la situation l’exige. 3) Plus une personne a de choix de comportements dans un contexte donné, mieux cela vaut pour elle (flexibilité).

4) L’inconscient d’une personne sait faire bien plus de choses que la personne consciente ne croit savoir faire.

Le recadrage.

L’extrait clinique suivant montre le recadrage à l’oeuvre. Outre la mise en place de nouveaux comportements à un niveau inconscient, le recadrage change la signification du stimulus et, par conséquent, le comportement du sujet face à ce dernier. Dans l’exemple qui suit, l’alcoologue fait appel aux ressources inconscientes de Carole...
- Th : "Je te propose de faire quelque chose d’un peu surprenant... tu vas demander, si tu veux, à la Nouvelle Carole de se manifester...

(Carole hoche la tête en guise d’accord)... tu peux lui parler directement si tu veux... dans ta tête, dis lui : "Est-ce que tu veux bien m’envoyer un signe s’il te plaît... une image, un son, une sensation... comme elle voudra..." et reste bien attentive à toute manifestation visuelle, auditive ou à toute sensation... quelle qu’elle soit". Quelques secondes après : "Oui, que s’est il passé ? As-tu le signe qu’elle t’a envoyé ?"

- Carole : "... Oui, j’ai senti de la chaleur sur mon visage"
- Th : "Très bien ! remercie la Nouvelle Carole d’avoir bien voulu t’envoyer ce signe..." Carole : "C’est fait !"
- Th : "Ok. La Nouvelle Carole accepte de communiquer avec toi, et c’est une excellente chose... maintenant, si tu veux, avec ce signe, tu peux lui proposer de faire un code... un code oui/non... tu vas voir, c’est facile... Dis lui : "Je te propose le code suivant : à chaque fois que tu voudras dire oui, réchauffe mon visage et quand tu voudras dire non, ne le réchauffe pas". Tu n’as rien d’autre à faire pour le moment... seulement proposer ce code."
- Carole : (Après un laps de temps) "C’est fait".
- Th : "Ok, maintenant, si tu veux, on va faire fonctionner ce code. Est-ce que tu veux bien demander à la Nouvelle Carole de t’envoyer le oui ?"
- Carole : "J’ai eu la chaleur".
- Th : "Bien. Remercie-la de t’avoir envoyé le oui".
- Carole : "J’ai dit merci".
- Th : "Parfait... maintenant demande-lui si elle veut bien t’envoyer le non... et vérifie que ton visage ne change pas de température..."
- Carole : "Je n’ai rien eu".
- Th : "Ok, elle t’a envoyé le non... tu la remercies maintenant..."
- Carole : "Je l’avais déjà fait".
- Th : "C’est encore mieux si tu l’avais déjà fait. Maintenant qu’elle veut bien communiquer avec toi et que l’on dispose d’un code oui/non, on va pouvoir lui poser des questions et elle va répondre... je vais te guider... Demande lui : "Est-ce que tu veux bien régler avec moi mon problème d’alcool ? et sois attentive à ton visage..."
- Carole : "Elle a dit oui... j’ai eu la chaleur... et je l’ai remerciée".
- Th : "Parfait. Tu l’as remerciée. Elle est d’accord pour travailler avec toi. Pour t’aider à mettre en place de nouveaux comportements, on va faire appel à une autre partie de toi-même : la Carole Créative, celle qui sait trouver des solutions conscientes ou inconscientes, lorsque c’est nécessaire. Nous avons déjà parlé de cette Carole Créative, tu t’en souviens ?"
- Carole : "Oui, je m’en souviens !"
- Th : "Bon... c’est bien... demande à la Nouvelle Carole si elle veut bien aller trouver la Carole Créative..."
- Carole : "Ça chauffe... c’est oui !"
- Th : "Maintenant, demande lui si elle veut bien demander à la Carole Créative de se mettre au travail pour trouver plein de solutions à ton problème d’alcool... (Carole est concentrée)... On va la laisser travailler un moment si tu veux... Ça travaille vite une Partie Créative... et il n’est pas vraiment nécessaire que tu aies conscience des solutions qu’elle élabore... et c’est même encore mieux si tu ne sais rien de ses solutions..."

Après quelques dizaines de secondes : "Demande à la Nouvelle Carole si la Carole Créative a fini son travail..."
- Carole : "Elle a dit oui... et je l’ai remerciée".
- Th : "C’est parfait, la Carole Créative dispose donc de nombreuses solutions. As-tu conscience de certaines de ces solutions ?"
- Carole : "Non, pas du tout, mais je sens que c’est fait".
- Th : "C’est encore mieux si tu ne connais pas ses solutions.

Demande maintenant à la Nouvelle Carole si elle veut bien choisir au moins trois solutions... trois solutions plus efficaces que l’alcool... plus rapidement mise en oeuvre que l’alcool... des solutions qu’elle peut mettre en oeuvre n’importe où... et n’importe quand... et qu’elle va te pousser à adopter... à l’essai*... pendant trois mois**... et demande-lui de t’envoyer le oui dès que cela sera fait".

Carole reste silencieuse un moment, puis...
- Carole : "J’ai le signal du oui. C’est fait !"
- Th : "Merveilleux ! Tu peux la remercier d’avoir fait ce travail pour toi... maintenant, on va bien vérifier si toutes les autres parties de toi-même sont en accord avec les solutions mises en place... Demande à la Nouvelle Carole : "Est-ce que toutes les parties de toi-même sont d’accord avec les solutions que tu viens de mettre en place ?"
- Carole : "J’ai eu tout de suite la chaleur !"
- Th : "Parfait ! C’est terminé !"
- Carole reste silencieuse un bon moment, puis : "Comment vais-je savoir quelles sont les solutions ?"
- Th : "Je crois que si la Nouvelle Carole avait voulu savoir tu le saurais déjà. Elle a sans doute jugé plus utile de ne rien te faire savoir... mais si tu veux, on va lui demander son avis... demande lui si elle veut te faire connaître les solutions..."
- Carole, étonnée : "Elle a dit non !!!"
- Th : "Et c’est très bien comme cela... c’est même encore mieux. Notre conscient n’a pas besoin de tout savoir..."
- Carole : "C’est vrai, on ne peut pas toujours tout savoir".
- Th : "C’est vrai. Mais si tu veux, on peut lui demander si elle est satisfaite du travail qui vient d’être fait... demande lui, si tu veux..."
- Carole, encore plus étonnée : "Elle a dit oui !!!"

Ces derniers échanges ne font pas partie de la procédure classique de recadrage. Ce petit extra, amusant en soi, renforce néanmoins la satisfaction de Carole au niveau conscient.

L’alcoologue demande ensuite à Carole de vouloir bien s’associer dans les contextes, qui, auparavant, déclenchaient systématiquement l’alcoolisation. Carole se déclare satisfaite. C’est l’étape de la Futurisation, au cours de laquelle les nouveaux comportements s’installent dans le futur.

J’ai choisi cette transcription parce qu’elle se déroule sans aucun problème. Le lecteur curieux comparera la séquence ci-dessus aux 6 étapes classiques du recadrage et s’apercevra qu’il y manque l’étape n°3, au cours de laquelle le thérapeute sépare les intentions positives du comportement. Si cette étape manque, c’est tout simplement parce que Carole avait déjà fait ce travail.

Remarques diverses.

1) Le processus de recadrage permet de mettre en oeuvre de nouveaux comportements mais il recadre aussi la signification que pourrait avoir une envie de s’alcooliser. Cette dernière signifirait que les trois solutions adoptées ne sont maintenant plus valables et qu’il convient de faire à nouveau appel à la Partie Créative. Ce qui est nommé par d’autres "rechute" ou "accident de parcours" devient alors l’occasion de recadrer.

2) Avant le recadrage, la meilleure solution était l’alcoolisation. Après le recadrage, cette solution existe encore, mais elle est reléguée derrière les autres solutions mises en oeuvre, par ordre d’efficacité.

3) Au cours du déroulement de la procédure, la Nouvelle Partie peut bien sûr répondre non. Il s’agit alors, soit d’une maladresse de l’alcoologue, soit d’une partie de la personne qui se manifeste pour des raisons d’écologie. La procédure de recadrage permet de traiter ces éventualités qui sont loin d’être rares.

4) *, **. "à l’essai... pendant trois mois" implique que la Nouvelle Partie ne s’engage pas de manière définitive. Au fond, cela veut dire aussi : "et si ces solutions ne sont pas satisfaisantes, tu peux encore recourir à l’alcool !" C’est, là encore, un moyen de respecter l’ancienne structure PA.

5) Lorsqu’il s’agit d’un polytoxicomane, le thérapeute parle à la fois d’alcool et de drogue.

6) Notons bien que le recadrage est effectué APRES l’intégration. Il va de soi que s’il avait été appliqué sans l’intégration préalable de PA et PS il n’aurait concerné que le modèle du monde de la seule PS ! L’emploi du recadrage en 6 étapes permet un suivi dans d’excellentes conditions, mais cela suppose, comme le comprendra le lecteur, que ce suivi soit assuré par une personne formée en P.N.L. Michel FACON,

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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S’alcooliser sans Boire ou se Droguer sans Drogue    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Ce titre n’est ni une plaisanterie, ni une provocation. Il s’agit bien de ressentir les effets psychotropes de l’alcool ou des autres drogues sans ingérer le produit lui-même. Cet article traite de la séquence kinesthésique (SK), c’est-à-dire de la description de la succession des ressentis lorsqu’un sujet absorbe une substance psychotrope quelconque : alcool, héroïne, cocaïne..., certains médicaments comme les tranquillisants ou même certains médicaments antalgiques.

Je profiterai de cet article sur la SK pour la replacer dans le cadre de la dissociation PA/PS et la situer par rapport à deux autres mécanismes, celui de la Stratégie d’Alcoolisation et celui de la compulsion. L’ensemble permettra au lecteur de LA TEMPÉRANCE de se faire une idée des enchaînements qui font passer un sujet en difficulté avec l’alcool ou d’autres drogues, de la PS à la PA (ou de la partie non toxicomane à la partie toxicomane).

Outre l’intérêt que présente la connaissance de la SK en elle-même, je montrerai à quoi elle peut servir en thérapie et ce qu’elle permet de comprendre. On verra aussi au passage, au cours d’une parenthèse lourde de conséquences, comment l’utilisation de cette SK pourrait venir se placer dans le débat actuel concernant la toxicomanie et la prévention du SIDA. La transcription du cas de Natacha montrera concrètement ce qu’est la SK et comment on peut la repérer et la coder de manière simple.

Qu’est-ce qu’un psychotrope ?

A la fois substantif et adjectif qualificatif, le terme de "psychotrope" désigne le flux des ressentis qui se déclenchent lorsqu’un sujet absorbe une substance chimique d’origine naturelle ou synthétique en vue de modifier son activité mentale. Alcool, drogues ou certains médicaments modifient, en effet, nos perceptions, c’est-à-dire ce que nous captons avec nos organes des sens. (V.A.K.) Il s’en suit, tout naturellement, que nos comportements sont différents et que nous pouvons alors faire des choses que nous ne pourrions pas faire sans le psychotrope. Ce processus n’est pas caractéristique de l’alcoolique ou du toxicomane, mais ces derniers l’utilisent avec plus d’intensité et plus souvent que d’autres afin d’accéder à certaines ressources vitales. (ressources de survie le plus souvent.)

Il va de soi, en effet, qu’alcooliques ou toxicomanes n’absorbent pas leur produit dans le but de s’intoxiquer ou de se détruire. Ils ne sont pas, comme voudraient nous le faire croire certains, mus par un quelconque instinct destructeur ou une mystérieuse pulsion de mort. Certes les produits sont, plus ou moins toxiques, selon les doses et selon la vulnérabilité du sujet, mais ce qui intéresse ce dernier, c’est avant tout la psychotropie.

En 1976, Jean RAINAUT écrivait déjà : "Dans son jugement péjoratif envers l’alcoolique, le non-alcoolique ne tient pas compte des avantages (de l’alcool). Il ne les soupçonne même pas. Le buveur n’ose pas le dire. Il faut, pour obtenir cette confidence, être très en confiance avec lui et suffisamment au courant de la façon avantageuse dont l’alcool modifie le vécu intime" (Éclairage alcoologique en 1976. Jean RAINAUT).

Un peu plus loin, Jean RAINAUT parle de ce vécu de l’alcoolique en ces termes : "...il se sent presque étranger au monde et ce monde lui parait étrange. Il se voit un peu comme un martien sur la terre, mais le non-alcoolique, l’observateur neutre, ne voit rien, ne décèle pas du tout ce qui se passe à l’intérieur du sujet. Il y a là un vécu personnel, secret, dont peu d’alcooliques parlent."

Ce vécu intime, secret, personnel peut aujourd’hui être décrit en termes sensoriels et avec une grande précision. Il suffit pour cela d’établir un solide rapport de confiance avec l’alcoolique, (ou le toxicomane) de savoir lui poser les bonnes questions et d’écouter ses réponses en se gardant de toute explication, commentaire ou interprétation. C’est ce que nous montre l’exemple de Natacha.

Sur le sentier des vignes du Seigneur

Natacha a la trentaine. Elle s’alcoolise depuis une bonne dizaine d’années. Son père était alcoolique lui aussi. Elle a vécu dans son enfance de nombreuses scènes traumatisantes et a subi, à l’âge de 10/12 ans, des sévices sexuels.

Au moment où commence la transcription suivante, de nombreux recadrages lui ont permis de se réconcilier avec la PA d’elle-même, qu’elle voulait, disait-elle, "éliminer". Elle reconnait, maintenant, les intentions positives de PA et de PS mais l’intégration de ces deux parties n’est pas encore réalisée. Le rapport de confiance a été établi et elle sait "s’associer" dans ses souvenirs, c’est-à-dire qu’elle est capable de revivre mentalement un souvenir comme si elle était dans une sorte de réalité virtuelle. Elle fait donc "comme si" elle était dans son salon et "comme si" elle s’alcoolisait... Les commentaires, entre parenthèses, ont été surajoutés pour la bonne compréhension de ce qui se passe.

Michel : "Si tu veux, je vais t’aider à repérer ce que tu ressens dans ton corps lorsque l’alcool commence tout juste à faire effet... Je voudrais que tu me dises la toute première sensation que tu as, même si cela te semble insignifiant... sois bien attentive à ce que tu ressens..."

Natacha : "Il faut que je boive ?"

M. : "Oui, bien sûr, il faut que tu t’imagines en train de boire... tu es dans ton salon... restes-y... tu es seule..."

(Natacha se concentre. Elle ferme les yeux. Elle rentre dans cette réalité virtuelle. Elle est dans son salon et revit le moment précis où elle a bu. On dit qu’elle est "associée"... Elle se donne envie de boire et elle boit. Elle a fait cela des milliers de fois en dix ans. Elle sait le faire, mais elle ne sait pas qu’elle sait car le processus est inconscient. On peut dire que Natacha est "inconsciemment compétente" pour se donner envie de boire).

N. :"Je crois que ça commence par une sorte de picotements bizarres là, dans la mâchoire... comme ceci (le geste de ses deux mains commence au menton et remonte sur les deux branches du maxillaire, vers les oreilles).

M. : "OK. Mais... tu crois ou tu en es sûre ?"

N. : "Je viens de vérifier : c’est bien comme cela que ça démarre... je sais que c’est le début..."

M. : "Donc des picotements dans la mâchoire et ça va du menton vers les oreilles, c’est bien ça ?"

N. : "Oui, tout à fait".

M. : "Très bien. Est-ce que tu peux me dire ce que tu ressens juste après ces picotements mais vraiment tout juste après ?"

N. : "Je le sais déjà, mais je viens de vérifier. Il y a des picotements dans toute ma tête et ça tremble dans ma lèvre inférieure... oui, c’est bien ça."

(la SK se déroule très vite, en quelques secondes ; ici, il convient de savoir si les picotements dans la tête précèdent ou suivent le tremblement des lèvres)

M. : "Ces picotements dans toute ta tête, c’est avant ou après ce tremblement dans ta lèvre ?"

N. : "Le picotement est avant. D’ailleurs, il descend dans ma nuque, en arrière et c’est là que j’ai le tremblement".

M. : "Et ensuite, juste après ce tremblement, que ressens-tu ?"

N. : "Ça descend le long de l’oesophage (elle indique le trajet du doigt). C’est comme un courant qui descend. C’est très agréable, d’ailleurs). C’est une sorte de douce chaleur...

(Le visage de Natacha est plus rose et ses yeux brillent. L’intonation de sa voix a changé).

M. : "Et ensuite ? Tout de suite après ?"

N. : "Je... je... c’est drôle, c’est comme si j’avais bu...

(manifestement, Natacha est en train de partir... elle s’affaisse sur sa chaise et vacille légèrement...)

M. : "Hop ! reste avec moi !! que ressens-tu juste après la chaleur le long de ton oesophage ?"

N. : "Oui... la chaleur va dans tout le ventre et même plus bas

(elle porte la main sur son ventre et indique ensuite son bas-ventre).

M. : "C’est bien. Reviens ici avec moi maintenant ! Regarde-moi. Regarde le bureau.

(J’ai légèrement élevé le ton afin d’interrompre le processus en cours. Je laisse quelques instants à Natacha qui revient sur sa PS).

N. : "C’est bizarre... j’aurais pas crû qu’on pouvait faire ça..."

M. : "Oui, c’est bizarre... je crois bien que tu as repéré tous les éléments nécessaires, mais on va quand même vérifier, OK ?"

N. :"Oui..."

M. : "Si j’ai bien compris tout ça commence par ce picotement dans ta mâchoire, puis il y a le picotement dans ta tête et tout de suite après un tremblement dans ta lèvre inférieure. Puis, une chaleur le long de ton oesophage, ça diffuse dans ton ventre et bas-ventre. C’est bien ça ?"

N. : "Quand tu le dis, ça le refait automatiquement et je me sens partir. Je dois faire un effort pour rester là ; mais à la fin, la chaleur envahit tout mon corps."

M. : "Il faut donc rajouter cette chaleur qui diffuse dans tout ton corps. Dis-donc, c’est bien agréable tout ça ! Tu avais déjà remarqué " toutes ces étapes ?"

N. : Pas vraiment. En tout cas pas en détails. Je ne me rendais pas vraiment compte.

(Cette compétence inconsciente est désormais devenue tout à fait consciente. D’ailleurs, sans que je lui demande, Natacha la réexpérimente d’elle-même.)

On peut écrire la SK de Natacha de la manière suivante :

Séquence kinesthésique :

K1 (picotement dans la mâchoire),

K2 (picotement dans la tête),

K3 (tremblement labial),

K4 (chaleur descendant le long de la ligne médiane),

K5 (diffusion de chaleur dans ventre et bas-ventre),

K6 (chaleur dans tout le corps).

Chaque personne a sa propre Séquence Kinesthésique et le nombre des éléments peut varier. Généralement 4, 5 ou 6 éléments successifs peuvent être repérés. Cette SK peut donc être notée :

K1 K2 K 3 ...Kn

A quoi peut servir la SK ?

1) Une fois qu’il l’a détectée, le thérapeute peut s’en servir pour déclencher les effets psychotropes de l’alcool ou de la drogue, c’est-à-dire pour faire émerger PA ou la Partie Toxicomane. Il suffit pour cela de parler. (on l’a vu pour Natacha).

2) Le sujet peut apprendre, en un temps record, à se la déclencher lui-même. Elle est désormais devenue consciente.

3) Elle peut être intensifiée dans ses effets, modifiée et son déroulement dans le temps, déjà très bref, peut être encore accéléré. On peut même en retirer les effets secondaires indésirables ! ("redesign"). On croit rêver, n’est-ce-pas ? Cela veut dire que ça peut être mieux encore qu’avec le produit lui-même !

4) Cette SK "artificielle" peut être stoppée facilement par le sujet lui-même, ce qui n’est pas le cas avec la SK "naturelle".

5) Cette SK explique le phénomène des "cuites sèches" ou "flash-backs" des toxicomanes et alcooliques. Elle permet de concevoir aisément que la SK, qui n’est en fait qu’une sorte de codage effectué par le cerveau, puisse se déclencher des années après l’arrêt total du produit. (pour Natacha, il suffit qu’apparaisse K1 pour que les autres éléments se déclenchent automatiquement).

6) Avant que ne soit effectuée l’intégration des deux parties PA et PS, la SK permet au sujet de disposer des ressources de PA sans avoir à s’alcooliser réellement.

Il y a bien d’autres utilités de la SK mais celles-ci n’ont pas leur place dans cet article. Néanmoins, après ce sixième point, je ne résiste pas à ouvrir ici cette parenthèse lourde de conséquences dans les débats actuels sur les programmes de substitution à la méthadone...

Toxicos. Méthadone et SIDA...

A l’heure où gronde et fait parfois rage le débat qui oppose les tenants et les adversaires des programmes de substitution à la méthadone ! Plus de risques de SIDA et plus d’ennuis avec les forces de l’ordre ! Bien sûr, plus de médecins taxés de "dealers" par les adversaires de la méthadone. Et même les vrais dealers eux-mêmes n’ont plus de raison d’être ! On croit rêver, direz-vous... mais ce n’est pas un rêve. Pour réaliser cela, il faut et il suffit d’une personne déjà formée en PNL et entraînée à repérer la SK d’un toxicomane désireux de décrocher et, disons, de trente à quarante cinq minutes devant soi. On a tous les avantages de la méthadone sans les inconvénients et une procédure comme celle-là pourrait être mise en place en quelques mois.

Bien sûr, cette procédure n’est pas un traitement, mais rien n’empêche ensuite le toxicomane d’entreprendre la thérapie complète, selon le modèle PNL, qui, elle, ne prendrait... que quelques jours !*

Stratégie d’alcoolisation, Compulsion et SK.

Comme je l’ai annoncé dans l’introduction, ce dernier paragraphe est destiné à situer la SK dans le cadre de la dissociation PS/PA et à la distinguer des mécanismes de la stratégie d’alcoolisation et de la compulsion que connaît déjà le lecteur de LA TEMPÉRANCE.

Selon les contextes de la vie courante, Natacha doit faire appel, soit à des ressources qui sont sur PS, soit à des ressources que possède PA. Pour reprendre le cas concret où elle est seule, chez elle, dans son salon, nous allons imaginer que nous disposons d’une sorte de microscope permettant de suivre les étapes dans l’ordre où elles se produisent...

Natacha, sobre, est dans son salon. La solitude lui est insupportable (K-). Elle ne sait pas gérer cette solitude. Natacha en a fait l’expérience des milliers de fois. Alors, PS déclenche une stratégie d’alcoolisation destinée à lui donner envie de boire... Mais ce n’est là qu’une simple envie et si elle en restait là, elle pourrait y résister relativement facilement. A elle seule, cette envie ne suffit pas pour déclencher l’alcoolisation. Cette stratégie d’alcoolisation est une succession d’étapes mentales, plus ou moins longues, mais qui se termine par une image précise : elle se voit déjà en train de boire. (elle se voit, là-bas, près du bar du salon et elle se voit boire : elle est encore dissociée). On pourrait dire que PS imagine PA...

A ce moment précis, en une fraction de seconde, alors qu’elle n’a pas encore bougé du fauteuil dans lequel elle était assise, elle "saute dans cette image mentalement... Elle ne se voit plus, elle est en train de boire, elle boit déjà. Elle est maintenant dans cette réalité virtuelle : elle la vit.. Elle est associée.

Gelons un instant ce moment où elle est associée. Que se passe-t-il, en elle ? la bouteille de Vodka s’approche d’elle en un éclair, reprend sa place, s’approche encore et encore. Elle lui saute aux yeux. (cf n°2 et 3 de LA TEMPÉRANCE). Vous avez reconnu là, la submodalité qui déclenche en elle l’attraction irrésistible vers l’alcool. Elle ne peut plus ne pas boire. Ce qu’elle ressent est impératif, compulsif et s’ajoute à l’envie de boire qu’elle avait déjà. Vous avez reconnu ici la compulsion, mécanisme ultra-rapide et ponctuel. A cet instant précis, PA est passée aux commandes et PS s’est éclipsée. La compulsion déclenche le comportement d’alcoolisation...

Dans cette réalité virtuelle elle boit déjà mentalement, ce qui explique fort bien que les effets psychotropes de l’alcool soient souvent ressentis avant l’ingestion réelle du produit.

La SK se déclenche automatiquement. D’ailleurs Natacha, disait elle-même : "Rien qu’à y penser, ça va déjà mieux !"

Un observateur extérieur, s’il était là ; pourrait dire "Ca y est, elle est déjà dans les vignes du Seigneur ! Elle est partie, elle est ailleurs..." La stratégie d’alcoolisation appartient à PS ; compulsion et Séquence Kinesthésique sont le propre de PA. Le moment précis où PS laisse la place à PA se situe entre deux images : ..........................

Replacez tout ceci dans le cadre des intentions positives qui animent PA et PS, dans celui de la dissociation en tant que mécanisme de survie et il ne nous reste plus qu’à répondre à une question : comment cet état dissociatif est-il apparu ? Comment le concevoir ? Ce sera le sujet de mon prochain article.

Michel FACON.

*La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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Les Présupposés de la PNL    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Toute discipline s’appuie sur un ensemble de pensées ou d’affirmations sous-jacentes qui constituent sa philosophie de base. Ce sont en quelque sorte les fondations de l’édifice, les racines de l’action et du style de raisonnement. Il importe de bien les comprendre afin de saisir l’esprit de la PNL et son éthique.

En PNL, l’usage nomme ces affirmations sous-jacentes, des présupposés, sortes de postulats ou d’axiomes qui imprègnent toutes les interventions du praticien.

Ces présupposés n’ont pas à être démontrés ; ils sont présents au départ et viennent souvent des domaines qui ont donné naissance à la PNL. (cybernétique, linguistique, informatique...) Il ne s’agit pas de savoir si ces présupposés sont justes ou faux, mais de les mettre à l’épreuve de la pratique pour juger de leur efficacité. Au cours de la formation des praticiens en PNL, ces présupposés finissent par s’organiser en croyances. Ils concernent essentiellement les domaines de la communication, du langage, du comportement et du changement.

La carte n’est pas le territoire.

Je ne reviendrai pas sur ce présupposé issu de la sémantique générale, puisqu’il fera à lui seul l’objet d’un prochain article dans LA TEMPÉRANCE. Rappelons seulement qu’il implique de ne pas faire coller sa représentation du monde avec celle d’autrui. Ceci n’est pas facile pour les alcoologues en raison des préjugés personnels et socio-culturels concernant les boissons alcoolisées, l’alcoolisation (l’alcool donne des forces, réchauffe, etc.) et les théories déjà existantes sur les "personnes alcooliques" (l’alcoolique est un faible, voire un névrosé, un psychotique, un pervers..).

On ne peut pas ne pas communiquer

On ne peut guère y échapper. Voudrait-on ne pas communiquer avec autrui qu’il faudrait quand même le lui montrer d’une manière ou d’une autre, donc "communiquer" avec lui. La communication est à la fois verbale et non-verbale (gestes, intonations, regards, postures...). En PNL, nous pensons que la communication non-verbale est plus importante (93%) que la communication verbale (7%) ! Tout acte de communication entraîne une réaction chez autrui. Le praticien PNL se doit d’observer cette réaction et d’en tenir compte pour la suite des interactions.

Communiquer, c’est donc influencer

On ne peut pas ne pas influencer l’autre. Le tout est de savoir dans quel sens on veut influencer autrui. Croire qu’on peut communiquer avec autrui sans l’influencer est un leurre. Dès le moment où l’on sait que l’on ne peut pas ne pas communiquer et par conséquent ne pas influencer, se pose le problème de l’éthique : influencer, certes, mais dans quel but ? Selon quelles normes ? Pratiquer la PNL demande une éthique rigoureuse et un respect sans faille de l’autre.

Quand on communique avec autrui, ce ne sont pas "les bonnes intentions" qui comptent mais le résultat obtenu.

Ceci a été déjà illustré par cette citation de Norbert WIENER : "Je ne comprends ce que j’ai dit que lorsqu’on m’a répondu". La réponse d’autrui (verbale et non-verbale) est donc la signification de ce que j’ai voulu dire.

Il est donc important que j’observe l’impact de mes messages (feed-back) et que j’en tienne compte pour ajuster ma communication au modèle du monde de mon interlocuteur. Pour cela, il me faut nécessairement être flexible et adapter mon message à autrui. Si ce que je fais ne marche pas, il convient alors que je fasse autre chose pour atteindre mon objectif. En effet, si je fais toujours ce que j’ai toujours fait, j’obtiendrai toujours le même résultat. Si ce que je fais ne marche pas, je fais autre chose. Et si je ne sais pas quoi faire d’autre, je fais n’importe quoi mais je ne continue pas à faire ce qui ne donne pas de résultat ! Si autrui ne comprend pas ce que je dis, c’est moi et moi seul qui en suis responsable, peu importe mes bonnes intentions au départ ! Dur, dur, n’est-ce pas ? Si l’autre n’a pas compris, il n’est nullement question de dire qu’il "résiste", qu’il est limité ou stupide (pour être poli !) S’il n’a pas compris, c’est que je n’ai pas su communiquer efficacement avec lui. Dans le même ordre d’idée, il n’y a pas de patients qui "résistent", mais seulement des thérapeutes qui n’ont pas (encore) su communiquer avec eux.

Le comportement d’une personne n’est pas cette personne

Il est utile de séparer clairement l’identité des comportements. Nous ne sommes pas nos comportements. Nous avons déjà rencontré cette idée lors d’articles précédents. Monsieur X n’est pas un alcoolique, mais présente un comportement d’alcoolisation. Ce n’est pas Monsieur X en tant que tel (sa nature) qui fait problème, mais son comportement (ce qu’il fait et non ce qu’il est). Il est plus acceptable de parler du comportement en le dissociant de la personne elle-même, de ce fait, elle ne se sentira pas jugée. D’ailleurs, s’il est relativement facile d’aider une personne à changer son comportement, il est très difficile, voire impossible de changer sa nature. Le comportement n’est pas l’identité de la personne. Il convient de distinguer ce que nous faisons de ce que nous sommes. C’est dans cet ordre d’idée que, pour moi, l’alcoolisme n’est pas une maladie, mais un comportement. (Ce n’est pas la même chose que de dire que l’alcoolisation peut conduire à des maladies : cirrhose, polynévrites... qui sont, elles, du ressort du médecin). Bien entendu, affirmer que nous ne sommes pas nos comportements, ne signifie pas que nous ne soyons pas responsables de nos comportements...

Quand un comportement pose problème à une personne, c’est que celle-ci n’a pas su faire autre chose.

Autrement dit, ce que fait une personne reste le meilleur choix qu’elle ait pu mettre en oeuvre sur le moment, en fonction du contexte et des objectifs qu’elle veut atteindre, c’est ainsi que l’alcoolisation est le meilleur choix qu’ait pu faire la personne en difficulté avec l’alcool. En reconnaissant le comportement d’alcoolisation comme valable, sans condamner, on accepte la personne comme elle est. Le problème est devenu le comportement et la personne en elle-même est respectée. Il sera alors plus facile, non pas de supprimer ce comportement (la PNL ne supprime rien) mais de rajouter d’autres choix de comportements. Et, comme on dit en PNL, "plus on a de choix, mieux c’est".

En PNL, le comportement d’une personne est toujours tourné vers l’adaptation au contexte. Les gens ne sont ni fous, ni "brisés", ni pervers. Ce qu’ils font est compréhensible dans leur modèle du monde même, s’il est difficilement compréhensible parfois à partir du nôtre.

Un comportement est toujours sous-tendu par une intention positive

Affirmer que le comportement d’alcoolisation est sous-tendu par des intentions positives, c’est aller à l’encontre des idées établies "d’auto-destruction" : PA n’est ni mauvais, ni pervers, il ne cherche pas à faire mal, ni au sujet lui-même, ni à son entourage. PA est positif, plein de ressources et cherche à rendre service au sujet dans les situations difficiles à gérer. Le lecteur, est, je crois, maintenant bien familiarisé avec cette idée clé. PA ne peut être blâmé pour ses intentions positives... et le comportement d’alcoolisation est alors un moyen, le meilleur moyen disponible à son répertoire (dans sa "carte du monde") pour tenter de rendre service à la personne. Corps et esprit font partie d’un même système et interagissent l’un sur l’autre, selon une boucle rétroactive. L’être humain est un système, et à ce titre, on peut lui appliquer les lois de la systémique. Si l’on change quelque chose au niveau de l’esprit, cela entraîne un changement au niveau du corps et vice-versa. Ceci permet de concevoir que la procédure du recadrage en six étapes permet de traiter des symptômes psychosomatiques. Comportement externe, processus interne et état interne sont étroitement liés. En alcoologie clinique, l’alcoolisation est le comportement externe ; aux processus internes appartiennent la stratégie d’alcoolisation et la compulsion ; l’état interne est le kinesthésique (sensations, émotions...) qui conduit à l’acte d’alcoolisation. Toute intervention à l’un de ces trois niveaux se répercute obligatoirement sur les deux autres.

Toute personne possède en elle les ressources nécessaires au changement

C’est affirmer qu’une personne peut changer c’est-à-dire qu’elle en est capable, mais aussi qu’elle dispose des moyens du changement. Pas question de prétendre que la personne est incurable, "qu’il n’y a rien à faire" ou "qu’il est trop tard"... Les éléments nécessaires au changement sont présents, le tout est de savoir comment s’y prendre. Toute personne possède en elle les ressources nécessaires au changement. Le changement est un apprentissage. L’exemple de changement le plus simple est peut-être celui de l’ancrage, procédé technique par lequel on peut aider le sujet à se réapproprier une émotion (k+) qui lui fait défaut dans certaines situations.

Ce que sait faire une personne, une autre personne peut apprendre à le faire

Ce présupposé est étroitement lié au précédent. Les limites n’existent pas dans le monde "réel", mais dans le modèle du monde de la personne. Le thérapeute ne change pas le monde mais l’idée que son patient se fait du monde. Il est hautement préférable de se demander comment obtenir quelque chose que de se demander pourquoi on n’arrive pas à obtenir ce que l’on veut. Le lecteur sait déjà que la PNL met plus volontiers l’accent sur le processus, que sur le "pourquoi". Si un sujet préalablement étiqueté "alcoolique" a pu s’en sortir, d’autres peuvent apprendre à s’en sortir eux aussi. Il suffit pour cela de comprendre comment s’y est pris le premier et d’apprendre au second à faire la même chose. Cette démarche qui est celle du modeling, est à la base de la PNL.

En PNL, il n’y a pas d’échecs,seulement du "feed-back"

Ce que l’on nomme habituellement "échec" est à recadrer en feed-back, c’est-à-dire en occasion d’apprendre quelque chose. Le feed-back est l’information que je reçois en retour lorsque je fais quelque chose. Si je n’atteinds pas le but que je me suis fixé, il ne s’agit pas d’un "échec", cela signifie que j’ai quelque chose à apprendre de la situation. Par exemple, peut-être ai-je besoin de définir autrement mon objectif ou de le découper... Ce dernier ne respecte peut-être pas l’écologie et risque de me nuire, ou de nuire à d’autres personnes de mon entourage. Quoi qu’il en soit, le feed-back, lorsqu’il est négatif, m’invite à réexaminer la situation. C’est ainsi qu’une réalcoolisation, chez une personne abstinente de toute ingestion d’alcool, n’est pas un échec. Cette réalcoolisation (certains disent encore "rechute"...) est une invitation à réexaminer la situation sous un angle différent. IL n’y a pas non plus d’émotions positives ou négatives en PNL. Les émotions qui peuvent être agréables (K+) ou désagréables (K-), sont des signaux que nous envoie notre organisme. L’émotion est, elle aussi, un feed-back : elle nous apprend quelque chose sur nous-mêmes et nous indique ce qu’il convient de faire. Quelques exemples, courants en alcoologie clinique, le feront mieux saisir : culpabilité et honte, attachées au passé nous invitent à examiner les standards que nous avons violés et par conséquent à prendre les mesures qui s’imposent pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir. L’ennui, lui, nous indique qu’il nous semble que nous n’avons plus d’objectifs (je ne sais plus que faire). Il convient alors de se construire des objectifs, sinon l’ennui persiste. L’appréhension est attachée au futur et nous signale que nous sommes insuffisamment préparés pour l’action envisagée... Il n’y a pas de "bonnes" ou "mauvaises" émotions, elles sont agréables ou désagréables, mais toujours utiles.

La question de l’éthique

La PNL représente à la fois un état d’esprit, une méthodologie, une technologie de la communication et du changement, et l’étude de la structure de l’expérience subjective. Elle est née à partir de l’étude et du modelage de personnalités connues pour leurs réussites. La PNL enseignée aujourd’hui dans les instituts de formation, ne s’adresse pas uniquement à des thérapeutes, mais aussi à des pédagogues, vendeurs, négociateurs et à toute personne intéressée par la communication efficace. C’est-à-dire que l’on n’est pas forcément psychothérapeute en étant Maître-Praticien PNL. Il n’en reste pas moins que la puissance et l’extraordinaire efficacité des outils enseignés exige une éthique sans faille. Certes, toute la philosophie de la PNL est imprégnée de notions éthiques, ne serait-ce que sur le respect de l’écologie interne et externe du sujet. Mais, là comme ailleurs, l’outil ne vaut que par celui qui l’emploie. (pensez à un outil, le marteau par exemple : il peut servir à réparer une étagère comme il peut servir à frapper quelqu’un !... L’outil n’est pas responsable.) Oui, il est possible de "manipuler" avec la PNL ; beaucoup moins sans doute que ne le supposent les détracteurs de la PNL, (qui, souvent, ne la connaissent pas d’ailleurs ou superficiellement !) L’éthique qui sous-tend une pratique renvoie aux critères, valeurs et croyances de celui qui la met en oeuvre, et qui est ainsi placé en face de sa conscience morale. Les gens malhonnêtes existent, en PNL comme ailleurs. J’en ai même rencontré mais ils sont loin, très loin, de représenter la majorité. La PNL, cette sorte de "physique nucléaire de l’esprit", comme le dit A. ROBBINS, est faite de respect d’autrui (on travaille sur la carte du monde d’autrui et selon ses objectifs), d’un souci de ne pas nuire, ni à autrui, ni à son entourage et suppose une intégrité à toute épreuve. Michel FACON.

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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PNL et Alcoologie    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru en 1991 dans la revue LA TEMPÉRANCE

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La Compulsion à s’alcooliser (I)    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru en 1991 dans la revue LA TEMPÉRANCE

Pour comprendre pleinement ce qu’est la compulsion à l’alcool et quels en sont les rouages, le thérapeute PNL doit être capable de répondre concrètement à la question : "Que fait M. X. dans sa tête, à son insu, pour se déclencher une envie irrésistible de boire ?" La description du processus doit être obtenue en termes sensoriels (visuel, auditif, kinesthésique).

En effet, seul, le patient sait ce qu’il fait, mais il ne sait pas qu’il le sait ! C’est dire que pour dégager le mécanisme compulsionnel, il convient d’obtenir sa collaboration et sa confiance totale. Sans ces conditions le travail qui va suivre est impossible. Dans ce premier article, l’exemple de Marcel va vous montrer, sur le vif, comment s’y prend le thérapeute pour :

a) Mettre en évidence les rouages de la compulsion,

b) et du même coup, rendre cette compulsion consciente pour Marcel.

Quelques généralités aideront le lecteur à suivre ce cas.

QU’EST CE QUE LA COMPULSION ET COMMENT ELLE FONCTIONNE

Pour affirmer qu’il s ’agit bien d’une compulsion, quatre éléments sont nécessaires. De plus, ces éléments s’organisent en séquence, c’est-à-dire les uns après les autres, dans l’ordre suivant : 1. Il y a tout d’abord "la représentation de l’objet de la compulsion". Elle est le plus souvent visuelle (V), comme c’est le cas pour Marcel. Mais elle peut aussi, plus rarement, être auditive (A)(Ex : ) ou kinesthésique (K)(Ex :..). Ex de représentation visuelle : le sujet "voit", mentalement, un verre ou une bouteille.

2. "A son insu, le sujet altère cette représentation interne" d’une façon spécifique et ultra-rapide. Le changement s’effectue sur une submodalité de la représentation. (C’est-à-dire sur une des composantes de la représentation). Dans le cas d’une représentation visuelle, le changement porte sur des éléments comme la luminosité, la brillance, la taille de l’image, la distance de l’image, etc... c’est la variation ultra-rapide de l’une de ces submodalités qui déclenche :

3. Le ressenti compulsif : Celui-ci est à distinguer d’emblée d’un simple "désir d’alcool" auquel le sujet pourrait aisément résister. Il s’agit en fait de cette ENVIE IRRESISTIBLE, de cet état interne (K) CONTRAIGNANT dont j’ai fait état dans mon premier article. Traduit en mots, c’est un vécu de l’ordre de "je ne peux pas ne pas boire", redoublé peut être d’une sorte de "je ne sais pas - ou je ne sais plus - comment pouvoir ne pas pouvoir". Ce que ressent le sujet c’est une sorte de nécessité absolue avec impossibilité de s’y soustraire... La personne n’a pas le choix et ce vécu contraignant la conduit au :

4. Comportement compulsif : C’est à dire à l’ACTE de s’alcooliser. Le lecteur notera que seule, cette 4ème étape est visible, le cas échéant, par un observateur extérieur. Les étapes (1) et (2) appartiennent au processus mental interne. L’étape (3), kinesthésique, correspond à l’état interne. Quant à la 4ème étape, c’est celle du comportement externe, c’est à dire ce que FAIT le sujet. Le cas de Marcel, que nous allons lire maintenant, est un cas simple et courant en alcoologie clinique...

MARCEL OU "LE DEMI QUI SAUTE AUX YEUX"

Nous sommes dans un atelier d’une dizaine de personnes. Je viens de parler de la compulsion et j’ai donné quelques exemples concrets. Manifestement, chacun se sent concerné. Je demande :
- "Qui veut savoir comment il s’y prend pour SE déclencher cette envie dingue de boire ?" Comme à l’école, quelques personnes lèvent la main. Je choisis Marcel...
- Marcel : "je ne peux pas m’empêcher... c’est vrai... c’est plus fort que moi..." Marcel regarde fixement devant lui, comme s’il regardait quelque chose à 1 m devant lui...
- Thérapeute : "Qu’est ce que tu VOIS en ce moment ? Quelle est l’image qui est devant toi ?
- Marcel : "je vois un demi de bière... c’est en couleur... je vois la forme du verre, le carton sous le verre, la mousse et même les gouttes de "transpiration" sur la paroi du verre... l’image est à environ 1 m -1 m 50 devant moi... " (il fait des gestes montrant la direction dans laquelle il voit ce demi). Thérapeute : "OK ! Est-ce que tu peux laisser un moment ce verre de côté et te faire une image d’une autre boisson, ou d’un aliment... que tu peux tout aussi bien consommer ou ne pas consommer ? Choisis ce que tu veux pourvu que ce soit quelque chose de NEUTRE pour toi".
- Marcel : "je vois un pot de yaourt... je peux le prendre ou ne pas le prendre". Thérapeute : "très bien... comment se présente cette image du pot de yaourt ?"
- Marcel : "elle est plus à gauche et un peu plus haute... plus loin que celle du demi... à 2 ou 3 m elle est moins nette et il y a moins de couleur... elle est aussi plus petite... La direction du regard confirme que cette image est localisée plus à gauche et un peu plus haut par rapport à l’image du demi. Thérapeute : "Est-ce que tu constates d’autres différences entre cette image du yaourt et celle du demi ?
- Marcel : "Oui... l’image du demi est plus brillante et plus lumineuse..." (A l’intention du lecteur, il faut préciser que toutes les personnes de l’atelier sont entraînées à comparer des images de cette manière. En PNL, ce travail porte le nom "d’Analyse de Contraste" et a pour but de relever les dif¬férences et termes de submodalités). Au fur et à mesure que Marcel énonce les différences, le thérapeute les fait apparaître sur un tableau.

(tableau)

Le lecteur remarquera que le cerveau de Marcel ne code pas de la même façon le demi et le pot de yaourt. Cette comparaison, submodalité par submodalité, fait apparaître LES DIFFERENCES. Thérapeute : "est-ce que tu vois d’autres différences dont on n’aurait pas parlé ?
- Marcel : "euh... eh bien... ça fait comme si le demi me sautait aux yeux... avec le yaourt ça ne fait pas la même chose". Thérapeute : "peux-tu préciser un peu... si ça devait me faire la même chose, à moi, qu’est-ce qu’il faudrait que ça me fasse ?"
- Marcel : "eh bien... il faut que je t’explique... il y a le demi, posé là, sur la table, devant moi... d’un seul coup, le demi fonce vers moi... mais tout seul... la table, elle, elle reste où elle est !" (A ce moment précis, Marcel passe furtivement la pointe de sa langue sur ses lèvres et son visage rosit...) Ayant obtenu assez d’informations en ce qui concerne la représentation visuelle, le thérapeute s’oriente vers les représentations auditives et kinesthésiques. Thérapeute : " quand tu es devant ce demi, y-a-t-il des sons ou des choses que tu te dis dans la tête ?"
- Marcel : " non. Il n’y a rien". Thérapeute : "y-a-t-il quelque chose que tu sens, en dehors, bien sûr, de cette envie dingue de boire ?"
- Marcel : " quand je vois ce demi, j’ai très envie de le prendre :" (sa main amorce le geste de s’emparer du verre). Thérapeute : "OK. Mais ça, c’est la compulsion elle-même !" C’est le moment pour le thérapeute PNL de faire varier chaque submodalité visuelle, l’une après l’autre, l’augmentant et la diminuant, afin de repérer celle qui déclenche à coup sûr cette envie dingue de boire... Thérapeute : "peux-tu revoir ce demi, là, sur la table ?"
- Marcel : "çà y est !" Thérapeute : "est-ce que tu peux augmenter la luminosité de cette image ?"
- Marcel : " je l’ai fait juste quand tu l’as dit... ça me donne un peu plus envie mais ça ne suffit pas pour prendre le verre..." Thérapeute : "diminue la luminosité maintenant... que se passe-t-il ?"
- Marcel : "là, je n’ai plus envie du tout..." Thérapeute : "c’est bien. Remets la luminosité exactement comme elle était au début..." Les autres submodalités visuelles (taille de l’image, etc.) sont testées de cette manière, jusqu’à ce que ... quelques minutes plus tard : Thérapeute : "rapproche très vite ce demi de toi !" (Marcel passe la langue sur les lèvres... son visage rosit à nouveau)
- Marcel : "alors là, j’ai très envie... le demi devient plus grand et plus lumineux en se rapprochant !" (il porte légèrement la tête et le haut du corps en arrière). Marcel a maintenant trouvé précisément la submodalité qui déclenche chez lui cette envie irrésistible de boire. Il s’étonne lui-même de ce processus. Il sait maintenant ce qu’il faisait, sans jamais s’en être rendu compte jusqu’ici, pour se déclencher cette envie irrésistible de s’alcooliser. Cet exemple a été retranscrit à partir de la réalité clinique. Le moment de cette découverte que l’on peut calibrer par l’expression et les différents signes du visage ("passage de la langue sur les lèvres, coloration "il rosit") demanderait à être vu en vidéo. Dans la description de l’accompagnement thérapeutique, seul a été sauté le passage au cours duquel le thérapeute vérifie une à une chaque submodalité. REMARQUES Comme le montre cet exemple, le langage employé par le sujet reflète parfois la submodalité responsable de la compulsion. ("Le demi me saute aux yeux"). L’écoute littérale est très importante en PNL car elle oriente vers le processus sensoriel sous-jacent : Marcel voit la table et le demi. Le demi se détache de la table, s’avance très très vite vers Marcel alors que la table ne bouge pas. L’intervention est directive. Cela nécessite d’avoir préalablement établi un excellent rapport de confiance avec le sujet. Il convient, en effet, que le patient suive très précisément les consignes données par le thérapeute et reste au niveau SENSORIEL de l’expérience (V.A.K.O.G.). Le lecteur doit comprendre que plus Marcel rapproche ce demi et que plus ce rapprochement se fait rapidement, plus le ressenti (K) de la compulsion est intense ! Il est quasiment impossible à Marcel d’enrayer ce processus une fois qu’il est déclenché. Seules les précautions prises en situation thérapeutique empêchent l’ACTE d’alcoolisation. Le lecteur intuitif et astucieux peut aisément concevoir que ce mécanisme peut se déclencher dans bon nombre de situation de la vie quotidienne, (et en particulier à partir de paroles anodines de l’entourage). Si l’écoute littérale est importante, l’OBSERVATION minutieuse du "non-verbal" l’est encore plus : mimiques, gestes, positions du corps etc... Par exemple, quand Marcel dit que "le demi lui saute aux yeux", il montre, sans s’en rendre compte, ce que fait ce demi, en rapprochant la main de son visage. Avec Marcel, il s’agit d’une compulsion à s’alcooliser. Un mécanisme analogue est en jeu pour d’autres comportements compulsifs : drogues diverses, nourriture, se ronger les ongles, se mettre en colère etc... Cet article met en évidence le processus de la compulsion. Le prochain article montrera comment s’y prend le thérapeute pour ELIMINER cette compulsion.

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La Compulsion à s’alcooliser (II)    

Publié par LA TEMPERANCE

Suite de l’article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE N°2

Dans la première partie de cet article, nous avons appris comment fait le cerveau de Marcel pour déclencher l’envie irrésistible de boire. Bien entendu, Marcel était jusqu’ici totalement inconscient de ce mécanisme. Mais le fait qu’il en soit désormais conscient ne l’aide pas pour autant à se débarrasser de cette compulsion. Comme on a pu le constater, c’est dans l’échange dirigé avec Marcel que le thérapeute aide ce dernier à faire son propre "diagnostic". Le cerveau est conçu comme une entité distincte, sorte d’outil ou de centrale où naissent les comportements ; Marcel est invité à "jouer" avec son cerveau afin de le surprendre à l’action... Nous savons donc :

1) - Comment le cerveau de Marcel CODE l’aspect : "il faut que je boive" (ou "je ne peux pas ne pas boire"). Les submodalités visuelles sont alors : luminosité, brillance, grandeur de l’image, image située à 1,50 m devant lui, couleurs intenses (voir tableau dans le n° précédent).

2) - Comment son cerveau CODE l’aspect "je peux prendre ou ne pas prendre "le yaourt", c’est à dire : "j’ai le choix" devant le yaourt.

3) - Comment se déclencher la compulsion : il suffit d’inviter Marcel à rapprocher l’image du demi pour que le vécu compulsif apparaisse instantanément.

Il va de soi que tout ceci n’est valable que pour Marcel. Pour une autre personne, les submodalités concernées seraient différentes dans les deux codages précédents. La submodalité déclenchante pourrait, elle aussi, être différente (ex : luminosité, taille...).

COMMENT ELIMINER LA COMPULSION

Il convient d’expliquer au patient ce que l’on attend de lui, quitte à employer les analogies illustrant ce qu’on va lui demander de faire. Cette préparation est absolument indispensable et ne peut se faire qu’après avoir établi un rapport de confiance absolue, et défini soigneusement l’objectif.
- Thérapeute : "Aimerais-tu te débarrasser de cette envie irrésistible de boire ?"
- Marcel : "Oh, oui alors !"
- Thérapeute : "OK. Tu veux donc te débarrasser de cette compulsion. Ce n’est pas très compliqué et je vais te guider... mais... selon toi, est-ce qu’il pourrait y avoir des inconvénients (avantages ou bénéfices secondaires) à ce que tu n’aies plus cette compulsion ?" Marcel réfléchit quelques instants, puis : "Non, je ne vois vrai¬ment pas d’inconvénients, bien au contraire..."

NECESSITE D’UNE PREPARATION

- Thérapeute : "D’accord, tu ne vois pas d’inconvénients, mais avant de t’aider à faire sauter cette compulsion, je te rappelle que quand on élimine une compulsion, on enlève seulement l’attraction irrésistible pour l’alcool. Autrement dit, là où tu n’avais pas le choix, je veux dire là où tu étais OBLIGE de boire, tu auras désormais le choix. L’alcool deviendra NEUTRE, comme l’est le pot de yaourt, tu vois ?"
- Marcel : "Oui, je vois, je suis prêt".

L’intervention
- Thérapeute : "Tu vois ce demi, devant toi, là, à 1,50 m, lumineux, brillant, très coloré ?"
- Marcel : "Ça y est, j’y suis, je le vois"
- Thérapeute : "Rapproche TRES VITE ce demi de toi, aussi VITE que tu peux" Marcel recule la tête, indiquant par là qu’il fait bien ce que le thérapeute lui demande ; il se passe la langue sur les lèvres et sa main se crispe, ébauchant ainsi le geste de saisir le verre.
- Thérapeute : "Remets maintenant le demi à 1,50 m, là où il était et fais cela sans te précipiter. Recommence maintenant la même manoeuvre, TRES VITE :

1) Représente-toi l’image du demi à 1,50 m.

2) Rapproche très vite ce demi de toi.

3) Remets tranquillement le demi à 1,50 m de toi, puis recommence plusieurs fois ces différentes étapes... Le thérapeute observe les mêmes signes non verbaux et ajoute : "Très bien, continue... souviens-toi qu’il s’agit bien de te don¬ner très envie de boire, de plus en plus envie, une envie vraiment dingue !" On nomme cette manoeuvre L’ENCLIQUETAGE, par analogie avec le mécanisme destiné à empêcher une roue dentée de tourner dans le sens inverse de la rotation voulue en raison de la présence d’une pièce mobile : le cliquet. Ce dispositif est bien connu des bricoleurs.

Marcel continue cette manoeuvre autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce "qu’il se passe quelque chose". A chaque fois qu’il rapproche le demi, il intensifie le vécu compulsif. On notera que si le sujet peut faire varier volontairement et rapidement une de ses submodalités visuelles, il ne peut pas avoir la même action volontaire sur son système kinesthésique qui lui, met naturellement un certain temps à s’amortir. Il arrive un moment où l’intensité atteint un seuil dans le système K et c’est à ce moment que la compulsion est éliminée.

- Thérapeute : "C’est bien... continue... encore... encore... jusqu’à ce que tu sentes qu’il se passe quelque chose... ton cerveau va faire cela en automatique... si tu veux, je vais te donner la cadence..."

Le thérapeute parle vite afin d’entraîner et d’accompagner Marcel. Il n’hésite pas à accompagner ses paroles de gestes évocateurs, mimant avec la main ce que fait son patient dans la tête avec l’image du demi... donnant éventuellement la cadence à l’aide d’un bruit particulier etc...

- Thérapeute : "Encore... encore ! plus vite ! jusqu’à ce que tu ne puisses plus aller plus vite ! "Ha ! ça y est ! il s’est passé quelque chose, n’est-ce pas ?"
- Marcel : "Oui... le verre est devenu immense... je ne le vois plus... il est passé derrière moi..."
- Thérapeute : Très bien. Je pense que tu as réussi... on va attendre un petit moment et on va vérifier, OK ?... tu peux récupérer tranquillement..."

A ce stade, il convient d’attendre quelques minutes afin de laisser au vécu compulsif le temps de disparaître. Une vérification trop rapide serait sans valeur car Marcel ressent encore l’envie irrésistible. Vérification du travail : Il convient de vérifier de manière directe : en effet si la compulsion a sauté, Marcel ne peut plus la déclencher.
- Thérapeute : "Est-ce que tu peux imaginer à nouveau ce demi ?"
- Marcel : "Oui... il est là... mais..."
- Thérapeute : "Mais..."
- Marcel : "Mais ce n’est plus pareil... ça ne me fait plus rien main¬tenant"
- Thérapeute : "D’accord ! mais fais tout ce que tu peux pour te remettre cette compulsion ! vas-y !"
- Marcel : (étonné, essayant sans résultat...) "pas moyen de le rapprocher ! je ne peux pas !"
- Thérapeute : "En es-tu bien sûr ? Essaie encore"
- Marcel : "Non, pas moyen !"

Marcel ne peux plus rapprocher le demi. Mais qu’en est-il des autres submodalités ?

Les autres submodalités ont changé

- Thérapeute : "Mais au fait, est-ce que tu peux me dire où se trouve ce demi désormais ?"
- Marcel : "Oui... il est vers la gauche et plus haut maintenant... il est aussi plus loin, à peu près à 3 m de moi"
- Thérapeute : "C’est parfait ! et pour les autres submodalités est-ce que tu remarques des changements ?"
- Marcel : "Eh bien, c’est moins brillant... le verre est plus petit, moins lumineux, un peu flou et beaucoup moins coloré"
- Thérapeute : "Tu as fait du bon boulot !"

Le lecteur aura remarqué que le cerveau CODE désormais autre¬ment le demi. Les submodalités décrites par Marcel sont celles du pot de yaourt et le cerveau de Marcel repère maintenant le demi comme un objet qu’il peut "prendre ou ne pas prendre". La compulsion a sauté et ne reviendra pas. Remarques diverses

1 - Le cas de Marcel est courant. Le plus souvent le travail s’arrête à ce stade. Dans certains cas, la compulsion peut reparaître dans le système auditif (le sujet se répète par exemple de plus en plus vite dans sa tête : "tiens je boirais bien un coup"), voire même, plus rarement, dans le système kinesthésique (ex. : le sujet frappera du pied de plus en plus vite...). Un procédé analogue est alors employé dans le ou les systèmes correspondants.

2 - Une compulsion présente deux formes : L’attraction irrésistible (cas de Marcel) ou la répulsion. Il s’agit du même phénomène. La répulsion se traite d’une manière identique. Ceci fait aisément comprendre que lorsqu’un patient est fortement dégoûté à la seule vue de l’alcool, nous considérons que le problème n’est pas résolu de manière satisfaisante. Une répulsion n’est qu’une attraction inversée.

3 - Au moment d’effectuer l’encliquetage, le patient peut offrir une "réticence", comme si une partie de lui-même s’opposait à l’intervention. Cette réticence doit être respectée et prise en compte immédiatement, AVANT d’aller plus loin. Il existe pour cela des procédures PNL bien codifiées.

4 - L’encliquetage est l’un des rares outils de PNL qui enlève quelque chose au sujet sans rien mettre à la place. Cette procédure doit être complétée par l’emploi d’un autre outil. Nous ne pouvons pas nous étendre sur cet aspect dans le cadre de cet article et rap¬pelons à cette occasion que les outils PNL doivent être employés par un praticien entraîné.

5 - En dehors de l’alcoolisme, l’encliquetage peut être employé dans tous les autres cas de compulsion mineures ("se ronger les ongles" par ex.) ou majeures (toxicomanies, boulimie, colères in¬coercibles etc...).

6 - Nous espérons vivement que la connaissance du mécanisme de la compulsion aidera certains lecteurs à comprendre beaucoup mieux ce qui se passe dans la tête de "l’alcoolique", en l’espace d’une fraction de seconde, juste avant que ne se déclenche l’acte de s’alcooliser. Des compulsions de ce type existent probablement chez chacun d’entre nous, ne serait-ce que celle d’acheter un objet qui s’avère ensuite inutile, celle d’absorber des médicaments, etc...

7 - L’intervention de l’encliquetage n’est qu’un moment dans la thérapie d’une personne en difficulté avec l’alcool. Il serait vrai¬ment naïf de croire que cette intervention suffit à elle seule. En pratique, le problème de l’alcoolisme se pose en des termes plus complexes. C’est ce que nous nous proposons de montrer dans le prochain article...

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Partie "Alcoolique" et Partie "Sobre"    

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Article de Michel FACON paru en 1991 dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Après avoir traité du mécanisme de la compulsion (revue LA TEMPÉRANCE N°2 et N°3), dans ce quatrième article, j’aborde la problématique de base de la personne en difficulté avec son alcoolisation (telle qu’elle est posée en PNL), le prochain article en sera l’illustration clinique concrète. Comme le lecteur le sait déjà après la lecture des articles précédents, la PNL ne propose pas une nouvelle théorie de l’alcoolisme, mais un ensemble de MODELES utiles et efficaces en PRATIQUE. Encore une fois et en d’autres termes, l’intérêt de ce qui suit n’est pas d’apporter une vérité (ou "la vérité") sur le problème de l’alcoolisme, mais de donner des moyens efficaces pour le solutionner. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens tout particulièrement à rappeler qu’en PNL, nous dissocions ce qu’EST la personne de ce qu’elle FAIT. C’est ainsi que nous ne disons pas que la personne en difficulté avec l’alcool EST alcoolique mais qu’elle a, dans certaines situations de la vie quotidienne des difficultés avec ses alcoolisations. Il ne s’agit pas d’un artifice, ni d’un tour de passe-passe avec les mots. L’expérience montre en effet, qu’il est plus facile d’aider une personne à changer son comporte¬ment que sa nature ou son identité. Cette distinction fondamentale aidera à comprendre ce qui suit.

LE DILEMME DE "L’ALCOOLIQUE" : BOIRE OU NE PAS BOIRE ?

Il est plus pratique et plus utile de présenter le conflit majeur de la personne dans les termes suivants : d’un côté, elle voudrait ne plus boire (ou boire en maîtrisant ses alcoolisations), de l’autre côté, elle voudrait boire. Tout se passe comme si deux personnes coexistaient dans le même corps ! En PNL, nous exprimons ceci en disant que la personne est dissociée en une "Personne Alcoolique" (PA) et en une "Personne Sobre" (PS). Le conflit principal se situe alors entre ces deux personnes : PA et PS.

De nombreux faits viennent étayer aisément ce clivage entre PA et PS. En voici quelques uns :
- L’écoute littérale du dis¬cours : "C’est plus fort que moi... je veux ne pas boire mais je ne peux pas... c’est comme si j’avais le diable dans le ventre" "Il y a l’ange et le démon" "On dirait que quelque chose me pousse à boire, malgré moi".
- L’écoute littérale des proches : Par exemple, un conjoint : "quand il n’a pas bu, Docteur, c’est le meilleur des hommes". Le médecin : "Et quand il a bu ?" "Alors là, Docteur, on ne le reconnaît plus... on dirait que ce n’est pas lui... c’est une autre personne !" Un fait courant : La femme de "l’alcoolique" sait d’emblée, au premier coup d’oeil, si son mari a bu. Comment pourrait-elle le savoir, si ce n’était en captant les signes non-verbaux de PA préalablement repérés ? (mimique, modalités gestuelles, couleur de la peau, etc...). De la même manière, lorsqu’elle ne voit pas son mari, mais l’entend seulement, elle capte les submodalités auditives et sait si ce sont celles de PA ou celles de PS.

- Des faits cliniques : Souvenez-vous de cette jeune femme incapable de conduire sa voiture à plus de 30 km/h, lorsqu’elle est abstinente (PS) alors qu’elle conduit sans problème lorsqu’elle s’est alcoolisée (PA). On pourrait multiplier les exemples de ce genre. PA peut présenter certaines pathologies qui n’existent pas sur PS (et vice versa !). En voici un autre exemple, parfois rencontré en clinique : PA présente un psoriasis tenace qui disparaît avec l’abstinence (PS). Ce clivage PA/PS correspond bien à la conception que se fait elle-même la personne en difficulté avec l’alcool au sujet de ses problèmes. Pour ma part, je n’ai encore jamais rencontré un patient qui s’oppose à cette manière de voir les choses. Et puis, comment comprendre ce phénomène énigmatique des "cuites sèches" ? Pour le lecteur non-initié, il s’agit d’une personne abstinente depuis un certain temps et qui présente, d’un seul coup, tous les signes d’alcoolisation sans avoir absorbé la moindre goutte d’alcool. Le modèle PA/PS permet de concevoir comment cela peut arriver, d’en saisir le processus et de le reproduire. L’alcoologue pratiquant la PNL sait d’ailleurs déclencher facilement ces fameuses "cuites sèches" (consulter à ce sujet l’ouvrage d’Elisabeth FRIT : "l’Alcool, toi, moi et les Autres").

Le modèle PA/PS permet également de concevoir les amnésies du lendemain de cuite (réelle celle-là !). PS ne se souvient plus, dans certains cas, de ce qu’a fait PA. Cette dissociation entre PA et PS représente une nouvelle façon de penser la problématique essentielle de celui que l’on nomme "alcoolique". Mais cette dissociation présente une caractéristique primordiale :

LA DISSOCIATION EST SEQUENTIELLE

Il faut ici introduire la notion de temps. PA et PS ne sont jamais présents en même temps. Ce fait, facile à comprendre et banal en soi est pourtant d’une importance capitale pour le thérapeute et pour tous ceux qui veulent aider efficacement la personne en difficulté avec l’alcool. Lors d’un entretien, l’alcoologue dialogue soit avec PA, soit avec PS, mais jamais avec les deux simultanément... En d’autres termes, il n’a jamais affaire à la personne totale ! L’alcoologue qui n’a pas conscience de cette dissociation PA/PS peut fort bien travailler avec PS en croyant sincèrement avoir affaire à la personne entière ! En PNL, nous pensons que PS n’a, le plus souvent, pas de problème majeur et qu’il est pratiquement toujours déjà convaincu de la nécessité d’arrêter de boire. Au fond, en simplifiant, on peut dire que, du point de vue de la relation avec l’alcool, PS n’a pas de problème. C’est PA qui pré¬sente le comportement d’alcoolisation d’où :

LE DILEMME DE L’ALCOOLOGUE

Bien sûr, si l’alcoologue n’a pas conscience de la dissociation PA/PS, il travaille contre PS et tente d’aborder avec celui-ci un problème qu’il n’a pas (il est un peu dans la même position que le thérapeute qui essaierait de régler, avec un seul conjoint, un problème que présente l’autre conjoint... autrement dit, un problème qui concerne le couple et nécessite donc, pour le résoudre, la présence simultanée des deux partenaires). Dans ce cas, bien entendu, il n’y a pas de dilemme. Si l’alcoologue est conscient de la dissociation, il est pris dans un dilemme :
- S’il travaille avec PS, c’est PA qui est absent.
- S’il travaille avec PA, c’est PS qui est absent. Pour nous, en PNL, la dissociation séquentielle de "l’alcoolique" est à l’origine du dilemme auquel est confronté l’alcoologue.

QUE REPRESENTE EXACTEMENT PA ET PS ?

PA et PS ne sont pas des abstractions. Ils sont observables par l’alcoologue (et aussi par la personne "alcoolique" comme on le verra plus loin. Celui-ci peut facilement les visualiser, les en¬tendre et sentir leur présence). Tout se passe comme s’il s’agissait réellement de deux personnes différentes dans un même corps. Ces deux personnes n’émettent pas les mêmes signaux visuels, auditifs et kinesthésiques. L’alcoologue observateur saura d’autant mieux repérer ces différences qu’il se sera entraîné à développer son acuité sensorielle (cet entraînement est assuré au cours de la formation en PNL).

PA et PS ont chacun leur modèle du monde, c’est-à-dire leurs ressources, leur savoir-faire, leurs compétences, etc... Bien que nous ne puissions pas nous étendre ici sur le sujet, il est d’une importance cruciale de savoir que PA a des compétences et des ressources que PS ne possède pas (et ceci est vrai également pour PS).

PA : COMPORTEMENT D’ALCOOLISATION ET INTENTIONS POSITIVES

PA étant conçu (et perçu !) comme une personne à part entière, il convient de distinguer ici aussi ce qu’elle EST, de ce qu’elle FAIT. La PNL ne reconnaît que des intentions positives à PA. En effet, il convient de bien comprendre que, lorsque le patient semble se critiquer lui-même, c’est en fait PS qui parle et qui critique PA en confondant d’ailleurs deux niveaux logiques différents : celui de l’intention, c’est-à-dire ce que veut faire PA pour l’ensemble de la personne (PA + PS) et celui de comporte¬ment d’alcoolisation qui n’est que le moyen (la méthode) qu’utilise PA pour répondre à ses bonnes in¬tentions à l’égard de la personne totale. De plus, nous pensons en PNL qu’une personne met en oeuvre le meilleur des comportements dont elle dispose a son répertoire du moment, lorsqu’elle est placée dans une situation problématique. Ainsi, pour satisfaire ses bonnes intentions, PA utilise le meilleur moyen disponible : le recours à l’alcool. Pour l’alcoologue qui adopte cette manière de penser, de nombreux avantages apparaissent :
- Le rapport de confiance s’établit aisément avec PA.
- PA se sent reconnu pour ses excellentes intentions.
- PS cesse peu à peu ses cri¬tiques vis à vis de PA. Il n’est pas demandé à PA de changer sa nature, mais il devient possible de lui proposer de continuer à satisfaire ses bonnes in¬tentions tout en lui apprenant à employer un meilleur moyen que l’alcoolisation. L’expérience clinique montre aisément que lorsqu’on offre à PA (après avoir reconnu l’objectif positif qu’il poursuit) un meilleur moyen que le recours à l’alcool, celui-ci l’adopte. SORTIR DU DILEMME Nous avons vu précédemment que PS et PA ne sont jamais présents simultanément. C’est ce que nous avons nommé dissociation séquentielle. L’alcoologue (ou le thérapeute) PNL pense que ce n’est pas en dialoguant avec le seul PS qu’il pourra régler le problème que présente PA. Par contre, la PNL dispose d’excellents outils pour traiter les cas de dissociation simultanée (lorsque les deux parties en conflit sont présentes en même temps). Nous en reparlerons ! Pour l’alcoologue, le problème clinique qu’il a à résoudre peut donc se formuler de la manière suivante : Comment faire apparaître simultanément PA et PS ? Ou en d’autres termes : comment transformer la dissociation séquentielle impossible à traiter en une dissociation simultanée, aisément traitable ? Il ne m’est pas possible d’entrer dans le détail des différentes procédures qui permettent d’effectuer cette intervention. L’une de ces procédures est décrite en détails dans l’ouvrage d’Elisabeth FRIT sous le nom de "Vécu sous Alcool". Elle consiste à ancrer successivement PA et PS afin de les "contraindre" à être présentes simultanément. Plus ou moins spectaculaire selon les sujets, cette procédure consiste à résoudre le problème d’identité au niveau biologique. L’autre procédure comporte plusieurs étapes et met en jeu de nombreux outils de PNL. Nous ne pouvons que décrire ici très brièvement ces étapes.

a) Aider le sujet à bien individualiser PA et PS en recadrant sans cesse les critiques que PS adresse à PA de manière à ce que les intentions positives de PA soient bien mises en évidence (l’alcoolisation, souvenez-vous, n’est qu’un comportement, c’est-à-dire, un moyen qu’emploie PA pour satisfaire ses intentions positives). Le même travail est effectué avec PA dans ses critiques éventuelles de PS. Il est inutile d’aller plus loin tant que PS (et le sujet lui-même) ne reconnaît pas les intentions positives de PA.

b) Le sujet est invité à visualiser séparément PA et PS sur ses deux mains et à rester très attentif aux submodalités visuelles des deux images. Au fur et à mesure du travail effectué à l’étape précédente, ces submodalités deviennent identiques... Le même genre de travail est effectué sur les submodalités auditives et kinesthésiques de PA et PS.

c) PA et PS, toujours visualisés sur les mains, sont invités tour à tour à dialoguer. PA explique à PS ce qu’il veut faire de positif pour le sujet. PS fait la même chose de son côté... L’alcoologue guide ce travail jusqu’à ce que PA et PS se rendent compte qu’ils ont tout intérêt à travailler en collabo¬ration totale au bien-être du sujet.

d) Peu à peu, sans que le sujet en ait conscience, ses deux mains se rapprochent l’une de l’autre et les images de PS et de PA arrivent en contact l’une avec l’autre. A ce stade, elles ont les mêmes submodalités visuelles, auditives et kinesthésiques. Le sujet demande à PA s’il veut fusionner avec PS. Il fait ensuite la même démarche auprès de PS.

e) Les images de PA et PS se mixent sous les yeux du sujet qui voit apparaître une image composite, mélange de PA et de PS enfin réunis. Nous avons baptisé cette nouvelle image : "La Nouvelle Partie". A ce stade, la dissociation séquentielle PA/PS n’existe plus.

f) La Nouvelle Partie est en¬suite intégrée. Concrètement, cela veut dire que le sujet imagine qu’il rapproche cette image de lui et la "place" à l’intérieur de son corps. Cette étape s’accompagne d’une émotion plus ou moins intense selon les sujets, mais toujours agréable à vivre. (Les lecteurs sensibilisés à la PNL reconnaîtront ici la procédure du "Squash" Visuel).

A ce stade de la thérapie, il devient possible de travailler avec l’ensemble de la personne. Les outils classiques de la PNL permettent alors de conduire le reste du traitement et en particulier d’apprendre à la Nouvelle Partie à gérer les situations qui, auparavant, nécessitaient le recours compulsif à l’alcool. On notera qu’en fin de compte :
- Le sujet n’est jamais blâmé pour sa consommation d’alcool.
- Le sujet se réconcilie avec la partie de lui-même qui le poussait à boire (et les autres parties de lui-même).
- Le comportement d’alcoolisation est recadré comme un moyen de satisfaire les intentions positives de PA.
- L’alcoologue n’impose jamais son point de vue personnel (c’est-à-dire sa théorie) ; il travaille dans le modèle du monde du sujet.
- L’étape (c) est très importante à plusieurs égards. PA et PS ont deux modèles du monde différents. Leurs systèmes de représentation sont différents. Le plus souvent, PA est kinesthésique et PS est visuelle. Lorsque l’alcoologue guide le sujet pour faire dialoguer PA et PS, il doit tenir compte de cela. PA parle avec des prédicats kinesthésiques, PS avec des prédicats visuels. C’est là une des raisons de l’incompréhension qui règne entre ces deux parties (comme s’ils parlaient des langues différentes). Cette étape consiste à apprendre à PA et à PS à dialoguer dans une langue commune : l’auditif !
- La même procédure d’ensemble a permis de régler des problèmes d’anorexie-boulimie.

Cet article a été simplifié pour des raisons évidentes de pédagogie. Je rappelle cependant, que l’emploi des procédures décrites ici, nécessite une formation en PNL et un entraînement approfondi. L’article suivant sera une illustration clinique de cette procédure d’ensemble.

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

LEXIQUE

Submodalités : La PNL étudie le système de perception et de représentation du monde de la personne. C’est ainsi que l’on décrit les modalités visuelles (V), auditives (A), kinesthésiques (K : sensations, émotions), olfactives (O) et gustatives (G). A l’intérieur de chacune de ces modalités, V, A, K, O et G, une description plus fine fait intervenir les caractéristiques de ces modalités. Ce sont les "submodalités" ou "sous-modalités".

Exemples : Dans la modalité visuelle, on décrit l’image selon sa luminosité, sa brillance, la présence éventuelle de relief, de mouvement... Dans la modalité auditive, on distingue : mono ou stéréo, volume, timbre, tonalité, source du son... Sur le plan fonctionnel, ces submodalités sont à mettre en relation avec ce que ressent la personne, c’est-à-dire son kinesthésique (k).

Modèle du monde : (ou "carte du monde") . Depuis l’antiquité, on sait que l’homme n’a pas un cerveau qui lui permet de percevoir le monde tel qu’il est vraiment. L’homme se représente le monde, c’est-à-dire qu’il s’en construit une sorte de "carte mentale". C’est cette sorte de carte que la PNL nomme Modèle du Monde. Chacun d’entre nous a un Modèle du Monde différent. Tenter de communiquer avec autrui, c’est entrer dans son Modèle du Monde. Dans le Modèle du Monde de chacun, il y a aussi des croyances limitatives qu’il est possible de changer (notamment avec certains outils de PNL !).

Ressources : Toute capacité (comportement ou état interne) que la personne considère positive et utile pour elle. En PNL, si la personne ne possède pas la ressource qu’elle souhaite avoir dans une situation qui lui pose problème (Ex. : manque d’assurance pour demander une augmentation à son patron), elle possède cette ressource (l’assurance) dans d’autres situations (Ex. : lorsqu’elle doit demander quelque chose à un ami). La technique de l’ancrage (voir ci-après) permettra de transposer la ressource désirée dans la situation problématique !

Intentions positives : En PNL, on présuppose que tout comportement est dicté par une "intention positive", c’est-à-dire qu’il y a un but positif pour la personne, même si le moyen employé (comportement) présente par ailleurs des inconvénients pour elle (Ex. : en tombant malade, une personne peut satisfaire un besoin essentiel -ou plusieurs- pour elle : repos, attention d’autrui, ou besoin de faire le point). Il sera important de respecter cette intention positive et de modifier simplement le moyen que la personne emploie pour le satisfaire.

Ancrage : Il s’agit d’associer une réaction interne à un stimulus externe. On peut par exemple, ancrer par un geste précis, un ton de voix, un contact particulier (même endroit, même pression) un état interne (Ex. : confiance, sécurité) qu’une personne désire avoir dans une situation qui lui pose problème. Il suffit de reproduire le stimulus (geste, ton de voix ou contact) dans cette situation qui pose problème pour que la personne ressente la ressource qu’elle désirait avoir. Cette ressource est maintenant acquise.

Recadrage : Le "recadrage" est un outil de PNL qui consiste à modifier le sens qu’une personne donne à une situation, ou à un comportement.

Squash : Intervention technique destinée à faire fusionner harmonieusement deux "côtés" de soi qui sont en conflit dans certaines situations. Cet outil est très utilisé en PNL. Il met en jeu les images des deux "côtés" de la personne en vue de les réconcilier jusqu’à ce que la personne sente (k) et voit (v) que les deux côtés d’elle-même n’en forment plus qu’un. PA et PS sont deux côtés très séparés (dissociés) dans le temps ( dissociation dite "séquentielle"). La procédure d’intégration du côté PA et PS exige quelques préalables et se termine par un squash.

Prédicats : Ce sont les mots qui évoquent un processus du cerveau correspondant aux modalités (V.A.K.O.K.G) employées par la personne (Ex. : "je vois" : visuel, "j’entends bien" : auditif, "je ressens" : kinesthésique) et aux submodalités ("Je me suis fait une montagne de ce problème " - Submodalité : taille de l’image... "J’avais tellement honte que je me suis fait tout petit" - submodalité : taille de l’image...) Les prédicats permettent de reconnaître quel est le mode privilégié de représentation de la personne.

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Traumatisme et Réaction Dissociative    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Comme nous l’avons vu et revu dans LA TEMPÉRANCE*, pour venir en aide aux personnes en difficulté avec l’alcool, il est utile de décrire leur problématique de base en terme de dissociation séquentielle. Cette dernière constitue une sorte de clivage, de fragmentation, entre deux parties de la personne : Personne Alcoolique (PA) et Personne Sobre (PS).

Cette réaction dissociative s’est mise en place lors d’un traumatisme particulièrement sévère pendant l’enfance, l’adolescence ou même parfois à l’âge adulte. Elle est un mécanisme de survie et représente le moyen par lequel le psychisme a fait face à la situation insupportable. Elle est encore, aujourd’hui, le moyen utilisé par le sujet dans les situations difficiles de la vie quotidienne. L’intensité de cette dissociation est, à la fois, fonction de la sévérité du traumatisme initial et de la vulnérabilité du sujet au moment celui-ci survient. C’est du point de vue de l’enfant et dans son contexte passé que l’on doit apprécier ce traumatisme. La dissociation est, à la fois, un mécanisme : en ce sens, elle est dynamique et le résultat de ce mécanisme : un clivage entre deux parties ayant leurs ressources propres et leurs intentions positives.

Sans être un cas de "Personnalité Multiple", la personne addictive présente le plus souvent une dissociation séquentielle : les deux parties ne sont jamais présentes en même temps. Cette dissociation (ou désassociation) n’est pas pathologique en soi ; elle est le résultat d’un apprentissage ultra-rapide effectué dans une situation d’urgence. Vue sous cet angle, elle est plutôt une solution qu’un problème. Apprise, la dissociation peut être conçue comme un comportement, c’est-à-dire quelque chose que fait le sujet à partir du moment où il ressent un état interne particulier qui menace son intégrité ;

L’exemple de Natacha

Nous savons que Natacha a été violée par son père lorsqu’elle avait de 10 à 12 ans. Natacha décrit la scène horrible du point de vue d’une poupée posée sur la commode de la chambre. La description qu’elle fait, aujourd’hui, de sa chambre d’alors, est constituée d’images remémorées (Visuel souvenir) vues dans la perspective de sa poupée. De plus, lorsqu’elle décrit sa chambre, elle fait parler sa poupée. Elle ne dit pas "je" mais "ma poupée" ou "elle"...

Tout se passe comme si la conscience de Natacha s’était réfugiée dans sa poupée (dissociation) et qu’elle voyait son corps, là-bas, sur le lit, soumis aux intolérables exactions de son père. Seule, cette réaction dissociative a permis à cette enfant de survivre pendant deux années. Le revers de la médaille est que, quelques vingt ans plus tard, Natacha fait encore l’amour de la même manière... "Je laisse mon corps et moi je m’en vais", dit-elle, lorsqu’on lui fait évoquer ses relations sexuelles d’aujourd’hui. Natacha a donc subi une série d’évènements, marqués par leur intensité, leur caractère insupportable et socialement inadmissible. Elle a été placée dans l’incapacité d’y répondre adéquatement autrement qu’en se dissociant. Elle a été soumise à un afflux d’excitations excessif et intolérable qu’elle a été incapable de maîtriser et d’élaborer psychiquement. Il s’agit, donc, d’un choc violent et d’une effraction : d’un TRAUMATISME.

Du traumatisme à l’Empreinte

Dans le cas de Natacha, il ne fait aucun doute que son père l’ait violée à maintes reprises, mais ce qui est important pour nous en PNL n’est pas la nature exacte de ce qui est arrivé mais les croyances qui se sont installées suite à cet évènement. On nomme EMPREINTE ("imprint" en anglais) un évènement significatif du passé ayant donné naissance à des croyances utiles ou limitantes. L’empreinte correspond au versant subjectif du traumatisme, c’est-à-dire à ce qui a été retenu et enregistré par l’enfant, en fonction de son Modèle du Monde. Elle est, à la fois, ce qui a été perçu et la signification qui est venue s’y attacher.

Les canetons de Konrad LORENZ.

On doit la notion d’empreinte à l’ethnologue Konrad LORENZ. Celle-ci correspond classiquement à la fixation de l’expérience sensori-motrice qui suit immédiatement la naissance. C’est à ce moment que s’inscrit, chez l’animal, de manière irréversible, l’image parentale. L’expérimentation montre que l’empreinte peut se former à partir de n’importe quel objet animé ou inanimé, pourvu que ce dernier apparaisse dans un délai minimal après la naissance. LORENZ montre que le caneton fixe la première chose qu’il voit à sa naissance, pourvu que cette chose bouge. Il suit, ensuite, cet objet qui représente en quelque sorte "sa mère" ! Il peut s’agir d’une balle de ping-pong, des chaussures de LORENZ lui-même ou de tout autre objet ! Cette empreinte détermine, également, l’attraction sexuelle future et c’est ainsi qu’au moment de l’accouplement, le canard fuit ses congénères et cherche à s’accoupler avec une balle de ping-pong ou avec tout autre objet pourvu qu’il soit rond !! Une telle empreinte ne peut s’établir que pendant une période donnée. Au-delà de cette période ce qui a été "imprimé" ne change plus.

Comme le raconte Robert DILTS dans ses ouvrages, c’est Timothy LEARY qui a étudié le phénomène d’empreinte chez l’homme et montré que, sous certaines conditions, on peut accéder au contenu de l’empreinte et même le changer (c’est-à-dire déprogrammer et reprogrammer l’empreinte).

L’empreinte est une Expérience de Référence IRRESISTIBLE (ERI), ce qui signifie que le sujet ne peut pas se soustraire à ses conséquences qui peuvent être conscientes ou inconscientes. Dans un secteur bien particulier de sa vie, le sujet est contraint d’adopter certains comportements afin de rester ce qu’il est, de maintenir sa cohérence. Le vécu de "l’irrésistibilité" est un savant mélange d’impulsion, de compulsion et d’obsession. (On pourrait dire : il y a quelque chose qui pousse à l’intérieur du sujet, quelque chose qui attire et qui est hors du sujet et quelque chose qui s’impose à l’esprit malgré son caractère absurde reconnu).

C’est ainsi que Natacha aurait voulu s’épanouir dans ses relations sexuelles, le voulait ardemment, mais... ne pouvait pas. Comment ressentir le plaisir lorsque l’on s’absente de son corps ? Il eût fallu que Natacha ne fut pas violée, il eût fallu qu’elle ait un autre père, il eût fallu que sa mère fut différente... En d’autres termes, il eût fallu que s’inscrive dans sa mémoire une autre ERI. C’est ce que nous pouvons faire, aujourd’hui, avec la méthode de ré-empreinte (rémprinting).

Ré-empreinte

Au stade où commence la transcription suivante, Natacha a déjà retrouvé ses souvenirs douloureux. Elle sait, aujourd’hui, ce qui s’est passé lorsqu’elle était gamine (beaucoup de personnes à qui ce genre de traumatismes est arrivé dans l’enfance ont occulté le phénomène qui se trouve maintenant complètement hors de leur champ de conscience). Comme il est courant dans ce genre de problème, Natacha en veut plus à sa mère qu’à son père, à qui elle trouve des "excuses"... le but de la technique de ré-empreinte est de découvrir les ressources qui ont fait défaut aux différents acteurs de la scène traumatique afin de changer les croyances limitantes du sujet. Natacha travaille sur la ligne de temps qui représente son passé, son présent et son futur.

Michel : "Maintenant que tu as vu ce qu’a subi la petite Natacha, là-bas, est-ce que tu peux me dire ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a tiré comme conclusion dans sa tête de gamine ?

NATACHA : ...(silence, puis :) elle en a voulu terriblement à sa mère... sa mère était en bas, au rez-de-chaussée... et n’a rien entendu... n’a pas compris, peut-être... je ne sais pas...

M : Qu’a-t-elle pensé à ce moment-là ?

N : Elle s’est sentie abandonnée par sa mère et elle a pensé qu’on ne peut faire confiance à personne, pas même à sa mère.

M : Elle a donc pensé : on ne peut faire confiance à personne, pas même à sa mère, c’est bien ça ?

N : Oui, c’est bien ça... elle sait qu’elle fait quelque chose qu’elle ne devrait pas faire... que son père se conduit mal avec elle... mais elle sait aussi qu’elle ne sera pas crue si elle en parle à sa mère.. Elle sent qu’elle n’est pas libre de son corps... Elle pense que papa se conduit comme cela avec elle parce qu’il a besoin d’amour et que maman ne lui en donne pas.

M : Ok, la gamine fait quelque chose qu’elle ne devrait pas faire et son père aussi. Elle ne peut pas parler de tout cela à sa mère qui ne la croirait pas. Elle pense, aussi, que si son père se conduit comme cela, c’est en partie à cause de sa mère...

N : Oui, c’est ça... Elle ne fait pas confiance à ses parents, elle ne le peut pas.

M : Ok... Tu m’as dit que jusqu’ici, lorsqu’un homme fait des tentatives d’approche, tu te contractes, puis, lorsque tu ne peux plus éviter la pénétration, tu sens que tu t’absentes de ton corps... c’est bien ce que tu m’as dit ?

N : Oui, je t’ai dit ça... et je voudrais pouvoir faire l’amour et être bien, comme tout le monde...

M : A ton avis, Natacha, très sincèrement, est-ce que tu penses qu’en se conduisant avec toi comme il l’a fait, ton père voulait que tu sois mal dans ta peau pour faire l’amour aujourd’hui ? Est-ce que tu penses que c’était sa véritable intention ?

N : (Silence... puis) Non, je ne peux pas croire que ses intentions étaient mauvaises. Ce n’est pas cela, j’en suis certaine... Bien sûr, il n’aurait pas dû faire ce qu’il a fait là avec sa fille...

M : A ton avis, que voulait-il, exactement, en se conduisant de cette manière là ?

N : Oh... il voulait de l’affection... il voulait ce que ma mère ne lui donnait pas.. il prenait sa fille pour sa femme, je crois... ou, alors, je ne sais pas...

M : Comment aurait-il fallu que ton père soit, à l’époque, pour qu’il se conduise avec toi correctement ? Qu’est-ce qui lui a manqué et qu’on aurait pu souhaiter qu’il ait lorsque tu avais 10/12 ans ?

N : Il aurait fallu que ma mère soit plus femme, plus affectueuse avec lui et qu’elle aime les rapports sexuels... mais ce n’était pas le cas...

M : Si ta mère avait été différente -plus femme et plus affectueuse- alors ton père aurait été différent lui aussi... Du coup, pour toi, tout aurait été différent, n’est-ce-pas ? C’est tout un système et quand une personne change toutes les relations changent... Imagine un instant ta mère plus affectueuse, plus femme et aimant les relations intimes... tu peux imaginer ça ?

N : (les yeux en haut et à droite, dans le visuel construit...) ...oui...

M : Alors, toi enfant, comment aurais-tu pu savoir qu’elle aime être affectueuse, qu’elle aime les relations intimes... ?

N : Je les vois se touchant, se caressant, je vois que papa est heureux et elle aussi...

M : Ok. Prends ton temps et regarde tout ce qu’il y a à voir, là, en ce moment, alors que tu les vois l’un avec l’autre... heureux...

N : (manifestement ravie...) j’ai surpris une petite scène très significative...

M : Quel âge avais-tu lorsque tu imaginais cette petite scène très significative ? N : Oh, je pouvais avoir 4 ans, 5 ans, 6 ans peut-être... D’ailleurs, cela se serait produit assez souvent.

M : Il y aurait eu assez souvent des scènes significatives comme celle-là, lorsque tu étais vraiment très jeune...

N : Oui, et il n’y aurait pas eu, dans ce cas, les conséquences désastreuses qu’il y a eu par la suite... mais je me trompe peut-être...

M : Est-ce que tu peux à nouveau imaginer que tu sors de ton corps... et que tu t’élèves au-dessus de toi-même... oui, comme ça... et tu te vois, là en bas... et tu vois aussi ta ligne du temps avec ton passé, ton présent et ton avenir... tu flottes au-dessus de cette ligne vers ton passé... pour repérer un moment où tu t’es sentie tendre et affectueuse... tendre et affectueuse comme tu aurais aimé que ta mère soit avec ton père... dès que tu as repéré un moment de ce genre, fais-moi un petit signe de tête... (elle hoche la tête)... OK... tu regardes bien Natacha, là-bas en bas, et si tu veux, tu peux imaginer que tu descends pour examiner mieux comment elle s’y prend, Natacha... et comment tu sais, en la regardant, qu’elle se sent tendre et affectueuse...

N : ... Je l’entends aussi au son de sa voix...

M : Ok... entends bien le son de sa voix... et tu peux imaginer, maintenant, que tu vas te mettre dans ses baskets, dans sa peau... avec tes yeux à la place de ses yeux, tes oreilles à la place de ses oreilles... et tu es Natacha, ressentant ce que c’est que de se sentir affectueuse (elle hoche la tête)... et tu peux maintenant sortir de cette scène en emportant cette ressource avec toi... pour te diriger vers ton passé... lorsque tu avais 4 ans, 5 ans, 6 ans peut-être... comme tu veux... et là, tu peux revoir cette scène significative entre ta mère et ton père... (elle hoche la tête) tu peux, maintenant, imaginer un faisceau d’affection que tu envoies sur ta mère, la rendant affectueuse... et regarde bien la suite... la différence que ça fait, dans la scène... (silence d’une minute à une minute trente...). "Tu vois la petite Natacha, là-bas, en train de regarder cette scène significative ?

N : Oh oui... oh là là ! Elle ne devrait pas être là... je te laisse imaginer ce qu’elle voit... maintenant, ils sont, même, partis dans la chambre et la porte est fermée. Natacha s’en va jouer. Elle rayonne !

M : Si tu veux, tu peux, maintenant, refaire la même scène, mais, cette fois-ci, en te mettant dans la peau de ta mère... (je vois "au calibrage" que Natacha fait bien ce que je lui demande de faire) et en regardant la scène du point de vue de ta mère... tu vois ton mari... tu te vois toi, petite fille... Tu vois que Natacha a été témoin de ce moment de tendresse... (silence un moment...) et tu peux maintenant refaire la scène "dans tes pompes" à toi de petite fille, comme si tu y étais vraiment, comme si tu y es... Et cette scène s’est reproduite assez souvent lorsque tu avais 4 ans, 5 ans, 6 ans et peut-être, aussi, après... (elle hoche la tête). Et tu peux, maintenant, revenir directement dans le présent en laissant s’installer toutes les bonnes conséquences de ces changements que tu viens de faire... tu peux laisser à ton inconscient le soin de réorganiser les scènes du passé qu’il juge bon de changer..."

Ce procédé, par lequel Natacha est invitée à aller prendre une ressource dans un évènement de sa vie pour la donner à sa mère, est répété pour les autres ressources. C’est ainsi qu’après avoir rendu sa mère "plus femme" et "plus affectueuse" la scène du viol s’est estompée. Les sensations pénibles liées à la pénétration ont disparu mais restaient encore celles des attouchements...

Il a fallu apporter du courage à la mère pour qu’elle monte l’escalier et fasse comprendre au père qu’il y a des limites et qu’elle ne tolèrerait pas que ces limites soient franchies. Natacha a assisté à la scène, dissociée d’abord, puis associée... Ses représentations mentales ont changé, comme par magie. Bien sûr, elle sait encore qu’elle a été violée par son père mais la nouvelle empreinte a constitué une expérience de référence irrésistible nouvelle entraînant des croyances et des comportements plus adaptés.

Quelques mois après...

Natacha a des relations intimes tout à fait satisfaisantes avec son ami. Ce dernier, fort satisfait de mon travail avec son amie, est venu me remercier chaleureusement... Natacha a le sourire quand elle évoque les moments d’intimité avec son ami ; elle se sent "femme", dit-elle, et "beaucoup plus affectueuse". Quand à l’alcool, ce n’est plus un problème désormais.

Remarques.

On notera que si l’empreinte négative entraîne des conséquences néfastes, il est toujours possible, techniquement, de créer une nouvelle empreinte, positive cette fois. Cette dernière ne fait pas disparaître la première, mais c’est elle qui sera déterminante pour le futur. On retrouve, ici, un présupposé courant de la PNL : Plus on a de choix, mieux ça vaut. Il est tout à fait possible d’intensifier les effets de la nouvelle empreinte. Ceci s’effectue en modifiant les sous-modalités de la représentation de telle sorte que l’expérience créée et mise en place soit encore plus irrésistible.

On peut, désormais, aider une personne à ajuster ses croyances à ses objectifs. C’est ce que montre l’exemple de Natacha. Le cas de Natacha est relativement simple. Il est bien entendu que, dans certains cas de figure, la personne concernée aurait éprouvé le besoin de mettre des ressources (sens des limites, etc) au père... On aurait pu ainsi être amené à reconstruire un père différent avec une histoire différente, en réinventant pour lui des parents différents dotés de ressources qu’ils n’avaient pas. Nous aurions procédé comme nous l’avons fait pour Natacha : la personne aurait elle-même été chercher les ressources qu’elle jugeait nécessaires sur sa ligne du temps personnelle (il y a aussi d’autres moyens de contacter les ressources désirées, j’en parlerai dans un autre article).

D’autre part, dans la plupart des cas d’addictions, il y a plusieurs empreintes. Les évènements qui sont à l’origine de l’empreinte sont variés dans leur nature, mais une analyse descriptive précise de ce qui s’est passé montre qu’il y a eu réaction dissociative et que celle-ci a été apprise. Des années plus tard, le sujet peut encore se dissocier avec la même efficacité, ou presque, lorsqu’il est confronté à des états internes désagréables. Et nous retrouvons alors les contextes dans lesquels le sujet s’alcoolisait, la Partie Sobre passant le relais à la Partie Alcoolique... Michel FACON.

*La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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La Priorité des Priorités : Le Rapport    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Si "Établir le rapport" est une condition indispensable de la réussite d’une thérapie menée avec une personne alcoolique, elle l’est aussi pour toute autre problématique. Vous pourrez le comprendre aisément en lisant le texte de Michel FACON qui rappelle ici des notions clefs de la PNL :

telle que la notion d’Objectif (pour le praticien en psychothérapie formé à la PNL et pour le patient), la notion de "flexibilité" et de "congruence" nécessaires au praticien en psychothérapie formé à la PNL et certains présupposés tels que :

- Il n’y a pas de communication sans influence mutuelle des interlocuteurs.

- En PNL, il n’y a pas de patients qui "résistent", il y a seulement des praticiens en psychothérapie qui n’ont pas encore trouvé la bonne manière de communiquer efficacement. Ce n’est pas le patient qui est en cause, mais le praticien.

Argumenter d’entrée de jeu avec un "alcoolique" n’est pas la bonne méthode ; moraliser est la pire des erreurs ; lui faire peur en brandissant les conséquences somatiques de ses alcoolisations est rarement -très rarement - une bonne solution ; lui reprocher le mal qu’il fait dans son entourage n’est pas non plus très judicieux... C’est lui prêter gratuitement des intentions qu’il n’a pas. Il en souffre déjà beaucoup plus que vous ne le pensez, même s’il ne vous le montre pas. D’ailleurs dans quel but continuer à le faire souffrir ? A quoi bon ? A quoi bon continuer à faire, encore et encore, ce qui n’a pas marché jusqu’ici ? Lui dire d’arrêter de boire ? Il l’a déjà entendu des milliers de fois dans son entourage, avec ses amis, son médecin... Alors, dans quel but le rabâcher ? Si ça n’a pas donné de résultats jusqu’ici, ça n’en donnera pas davantage maintenant et dans le futur. Vous avez "tout essayé" et ça n’a pas marché ? Alors il est grand temps de faire autre chose. Pourquoi faire "plus de la même chose" quand on sait que cela va donner "plus du même résultat" ? (WATZLAWICK)

Face à "l’alcoolique", le praticien en psychothérapie formé en PNL a des priorités. Il se doit de se demander "quel est mon objectif ? Qu’est-ce que je veux obtenir ? Quel est l’objectif de mon interlocuteur ?" Et la priorité des priorités, c’est-à-dire l’objectif à très court terme, c’est d’établir un rapport de confiance mutuelle.

La confiance mutuelle :

Établir le contact, se mettre sur la même longueur d’onde, au diapason, adopter la même perspective que l’alcoolique est un processus INCONTOURNABLE. Tout se passe comme si alcoologue et "alcoolique" étaient dans une même bulle à ceci près que l’alcoologue doit aussi être capable de se situer mentalement hors de la bulle. Installer la relation ou le rapport, c’est créer l’harmonie, la conformité, l’accord, l’affinité, l’alignement... Les interactions (alcoologue/"alcoolique") constituent un système à deux éléments et seul le praticien en psychothérapie formé à la PNL porte l’entière responsabilité de faire évoluer le système vers l’objectif voulu. Dés le moment où commencent les échanges entre les interlocuteurs, il est impossible de ne pas influencer son vis-à-vis. D’où l’importance de répondre à la question posée plus haut : "qu’est-ce que je veux obtenir de mon patient ?" C’est la capacité d’adaptation du praticien en psychothérapie formé à la PNL qui est mise ici à l’épreuve. C’est à lui de se donner la meilleure chance d’arriver au résultat visé avec son patient. Cette souplesse d’adaptation est ce que l’on nomme en PNL : FLEXIBILITÉ.

Tout changement dans un des éléments du système (praticien en alcoologie-"alcoolique") provoque une réaction de l’autre élément et le système dans son ensemble adopte un autre équilibre. Qu’appelle-t-on "changement" (dans la vision PNL) ? Le changement est une différence : différence de posture, de ton de voix, de volume de la voix, de débit de parole, de couleur du visage, de mobilité des muscles, de respiration, etc... Ces changements sont captés consciemment ou inconsciemment par l’interlocuteur qui réagit d’une manière ou d’une autre. Un changement est une différence introduite au niveau d’un des paramètres qui entrent en jeu lorsque deux personnes communiquent. Au fil de l’entretien, le système évolue et de changements en changements, il passe d’un état à l’autre. Le rôle de l’alcoologue est d’intervenir afin que le système évolue vers la confiance mutuelle.

Rencontrer la personne alcoolique sur son propre terrain...

Le praticien an alcoologie se doit de rencontrer "l’alcoolique" sur son propre terrain et pour ce faire, il lui faut s’accorder avec l’expérience momentanée de son vis-à-vis.

Établir le rapport c’est être ou devenir comme l’autre personne afin de capter son attention. C’est aussi faire en sorte que l’autre finit par vous aider à l’aider. C’est accompagner l’autre dans son humeur, refléter son langage du corps, respirer au même rythme que lui, parler un langage visuel s’il est visuel, auditif s’il est auditif, ou kinesthésique si telle est la nécessité. C’est encore parler au même rythme, avec la même intonation, employer son vocabulaire le plus courant, etc... C’est accepter ses croyances, ses valeurs, sa "carte du monde" pour comprendre ce qu’il vit.

Pour installer le rapport, il faut se souvenir que les gens aiment que l’on soit comme eux. Dans un premier temps, le praticien en alcoologie s’accorde avec les différents paramètres énoncés plus haut. Il convient que le praticien en alcoologie s’accorde d’abord avec son patient pour amener ensuite ce dernier à s’accorder avec lui. C’est d’abord accompagner son patient avant de tenter de conduire l’entretien. Le message que reçoit alors "l’alcoolique" est de cet ordre : "je suis comme toi, nous parlons le même langage, tu peux me faire confiance". Message d’acceptation par lequel on montre à l’autre que l’on partage son expérience du moment. C’est se synchroniser sur l’autre. Le but de cette synchronisation avec l’autre c’est de le conduire là où l’on veut le conduire en validant ce que l’autre sait déjà être vrai pour lui. Ce n’est qu’ensuite, à la phase où le praticien en alcoologie conduit l’entretien, qu’il pourra amener son patient à accepter d’autres options. L’erreur qui est souvent faite est de croire qu’il est possible de convaincre les gens de quelque chose qu’ils ne croient pas.

Se synchroniser d’abord, puis conduire.

Au cours d’un entretien, il est plus facile d’aller de l’accord avec l’accord que du désaccord vers l’accord. D’où la séquence obligée : se synchroniser d’abord, puis conduire.
- se synchroniser, c’est faire quelque chose d’identique à l’autre personne.
- conduire, c’est faire quelque chose de différent.

Mais avant de conduire l’entretien, il convient de s’assurer que le rapport est installé, c’est-à-dire de le vérifier. Le test est simple, mais encore faut-il le faire. Comment tester ? Lorsqu’il pense que le rapport est en place, le praticien en alcoologie change un des paramètres de la communication (posture par exemple, ou ton de voix...) et vérifie si "l’alcoolique" change dans le même sens. S’il le fait, c’est que le rapport est installé. Dans ce cas, c’est lui qui se synchronise spontanément sur le praticien en alcoologie. S’il ne le fait pas, cela veut simplement dire que le praticien en alcoologie doit continuer à se synchroniser. Dès que le contact est établi, il convient de le maintenir et de repérer lorsqu’il vient à faire défaut. La séquence "synchroniser - tester - conduire" est le moyen par lequel le praticien en alcoologie s’assure que la confiance est en place. C’est seulement après cette phase qu’il va aider son patient en utilisant les "outils" de la PNL.

Établir le rapport implique donc que le praticien en alcoologie sache observer, c’est-à-dire écouter et regarder son interlocuteur lorsqu’il lui pose une question. C’est la réaction (verbale ou non-verbale) de "l’alcoolique" qui montre au praticien ce qu’il a voulu dire. Poser une question, observer la réponse du vis-à-vis, s’adapter à la réponse et l’utiliser dans la question suivante : tel est le processus constant qu’emploie le praticien au cours de l’entretien. Ce processus, par lequel on utilise sans cesse la réaction du vis-à-vis, se nomme la "communication réactive". Il implique l’observation, certes, mais aussi l’adaptation à ce que l’on vient d’observer (le feed-back). Cette adaptation au feed-back, c’est la flexibilité. "Je ne comprends vraiment ce que j’ai voulu dire que lorsqu’on m’a répondu", Norbert WIENER.

Lorsque nous communiquons avec une autre personne, nous émettons beaucoup plus de choses que nous ne le pensons. Et nous captons aussi beaucoup plus de choses que nous le pensons. Ceci est vrai pour les deux protagonistes. Au cours de sa formation, le praticien PNL est entraîné à mieux percevoir les réactions émises par son interlocuteur et à rendre conscientes des réactions, qui auparavant, ne l’étaient pas.

La congruence

Mais si le praticien en alcoologie est censé capter consciemment plus d’informations que son patient, il convient de se souvenir que ce dernier capte, lui aussi, les réactions de l’alcoologue. Il convient alors que le praticien en alcoologie soit CONGRUENT, c’est-à-dire que ses messages verbaux s’accordent avec ses messages non-verbaux. Car, s’il y a incongruence, "l’alcoolique" le capte et réagit en fonction de cette incongruence. Les bonnes intentions de l’alcoologue ne suffisent pas pour établir le rapport. Il lui faut une technique. Le rapport n’est pas un état, c’est un processus et à ce titre, il doit être mis en place et entretenu. Il convient aussi de savoir comment le rétablir lorsqu’il vient à être déficient.

Le rapport entre PA et PS.

Bien entendu, quand le praticien en alcoologie est en face de celui que l’usage nomme "alcoolique", c’est le plus souvent avec la Partie Sobre (PS) qu’il communique. C’est donc avec elle qu’il établit le rapport. La Partie Alcoolique (PA), elle, est absente de l’entretien. Le lecteur de LA TEMPERANCE se souviendra de la dissociation séquentielle. Établir le rapport avec PS c’est accepter dans un premier temps l’expérience de PS. Un excellent rapport avec PS facilitera plus tard le rapport avec PA, lorsqu’il faudra communiquer avec ce dernier. Si PS est critique à l’égard de PA, il convient de reformuler ses critiques, quoi qu’on en pense ! "L’alcoolique" n’est pas en train de se blâmer : c’est PS qui blâme PA. Or, blâmer une partie de soi-même est un comportement. Le praticien en alcoologie se doit de mettre l’accent sur les FAITS, s’abstenant de juger ou de donner ses opinions. Il est plus efficace de considérer que si PS blâme PA c’est sur la base d’excellentes intentions.

Reformuler ne veut pas dire "être d’accord", cela veut dire rester "en accord" afin de ne pas rompre le rapport. Reformuler c’est montrer que l’on a écouté attentivement ce que dit ici PS. Dans tous les cas de figure, il convient d’abord de rejoindre PS dans son modèle du monde (et non de lui imposer, même en douceur, le nôtre !)

Pour le praticien PNL, il n’y a pas "d’alcooliques" qui "résistent", il n’y a que des praticiens qui n’ont pas encore trouvé le moyen de communiquer efficacement.

Le lecteur pensera à juste titre que pour établir le rapport il faut penser à beaucoup de choses en même temps. C’est vrai, mais ces compétences s’apprennent aisément. La synchronisation avec l’autre est un outil d’une puissance insoupçonnée. Se synchroniser c’est diminuer les différences avec l’autre et augmenter les similarités. C’est jeter un pont solide entre soi et l’autre et c’est aussi envoyer une sorte de message d’amour...

A propos d’amour...

A propos d’amour, laissez-moi vous raconter un charmant épisode de ma vie personnelle. Lorsqu’on m’a enseigné les principes de la synchronisation j’étais plutôt sceptique... Le soir même, nous avions quartier libre et j’avais donné rendez-vous à mon amie. Nous sommes allés dîner dans une excellente pizzeria de la Vallée de Chevreuse et là, j’ai mis en oeuvre la technique enseignée avec mon amie. J’étais attentif à sa posture, ses gestes, son vocabulaire, ses intonations et à tous ces paramètres qui font la communication entre deux êtres. Je reflétais fidèlement tout ce que je pouvais, y compris son rythme respiratoire... ; en veillant bien à ne pas la singer. Nous avions à peine entamé le plat de résistance que j’ai testé : je me suis levé d’un seul coup en disant : "bon ! on y va ?" A mon grand étonnement, elle s’est levée elle aussi ! Une fois assis à nouveau tous les deux, j’ai continué à me synchroniser sur elle... Un peu plus tard, sur le chemin du retour, elle m’a confié qu’elle avait passé une soirée merveilleuse... Je dois avouer que moi aussi !

J’avais été tout à elle et... elle me l’a bien rendu.

Derrière la magie apparente des interventions de PNL, il y a toujours cette technique sophistiquée qui consiste à établir le rapport avec l’autre. Le rapport est la priorité des priorités. Michel FACON.

LEXIQUE : Le rapport : Il est essentiel en PNL car il permet d’établir un climat de confiance. Il est obtenu par des procédés spécifiques de synchronisation verbale et non verbale... Flexibilité : C’est l’aptitude à remettre en cause et à ajuster son comportement en fonction de ses objectifs. Congruence : C’est la faculté d’être en accord avec soi-même et de manifester cet accord dans le comportement et la manière d’être que l’on adopte.

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Avec la PNL... Un fragment d’alcoologie    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Flexibilité : Terme employé en P.N.L. pour désigner la capacité à ajuster son comportement en fonction du but que l’on veut atteindre.

Commentaires (1), (2), (3) sont des exemples de reformulation. Il s’agit de redire en d’autres termes, et avec l’accord d’Eliane, ce qu’elle vient de dire. La reformulation doit contenir l’essentiel du discours d’Eliane.

(4) Le "coup" de la baguette magique aide Eliane à dire ce qu’elle veut. A ce stade du travail, il m’arrive souvent d’employer cette procédure. Les réponses obtenues avec d’autres personnes sont du même style que celles d’Eliane : "je tuerais PA"... "je veux la faire disparaître"... "je veux l’oublier"... etc. Et lorsque la réponse n’est pas verbale, les gestes sont tout aussi éloquents, si ce n’est plus, comme le geste de tirer au revolver sur PA par exemple.

(5) Eliane dit qu’elle a honte. Souvent, lorsqu’une personne a honte, l’expérience montre qu’il y a une distorsion dans l’image qu’elle se représente. Il est possible, comme le montre la suite, de régler ce problème rapide¬ment. Cette honte gêne manifestement Eliane et je prépare ici l’intervention qui lui permettra de continuer le travail avec confort.

(6) En fait, Eliane est dans la peau de PS et voit PA devant elle. En observant les mouvements oculaires d’Eliane, je sais qu’elle a une image devant elle. Cette image, qu’elle décrit d’ailleurs un peu plus loin, provoque cet état interne de honte (c’est-à-dire un kinesthésique désagréable).

(7) Cette question est destinée à vérifier si Eliane fait toujours la distinction entre PA et PS. La honte est bien un sentiment éprouvé par PS et par PS seule¬ment.

(8) Eliane continue à voir cette image qui lui fait honte et cela la gêne toujours pour aller plus loin...

(9) Elle évoque à nouveau sa honte. C’est ici que je décide d’intervenir pour régler ce problème au passage avant d’aller plus loin.

(10) Eliane regarde à nouveau cette image de PA et...

(11) Elle répète à nouveau qu’elle a honte.

(12) Je veux obtenir des précisions sur l’image.

(13) Comme il est dit plus haut, cette disproportion est fréquente lorsqu’un patient évoque la honte.

(14) Je veux vérifier que l’intervention sur la honte est faite et que je peux poursuivre mon travail avec Eliane.

(15) Ce problème est réglé, elle le dit elle-même !

(16) Je reviens à la question posée en (8).

(17) ELiane fait comprendre que PA était sans doute affaissée puisqu’elle se redresse. C’est un effet de l’intervention sur la honte.

(18) Intentions positives : le qualificatif "positives" est une présupposition adressée à PA.

(19) Il s’agit ici d’éviter toute résistance (tu peux écouter ce qu’elle va te dire puisque cela n’engage en rien).

(20) Il convient de bien comprendre qu’il y a trois positions : celle de PA, celle d’Eliane. Il y a aussi des moments où Eliane se met en retrait pour réfléchir : on dit alors qu’elle est en "métaposition" par rapport au conflit entre PA et PS.

(21) Je sépare l’intention de PA du comportement d’alcoolisation. L’intention n’est pas le comportement.

(22) "...Faisait honte" : Eliane emploie spontanément l’imparfait, ce qui montre que la honte n’est plus présente.

(23) Eliane commence à distinguer l’intention du comportement, mais une partie d’elle-même s’y oppose encore. D’où le "mais..." et le silence qui suit. Ce qui est après le "mais" n’est pas exprimé.

(24) Renforcement afin d’obtenir que l’intention soit mieux séparée du comportement ou l’alcoolisation considérée comme moyen pour réaliser l’intention.

(25) Eliane décrit spontané¬ment les changements de submodalités visuelles après qu’elle se soit adressée à PA. L’auditif interne a modifié les submodalités visuelles : l’image s’est "rapprochée" (distance), elle est plus "colorée" (intensité des cou¬leurs), elle est plus "nette" (flou/net).

(26) "...tu peux voir qu’elle se sent reconnue..." : noter l’emploi des prédicats visuels et kinesthésiques. PA a un système de représentation principal kinesthésique, mais c’est à PS que je m’adresse, qui, lui est surtout visuel.

(27) Eliane accepte désormais que PA lui rend service.

(28) Il convient désormais de faire accepter à Eliane que PA a jusqu’ici utilisé le meilleur moyen (alcool) à son répertoire, d’où l’idée : 1 PA avait d’autres moyens, mais ceux-ci étaient moins efficaces que l’alcoolisation pour la désangoisser. 2 PA fait de son mieux pour te rendre service.

(29) Puisque PA n’a que d’excellentes intentions à ton égard, utilisons-les et demandons-lui s’il acceptera de mettre en place "un moyen plus efficace que l’alcool".

(30) "...avec elle(s)..." : quand Eliane entend "elle", elle ne sait pas si je parle de la baguette magique ou des deux Elianes (PA et PS). cette ambigüité est voulue. Cette pratique est fréquente en P.N.L.

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PNL et Alcoologie    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Dans ce dialogue fictif entre LA TEMPÉRANCE et Michel FACON, nous avons choisi de répondre aux questions qui sont le plus souvent posées en rapport avec les modèles que nous utilisons pour aider les personnes qui viennent en séminaires "En finir avec les dépendances" à LA TEMPÉRANCE.

- LA TEMPÉRANCE : Depuis que tu écris dans la revue, tu nous as dit une foule de choses qui sortent souvent des sentiers battus. Ça plaît à certains, mais d’autres critiquent cette théorie...
- Michel : Oui, on ne peut pas plaire à tout le monde. Je crois que certains critiquent vivement parce-qu’ils confondent encore théorie et modèle. Nous n’avons pas construit une théorie nouvelle de l’alcoolisme, nous avons simplement introduit, à l’aide de la PNL, une nouvelle manière de penser l’alcoolisme qui donne, à l’évidence, de meilleurs résultats sur le plan clinique. La PNL appliquée à l’alcoologie se situe hors des querelles d’écoles, mais cela n’est pas bien compris. Un modèle, je le répète ici, n’a pas la prétention de rendre compte de la vérité scientifique.

- L.T. : Ce clivage, "Partie Alcoolique et Partie Sobre", est-ce une "maladie"... est-ce cela, selon toi, que l’on nomme "maladie alcoolique" ?
- M. : C’est vrai que cette espèce de clivage entre PA et PS est tellement concret et facilement repérable qu’on pourrait y voir le noyau de la "maladie". Pour ma part, ce clivage, avec son caractère séquentiel, n’est pas du tout une maladie. C’est une manière commode d’entrer en relation avec celui qu’on épingle "alcoolique" pour, ensuite, le conduire à comprendre qu’il peut remplacer la solution du recours à l’alcool par d’autres solutions plus adéquates. Pour moi, l’alcoolisme n’est pas du tout une maladie, mais un comportement. A l’exception des alcoolopathies -c’est ainsi que l’on nomme les maladies, les vraies, celles-là, dues au fait que l’alcool est un toxique- celui que l’on étiquette "alcoolique" n’a aucun intérêt à être baptisé "malade". La notion d’alcoolisme-comportement sort l’alcoolique du champ médical et responsabilise le sujet lui-même.

- L.T. : Mais beaucoup disent encore "maladie alcoolique, malade alcoolique..."
- M. : Oui, jusqu’à ces dernières années c’était peut-être une bonne chose , mais aujourd’hui ce n’est plus nécessaire. Certains parlent encore de "maladie alcoolique" car ils croient qu’on finira par trouver un gène qui expliquera tout, d’autres pour justifier physiologiquement la nécessité de s’abstenir du produit alcool de la même manière qu’un diabétique doit s’abstenir du produit sucre. La dépendance à l’alcool est alors définie comme un phénomène purement physique et la seule solution à l’alcoolisme, conçu comme une maladie à part entière, est l’abstinence totale, définitive et permanente. Cette vision reste à mon sens, partielle. (nous reviendrons sur ce point dans un prochain article...)

Le recours à l’alcoolisation est pour moi un comportement, c’est-à-dire quelque chose que la personne FAIT. Ce comportement, comme tout comportement, a été APPRIS. Il en va de même concernant la dissociation séquentielle PA/PS, qui, je l’ai souvent dit, est un mécanisme de survie...

- L.T. : Qui dit mécanisme de survie dit danger ou danger potentiel... où est le danger ?
- M. : Bien sûr, ce mécanisme de survie a été appris, dans le passé, en urgence, dans des contextes bien particuliers. Cette dissociation PA/PS n’est pas un état (statique) mais un processus (dynamique). C’est un mécanisme à la fois fiable, ultra-rapide, à caractère automatique et qui vise, dans l’urgence de la situation présente, à la survie du sujet. Il met PA en place et éclipse PS. On a vu qu’ensuite PS s’alcoolise et que, ce faisant, il modifie la manière dont est perçu le contexte par le sujet. Nous avons d’ailleurs vu, dans mon article précédent, que cette modification est tellement ancrée chez le sujet qu’elle peut même, à l’occasion, se déclencher sans l’ingestion réelle du produit alcool, phénomène des "cuites sèches"...

- L.T. : Il y a donc eu un traumatisme dans l’enfance ?
- M. : Oui, dans l’enfance ou dans l’adolescence. Mais il faut ici mettre les points sur les "i" et dire que le traumatisme doit être évalué en fonction de la carte du monde qu’avait le sujet à l’âge du traumatisme.

- L.T. : Alors, ces traumatismes, quels sont-ils ?
- M. : Ce sont des évènements toujours très difficiles à vivre, excessivement pénibles voire horribles et insupportables. Bien sûr, ces évènements sont variables d’un sujet à l’autre. J’ai été frappé par le nombre d’évènements inacceptables sur le plan social, des choses qui restent encore très souvent secrètes, non-dites, comme des histoires d’enfants battus, de viols, d’incestes. C’est là, à ce moment-là, dans l’urgence d’une situation à laquelle le sujet ne peut se soustraire, que le clivage a été appris pour faire face à l’insupportable. Cette dissociation (ou désassociation) n’est pas une maladie puisque tout un chacun peut apprendre à se dissocier exactement de la même manière. Cette faculté de se dissocier est plutôt un don, elle a une fonction positive capitale. Grâce à elle, une partie du sujet rend service à la personne et assure sa survie.

- L.T. : Est-ce que tu peux donner un exemple ? Dans l’article précédent tu as parlé du cas de Natacha... Que s’était-il passé pour Natacha ?
- M. : Le cas de Natacha est très dur... à peine croyable... Natacha n’est cependant pas la seule dans ce cas-là à être devenue par la suite "alcoolique"... Natacha était violée, régulièrement, par son propre père, lorsqu’elle était gamine... Cela a commencé par des attouchements sexuels et, au fil des années, le père a fini par pénétrer sa fille... Ça se passait presque chaque soir, à l’étage ; dans la chambre de Natacha : la mère, qui n’a jamais rien su ou n’a jamais rien voulu savoir, était au rez-de-chaussée... Dans un contexte comme celui-là on comprend aisément, me semble-t-il, l’urgence d’une dissociation séquentielle. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour Natacha : on pourrait dire qu’elle s’absentait de son corps pour supporter l’insupportable. D’ailleurs, pouvait-elle faire autrement ? Il y allait de sa survie... Une fois acquise, apprise, cette faculté de se dissocier reste comme une possibilité, comme un mode de réponse possible... Cela veut dire très concrètement que la petite Natacha a ensuite grandi. Elle a rencontré l’alcool et s’est aperçue que le produit alcool aide beaucoup à la dissociation lorsqu’une situation de la vie quotidienne est insupportable.

- L.T. : Peux-tu reprendre cela ? Il y a, me semble-t-il, deux choses à distinguer :

1) ce qui s’est passé dans l’enfance et qui a contraint Natacha à mettre en place la dissociation séquentielle et

2) les épisodes d’alcoolisation de la Natacha adulte...
- M. : Oui... C’est ça... dans l’enfance il y a eu l’inceste maintes fois répété et l’installation de la dissociation séquentielle en tant que mécanisme de survie... Entre l’enfance et l’âge adulte cette faculté de se dissocier a persisté comme un acquis, comme une sorte de don extraordinaire auquel le sujet peut avoir recours en cas de besoin, à chaque fois qu’il rencontre une situation difficile...

- L.T. : Est-ce qu’il s’agit toujours de viols, d’incestes ou de choses de ce genre ?
- M. : Certainement pas. Tous les traumatismes peuvent être représentés. Ils sont cependant toujours vécus par le sujet avec une telle intensité que la seule solution est la dissociation. Ce sont souvent des traumatismes devant lesquels le sujet se trouve dans l’impossibilité de fuir.

- L.T. : Dès lors, quelle est la psychothérapie la plus indiquée, selon toi ?
- M. : A mon avis, alcooliques et toxicomanes nécessitent bien plus qu’une psychothérapie...

- L.T. : Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
- M. : je veux dire que la psychothérapie classique, traditionnelle, ne suffit pas. Elle peut rendre des services inestimables, bien sûr, mais elle ne suffit pas parce que, généralement, elle traite la personnes sans tenir compte de la dissociation. Il faut, tout d’abord, installer la confiance avec beaucoup de rigueur et, ensuite, analyser le plus finement possible les contextes dans lesquels apparait le recours à l’alcool. Ceci revient à obtenir du sujet qu’il décrive très concrètement, en termes sensoriels d’abord, les situations précises dans lesquelles la Partie Sobre du sujet déclenche la stratégie d’alcoolisation et tout ce qui s’en suit à partir de là... Avec un peu de pratique, on finit par s’apercevoir que ce sont des émotions très désagréables qui sont à l’origine du recours à l’alcoolisation systématique.

- L.T. : Qu’est-ce que tu veux dire exactement quand tu préconises d’analyser le contexte ?
- M. : Je veux dire faire une analyse descriptive du contexte. Je ne parle pas d’analyse interprétative, bien entendu, la description du contexte s’obtient en réponse aux questions : "quand bois-tu ? Avec qui ? Que vois-tu, qu’entends-tu, que ressens-tu" etc... dans la situation dans laquelle tu vas boire ? Et une foule d’autres questions. Placé dans un environnement donné, le sujet perçoit son environnement (c’est une perception externe), se perçoit dans cet environnement et évalue globalement la situation en lui donnant une signification. Tout cela se passe évidemment très vite et fait apparaître un état interne désagréable qui est à l’origine de l’alcoolisation.

- L.T. : De quoi dépend la signification qu’accorde le sujet aux contextes dont tu parles ?
- M. : Cette signification est fonction des expériences antérieures qu’a faites le sujet, de ses croyances, de ses valeurs et critères personnels. Il faut bien comprendre ici qu’un vécu corporel n’est rien d’autre qu’un vécu. A lui seul, et en soi, il ne veut rien dire du tout. C’est le sujet qui va lui donner une signification précise. Et, fort vraisemblablement, à un vécu identique, des sujets différents font correspondre des significations différentes.

- L.T. : Si j’ai bien compris, tu prends en compte l’environnement externe et interne, les perceptions du sujet en termes de vu, entendu et ressenti (VAK). Ensuite, tu cherches à savoir la signification qu’à la situation pour le sujet.
- M. : C’est tout à fait ça. C’est de cette manière qu’on peut établir une liste des contextes dans lesquels l’alcoolisation apparaît à coup sûr... ou presque... Tout cela représente le recueil des données. Ensuite, on établit la série des interventions. Les lecteurs de LA TEMPÉRANCE ont maintenant une petite idée de la succession des interventions.

- L.T. : Est-ce que tout cela n’est pas une psychothérapie ?
- M. : Oui... Oui et non. Pour moi, ça représente bien plus qu’une psychothérapie. Je ne sais pas comment baptiser cette procédure qui est plus concrète, plus précise et mieux structurée qu’une psychothérapie traditionnelle. C’est une psychothérapie si tu veux, certes, et en même temps ça va bien au-delà... C’est tout un ensemble d’apprentissages et de ré-apprentissages ; ça s’apparente beaucoup plus à une sorte d’éducation ou de rééducation. Cette procédure va au-delà d’une psychothérapie classique en étendue et en profondeur, tout en durant le plus souvent beaucoup moins longtemps que cette dernière.

- L.T. : Les gens s’étonnent souvent lorsque tu dis qu’en quelques jours on peut régler ses problèmes avec l’alcool...
- M. : Oui, je comprends leur étonnement. Néanmoins c’est possible et nous l’avons fait à maintes reprises notamment dans les stages "En finir avec l’alcool" en cinq jours. Il y a cependant un prérequis : il faut que la personne soit décidée à régler son problème. C’est évident, mais il est bon de le rappeler de temps en temps.

- L.T. : Au fil de tes articles, on voit se dérouler toute une procédure d’interventions et tu nous rappelles, de temps à autre, que cette procédure d’ensemble est efficace pour les autres dépendances. Ma question est celle-ci : est-ce que, dans les autres dépendances, on retrouve aussi ces traumatismes dont tu as parlé tout à l’heure ?
- M. : Oui, on retrouve ces traumatismes également dans les autres addictions, y compris dans les cas d’anorexie et de boulimie. Je voudrais revenir sur un point. C’est vrai qu’au fil de mes articles je laisse entrevoir le modèle que j’emploie. Il y manque toutefois la partie qui concerne l’intervention sur le traumatisme initial.

- L.T. : Oui, alors, que fait-on dès le moment où l’on a découvert ce traumatisme, qui, il faut bien le dire, est quelque chose de très intense et de très pénible ? Faut-il faire revivre le traumatisme au sujet pour l’en débarrasser définitivement ?
- M. : Bien sûr, il est nécessaire, le plus souvent, de traiter ce traumatisme, cela va de soi. Mais il est important d’ajouter que nous avons, en PNL, de nombreux outils pour arriver à ce résultat. Et ce qui est encore plus important de savoir, c’est qu’il n’est pas nécessaire de revivre le traumatisme initial pour s’en débarrasser. J’ai conservé l’enregistrement des interventions faites avec Natacha. Il fera l’objet de mon prochain article pour LA TEMPÉRANCE.

Michel FACON.

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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Réponse à une lectrice    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Murielle a une soeur "alcoolique". Elle s’est adressée à la TEMPERANCE pour poser les questions suivantes :

1) Est-ce que l’alcoolisme est un état de dépression avancé ?

2) "Est-ce qu’on peut dire qu’un alcoolique fait preuve de lâcheté ? ou est-ce simplement de la peur ? peur de vivre ? peur de mourir ?

3) La dépendance à l’alcool est-elle psychique ou physique ? ou les deux ? sur quoi faut-il agir pour lutter contre l’alcoolisme ?

4) Le fait de boire abusivement le week-end pendant une soirée est-il une forme d’alcoolisme ? Est-ce que cela peut dégénérer en une dépendance alcoolique ?

Qu’est-ce qui est le plus grave : boire un apéritif chaque soir de la semaine ou rechercher l’ivresse un soir dans la semaine ?

Un livre de plusieurs centaines de pages ne suffirait pas pour répondre à Murielle. Je souhaite cependant qu’elle trouve des débuts de réponse dans le texte suivant, que j’ai rédigé en pensant à elle.

Remarques préalables

- le terme "alcoolisme", apparut en 1849 sous la plume du médecin suédois Magnus HUSS, désignait l’ensemble des conséquences de l’intoxication éthylique sur le corps humain ; il reconnaît ce que l’on nomme aujourd’hui les "alcoolopathies", c’est-à-dire les maladies causées par l’abus d’alcool. Je regrette beaucoup, pour ma part, que le terme ait élargi sa signification à un tel point qu’il ne veuille plus dire grand’chose aujourd’hui.

Dans le sens donné primitivement par M. HUSS, l’alcoolisme (ou les alcoolopathies) appartient au domaine du seul médecin. Dans ce sens, seul le médecin est compétent pour soigner l’alcoolisme.
- Chacun sait aujourd’hui que la personne en difficulté avec l’alcool n’est pas seulement confrontée à une molécule prise en excès. En d’autres termes, "l’équation excès d’alcool égale alcoolisme" est fausse et naïve. L’alcoologie dépasse très largement le cadre médical et implique beaucoup d’autres spécialistes.

A mon avis, il est préférable de parler d’alcoolisation et de dire que l’alcoolisation est un comportement (et non une maladie). Le concept d’alcoolisation n’introduit aucune ligne de partage entre ceux que l’usage nomme "alcooliques’ et les autres. On peut alors définir une personne qui s’occupe des questions d’alcoolisation comme un praticien en alcoologie (et ce dernier n’est pas forcément un médecin comme tendent à le croire beaucoup trop de gens).
- Le praticien en alcoologie est donc ce spécialiste qui, quelle que soit sa profession d’origine, a pour vocation d’élucider la relation de l’homme à l’alcool. A mon sens, l’alcoologue devrait avoir analysé sa propre utilisation des produits psychotropes et toxiques avant d’élucider celle des autres. Cet aspect devrait être inclus dans sa formation.

- A mon avis, le problème de la prévention de l’alcoolisme, puisqu’il faut malgré tout utiliser ce mot, est mal posé. Actuellement, la prévention ne cible que les alcoolopathies qui, seules, sont liées à l’excès d’alcool. Cette prévention ne peut pas prévenir les difficultés que rencontre une personne avec l’alcool car l’origine de ces difficultés n’est pas vraiment prise en compte. Pour être plus clair, je dirai que la prévention des alcoolopathies est du domaine médical et para-médical. Par contre, introduire une prévention qui tente de diminuer le nombre des personnes dépendantes de l’alcool est encore une entreprise à mettre en oeuvre. Rien n’est fait actuellement en ce sens car le public croit encore que l’alcoolisme est causé par l’excès d’alcool.
- L’apparition de la PNL a profondément bouleversé les concepts utilisés jusqu’ici dans le champ de l’alcoologie. Un nouvel ensemble d’idées a vu le jour et ces dernières, nettement plus efficaces en pratique, prennent peu à peu le pas sur les anciennes notions. De nouvelles "cartes" viennent découper et représenter le champ de l’alcoologie et sont à l’origine de modèles nettement plus performants. Dans le cadre de la PNL, il n’est plus possible d’appréhender "l’alcoolisme" et les autres addictions comme on le faisait jusqu’ici. Il est possible maintenant de cerner l’essentiel des croyances, valeurs et critères qui sont à la base d’une identité et de les ajuster de telle sorte que le recours à l’alcool ne soit plus nécessaire.

En quoi consiste l’alcoolisme ?

Je rappelle à Murielle les quelques propositions suivantes : le sujet est placé dans un contexte particulier qu’il a du mal à gérer sur le plan émotionnel. Il ressent un état interne désagréable ; celui-ci émerge à peine qu’il est déjà à l’origine d’un comportement d’alcoolisation immaîtrisable. Cet état interne n’est pas de même nature que celui qui déclenche une simple envie d’alcool qui, elle, conduit à une alcoolisation maîtrisable.

• L’alcoolique fait-il preuve de lâcheté ? certainement pas ! il n’est, bien entendu, ni vil, ni méprisable et ne manque pas de rigueur morale ni de courage. Il faut bien saisir, Murielle, que "l’alcoolique" ne peut pas ne pas boire dans certaines circonstances. Il ne peut pas résister pour deux raisons me semble-t-il ; d’abord, parce que l’état interne ressenti réveille le traumatisme initial et ensuite par ce que le mécanisme est compulsif. J’invite ma lectrice à relire attentivement les deux articles sur la compulsion et à méditer ceci : votre soeur a des problèmes avec l’alcool, certes, mais il n’est pas question un seul instant de la juger. Savez-vous, Murielle, que l’on peut aujourd’hui "greffer" une compulsion à n’importe qui, pourvu que la personne veuille bien se prêter à l’expérience ? Cela veut dire très clairement que cette personne, pourtant "non-alcoolique" se conduirait exactement comme un "alcoolique" ! (Soyez rassurée, Murielle, on peut enlever ensuite, très facilement, cette sorte de compulsion artificielle).

Le traumatisme initial

La grande majorité des Français s’alcoolisent mais un certain nombre seulement (10% ?) deviennent dépendants de l’alcool. Comment comprendre cela ? Et comment comprendre du même coup l’échec des entreprises de prévention jusqu’ici ?

Ne devient pas "alcoolique" qui veut, et il ne suffit pas pour cela de boire en excès. L’affaire est à la fois plus simple et grave : un traumatisme insupportable, souvent répété, est intervenu dans l’enfance, l’adolescence ou même parfois à l’âge adulte. Pour faire face au caractère insurmontable du traumatisme, le sujet s’est disloqué, clivé, divisé en deux parties, l’une observatrice et l’autre observée. Cette dissociation, comme nous la baptisons, est juste antérieure à l’autonomisation de la souffrance et à son contrôle.

Cette dissociation réactive correspond à une situation subjective que seul le sujet serait à même de décrire pour lui-même avec pertinence. Processus beaucoup plus qu’un état, cette dissociation de base est un mécanisme appris par le sujet dans l’urgence de la situation traumatisante. Beaucoup d’évènements peuvent être à l’origine d’une telle dissociation de base : Viols, incestes, abus, brutalités... sévices souvent méconnus dans le système familial et l’entourage, parfois connus mais tus. Ce qu’il importe de comprendre, Murielle, c’est que ce clivage a été un don du ciel au moment où le traumatisme est survenu. En ce sens, la dissociation, origine lointaine de la dualité (PA) (PS), n’est pas un problème mais une solution pour le sujet.

Solution ou problème

Bien sûr, je comprends que si ce clivage est une solution pour le sujet, c’est en même temps, un problème pour l’entourage (et aussi les professionnels !). Non seulement ce clivage est une solution, mais c’est la meilleure solution que le sujet ait pu mettre en place. Je sais que cela est dur à entendre mais cela permet de comprendre à la fois les difficultés de "l’alcoolique" et celles de son entourage. Car les notions de "problème" et de "solution" comme chacun peut s’en rendre compte par une réflexion élémentaire, sont des notions RELATIVES. Dès lors, dès que l’on entend prononcer ces mots, il convient de se demander : problème pour qui ? Solution pour qui ? Peut-être "l’alcoolique" a-t-il peur, après tout... mais peur de quoi ? de revivre des années après, le traumatisme initial ? c’est possible... de ne pas parvenir à délencher à temps sa solution dissociative ? possible... Mais il n’a pas envie de mourir. Au contraire, tout son être veut vivre. N’oublions pas que la dissociation est un mécanisme de survie, solution personnelle extraordinairement efficace ! L’alcoolisme n’est pas un comportement "auto-destructeur" mais un comportement de vouloir vivre.

Lutter contre l’alcoolisme...

- Pour prévenir les alcoolopathies, il suffit de diminuer la consommation d’alcool. Cette prévention est actuellement bien faite et ne pose pas de problèmes particuliers.
- Par contre, s’il s’agit de lutter contre l’alcoolisme en tant que dépendance, l’affaire est singulièrement plus complexe. L’alcoolisation excessive n’est, en effet, que la partie visible de l’iceberg. Une prévention efficace devrait ici s’attaquer théoriquement à tous les évènements susceptibles d’entraîner l’apparition d’une dissociation. Encore faudrait-il être convaincu que ces évènements forment bien la matrice de l’alcoolisme en tant que dépendance. L’entreprise est vaste et nécessite un sacré doigté ! Sur le plan technique, il faut bien reconnaître que, depuis l’apparition de la PNL, il est plus simple d’aider un "alcoolique" à s’en sortir en effectuant avec lui un travail sur l’empreinte du traumatisme initial. Je sais que cette idée a du mal à être acceptée, mais nous savons, avec l’expérience acquise à la TEMPERANCE, que ce travail demande quelques jours. Je me rends de plus en plus compte, après plus de vingt ans d’alcoologie clinique, du piège que tendent les mots. La série sémantique : alcool, alcoolisation, alcoolisme, alcoologue... serait à revoir. Ces concepts polarisent trop la pensée sur l’alcool en tant que produit et cachent l’essentiel des problématiques. Une vraie prévention de l’alcoolisme demanderait à ce que l’on touche à ce qui se passe, parfois, dans l’intimité des familles... des choses cachées, ignorées, tues : des choses honteuses qu’on ne saurait dévoiler sans prendre des risques inouïs... une prévention de l’alcoolisme et des autres addictions (anorexie, boulimie, flambeurs...), je veux bien dire une prévention qui ne serait pas du semblant, prendrait en compte une dimension qui reste dissimulée au sein des familles...

Alcoolodépendance

Avec les concepts de dépendance physique et de dépendance psychique, on a l’impression, après ce qui précède, de tomber dans un autre monde. Il faut comprendre ici que l’ordre explicatif est différent. Nous sommes dans le domaine de la biologie. Classiquement, la dépendance est à la fois physique et psychique et il est bien difficile de séparer les deux. Quand elle est décrite sur son versant physique, la dépendance se définit comme un état d’adaptation à l’alcoolisation tel qu’apparaissent des troubles physiques intenses dès que la consommation cesse : c’est le "syndrome de sevrage" ou "déprivation". La biologie émet des hypothèses explicatives au sujet de la dépendance : modification des neurotransmetteurs et modifications structurelles des membranes cellulaires. Ceci étant dit, j’aimerais que ma lectrice comprenne qu’il n’y a pas une seule explication au phénomène de l’alcoolisme. Chaque science apporte son éclairage particulier et offre ses outils. Les explications médicales n’excluent pas les explications sociologiques et psychologiques. Dans cet ensemble de sciences qui s’intéressent à l’alcoolisme, la PNL a un statut particulier dans le mesure où elle ne veut pas construire une nouvelle théorie. Elle offre un cadre conceptuel nouveau qui propose des solutions là où il n’y en avait pas jusqu’ici.

L’alcoolisme, une dépression avancée ?

Comme je l’ai dit à maintes reprises, je ne peux pas inclure l’alcoolisme dans le cadre des maladies. Exception faite des alcoolopathies qui sont de la compétence du seul médecin, je pense que le traitement de l’alcoolisme n’appartient pas aux médecins, sauf s’ils sont des alcoologues, par ailleurs. Dès lors, pour moi, l’alcoolisme en tant que tel ne saurait se ramemer à une dépression avancée. Certes, la personne en difficulté avec l’alcool peut être sujette, comme tout un chacun, à la dépression. Je n’ignore pas, bien sûr, que les psychiatres décrivent volontiers des dépressions primaires préalables à une alcoolisation dite pathologique et des dépressions secondaires qui seraient, soit réactionnelles au sevrage, soit masquées par l’alcoolisation ; A mon avis, en dehors de leur remboursement des soins par la Sécurité Sociale, les "alcooliques" n’ont pas grand intérêt à être aujourd’hui considérés comme des "malades".

Alcoolisme et doses d’alcool

Ce ne sont pas les doses d’alcool ingérées qui sont importantes mais plutôt le mode d’alcoolisation et l’inscription de celui-ci dans les contextes de la vie quotidienne. En fonction de la vulnérabilité du sujet, les doses n’expliquent que la sévérité et l’étendue des seules alcoolopahties. Le fait de boire abusivement le week-end, pendant une soirée, peut être considéré comme une forme d’alcoolisme s’il est prouvé par ailleurs, que le sujet ne peut pas ne pas boire. Il s’agit alors d’une perte de liberté de manoeuvre par rapport au produit alcool.

Que dire encore à Murielle dans le cadre de cet article ? J’aimerais ajouter que la plupart des personnes en difficulté avec l’alcool ont une perception d’eux-mêmes peu favorable. Les croyances qu’elles entretiennent à leur sujet sont plutôt limitantes. Elles doutent de leurs capacités, se sentent souvent coupables et pas assez bonnes. Souvent, elles se perçoivent comme des victimes dans leur environnement. Elles semblent souvent coincées dans des réactions émotionnelles et éprouvent des difficultés à tirer des enseignements du passé... Michel FACON.

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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La Réintégration P.A - P. S.*    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

Shéma général de la réintégration

(suite du précédent article)**

1. Réenclancher EA (état alcoolique) et l’ancrer solide¬ment.

2. Sortir brusquement le sujet de son état alcoolique et ancrer l’ES (état sobre) au moment où il réapparait.

3. Activer les deux ancrages ES et EA simultanément et les maintenir.

4. Demander à la personne de se réimaginer (associée) dans le (ou les) contexte où elle s’alcoolisait auparavant.

Nous passons dans ce numéro un extrait du chapitre sur la PNL (travail effectué par Michel FACON au centre ALPHA) qui complète la réintégration PA/PS, paru dans le livre d’Elisabeth FRIT "l’Alcool, toi, moi et les Autres" Éd. LA TEMPÉRANCE.

On gardera à l’esprit que ce modèle ne permet de réaliser que la réduction de l’incongruence séquentielle. Il s’agit d’une intervention préalable à l’application des autres outils de la PNL. En particulier, il rend applicable le re¬cadrage en six points.

Précision de chaque étape

ETAPE 1 (Le "vécu sous alcool") : Un excellent rapport est absolument nécessaire. On demande au sujet de ré¬évoquer un épisode précis de sa vie où il s’est alcoolisé de manière excessive. On veille tout particulièrement à ce qu’il soit "associé" (qu’il ne regarde pas la scène en tant que spectateur) à l’expérience en cours. "Où es-tu ? Que vois-tu ? Qu’entends-tu ? Que sens-tu ? Est-ce que tu peux retrouver le goût de ce que tu bois ? L’odeur ? Qu’est ce que tu te dis à toi-même ? etc..." Peu à peu, le sujet rentre dans l’expérience et la calibration montre les changements qui s’opèrent dans la sphère non-verbale et para-verbale (Respiration, couleur de la peau, muscles péribuccaux, yeux, gestes...). Insister sur le goût et l’odeur est un excellent moyen d’accélérer l’enclenchement de EA. Dès que EA est apparent, on ancre cet état. (On peut aussi empiler les ancres à partir du moment où EA montre le nez). Cette étape prend de 10 à 30 mn.

ETAPE 2 : On sort brusquement le sujet de cet état soit en frappant sur la table, soit en lui reprochant vive¬ment de boire, soit par toute autre manoeuvre. On le fait sortir du bureau, et prendre l’air, par n’importe quel temps. Il n’est pas rare qu’on soit obligé de le soutenir exactement comme s’il avait bu. En 10 à 15 mn l’Etat Sobre réapparait. On ancre cet état.

ETAPE 3 : Le sujet est ramené dans le bureau, s’assoit confortablement et on active simultanément les ancres E A et E S en les maintenant. L’opération peut alors durer 10mn à 1h30 (moyenne 20-25 mn). Ce que l’on observe alors est étonnant, parfois même très spectaculaire. Les signes sont variables selon les individus, mais le processus qui s’engage est incontrôlable par le sujet. Les signes peuvent apparaître en plusieurs vagues successives qui s’atténuent progressivement. On note des périodes de confusion, des états de conscience plus ou moins altérés. Sur cette toile de fond, les signes s’expriment dans la sphère motrice (tremblements, gestes incontrôlés, raideur de certains groupes musculaires...), dans la sphère visuelle (troubles de la vue, parfois cécité dans une partie du champ visuel, parfois défilé d’un film d’images plus ou moins rapides...), dans la sphère auditive (sifflement dans l’une des deux oreilles), au niveau du schéma corporel (se sentir plus grand, plus petit, plus épais, légèrement à côté de son corps etc), douleurs "qui ne font pas mal", sensations de chaleur ou de froid se déplaçant d’une région du corps à l’autre, bouche sèche ou hypersalivation, sensations "bizarres" et difficilement exprimables localisées dans le cerveau lui-même, etc... Cette énumération ne donne qu’un aperçu. Lorsqu’il ne se passe plus rien, le processus est terminé. Il convient alors de vérifier que les ancres sont devenues inactives. (Parfois le processus reprend légèrement pour s’atténuer rapidement). Le sujet déclare spontanément se sentir "différent, calme, détendu, plus lucide..." Au "calibrage", on voit qu’il est réellement bien.

ETAPE 4 : Le sujet est alors invité à se réassocier aux contextes dans lesquels il s’alcoolisait auparavant. (Faisant comme si ces expériences du passé étaient à venir, ou présentes). Il remarque alors de lui-même que l’alcool lui est indifférent, qu’il se sent "bien", qu’il a envie de faire autre chose que de s’alcooliser. Il est remarquable que ces changements s’effectuent également dans les contextes qui n’ont pas forcément été pris en compte lors de l’étape N°1. Il semble bien y avoir modification des patterns d’action et de réaction dans les contextes où l’alcoolisation était impliquée. La personne ne prête plus la même signification aux situations concernées. En d’autres termes, la situation est appréhendée différemment aux plans émotif et cognitif et n’implique plus le recours à l’alcool.

Remarques diverses

ETAPE 1 : Il est possible d’obtenir la réapparition de EA par d’autres moyens. La connaissance préalable des submodalités critiques du sujet permet d’accélérer le processus. Une autre variante a été découverte récemment : il s’agit de dégager la séquence des états kinesthésiques contemporains de l’alcoolisation.

ETAPE 3 : Il convient sans doute de prendre des pré¬cautions lorsqu’il s’agit d’un sujet violent. Mais nous n’avons jamais eu de problème à ce sujet, sur environ 500 cas traités en un an. (Dans ce cas, il est sans doute préférable de poser une ancre non-kinesthésique afin de stopper la violence). Il arrive que le sujet déclare "avoir soif". Dans ce cas, il suffit de lui suggérer qu’il se désaltère avec un verre d’eau et la soif est calmée !"

P.A/P.S = Partie Alcoolique/Partie Sobre

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Des intentions divinement positives...    

Publié par LA TEMPERANCE

Article de Michel FACON paru dans la revue LA TEMPÉRANCE*

J’ai évoqué à maintes reprises la partie sobre (PS) et la partie alcoolique (PA) et les intentions positives de chacune de ces parties de la personne en difficulté avec l’alcool. Le lecteur est maintenant familiarisé avec ce postulat de la PNL : tout comportement mis en branle par une partie quelconque de l’être humain vise à satisfaire les excellentes intentions de cette partie. Ce postulat ne souffre d’aucune exception et marque la différence entre la PNL et les théories qui mettent en avant un quelconque instinct autodestructeur de PA, quel que soit le nom qu’on lui donne : pulsion de mort, conduites auto-destructrices etc...

Cependant, il faut bien reconnaître que le sujet "alcoolique" lui-même, bien souvent, s’accuse de s’auto-détruire. Des personnes bien intentionnées ne manquent d’ailleurs pas d’implanter ou de renforcer chez lui cette croyance limitante de la PS, déséquilibrant ainsi le jeu des forces entre PA et PS, en faveur de ce dernier. De son côté, PA croit plutôt que ses alcoolisations aident l’ensemble de la personne à vivre ou même à survivre. Que ceci soit bien clair une fois pour toutes, "l’alcoolique" comme tout un chacun veut vivre. Si sa problématique était mieux comprise, surtout par le grand public, il y a fort à parier que l’on organiserait des quêtes sur la voie publique ou des téléthons... J’ai voulu soumettre à l’attention du lecteur la transcription suivante afin de bien faire saisir les intentions positives de PA lorsqu’on les pousse jusqu’au bout...
- "Rémy est-ce que tu peux laisser venir le Rémy alcoolique sur l’une de tes mains ?
- R. : ça y est, je vois PA...
- OK, regarde-le attentivement et décris-moi ses submodalités... est-il en noir et blanc, en couleur, flou, net, brillant... ?
- R. : il est plutôt gris, noir et blanc si tu veux, flou et il me tourne le dos...
- OK, il te tourne le dos... peux-tu lui demander s’il veut bien se retourner pour te regarder...
- R. : il ne veut pas... il me tourne le dos et s’est penché un peu plus en avant... je vois ses cheveux...
- C’est bien, dis-lui : "c’est très important pour moi de communiquer avec toi... tout ce que je veux c’est parler avec toi et ça ne t’engage à rien d’autre... est-ce que tu veux te retourner s’il te plaît . Dis-lui ça.
- R. : ça y est, il s’est retourné... il s’est même redressé un peu... il a l’air d’être gêné...
- Parfait ! remercie-le... et demande-lui ce qu’il veut faire pour toi en buvant... dis-lui que tu as un réel désir de comprendre ce qu’il veut faire de positif pour toi...
- R. (surpris) : il a dit qu’il voudrait que je m’affirme un peu plus, que je sois moins timide...
- Oh, c’est parfait, remercie-le pour sa franchise à ton égard. Mais dis-moi, qu’est-ce que tu en penses toi, de ce qu’il vient de dire ?
- R. : il faut reconnaître qu’il a raison, je ne sais pas dire non... Oui, je ne sais pas m’affirmer.
- Est-ce que tu peux lui dire ce que tu viens de me dire là ? Dis-lui en le regardant... et dis-moi aussi comment est son image, maintenant, du point de vue des submodalités ?
- R. : l’image est plus nette, elle a grandi un peu... il s’est redressé totalement et il y a même un peu de couleur, des couleurs très faibles... (Rémy a toujours la main tendue devant lui mais il l’a rapprochée de lui).
- Très bien... maintenant demande-lui : "et si Rémy s’affirmait, qu’est-ce que ça lui donnerait de plus à partir de là ? Qu’est-ce que ça lui donnerait d’important ?"
- R. : s’il s’affirmait il réussirait mieux tout ce qu’il entreprend. C’est ça qu’il m’a répondu !
- OK. Si tu t’affirmais, alors tu réussirais mieux... Qu’en penses-tu ?
- R. : c’est vrai. Je pense qu’il a raison...
- Alors demande-lui maintenant : "et si Rémy réussissait, qu’est-ce qu’il obtiendrait encore ? Qu’est-ce que ça lui apporterait à partir de là ?"
- R. : il pourrait remplir son rôle sur terre.
- Parfait ! demande-lui : "et, remplissant maintenant son rôle sur terre, qu’est-ce que ça lui donne de plus important encore ?" (Rémy lui-même s’est redressé. Son visage est devenu plus sérieux. Il semble intéressé et quelque peu étonné).
- R. : maintenant, il est très net et en couleurs... avec des vraies couleurs... ses couleurs naturelles quoi ! il est plus lumineux... et il bouge...
- Oui... et qu’est-ce qu’il t’a répondu ?
- R. : que si je remplissais mon rôle ma vie aurait un sens.
- Que ta vie aurait un sens -parfait. Et si ta vie a un sens...
- R. : qu’est-ce que j’aurais si ma vie avait un sens ?
- Oui, c’est ça... demande-lui.
- R. : je me sentirais... comment dire... je n’ai pas le mot... le sentiment d’être plein... je veux dire... plus entier. (Ses gestes concordent avec ce qu’il dit). Je serai un tout à moi seul.
- Tu sentirais que tu formes un tout. Et demande lui encore -s’il veut bien répondre- ce que ce tout te donnerait encore...
- R. (réfléchissant longuement... son visage est à la fois serein et resplendissant... une physionomie que je ne lui connaissais pas jusqu’ici).

Je me sentirais... (il fait des gestes symétriques avec les deux bras, les éloignant de son corps vers l’environnement pour marquer l’extension...) comme relié avec tout l’univers, le cosmos... je ne sais pas comment le dire... il n’y a pas de vrais mots pour dire ça... relié avec toutes les choses et tous les êtres du monde... ça me fait penser à Dieu et pourtant je ne suis pas du tout croyant." (Rémy ne peut aller plus loin. D’ailleurs y a-t-il un "plus loin" ou un plus haut ? Je ne le crois pas. En tout cas il est rayonnant !)

"Des intentions qui s’élèvent jusqu’au niveau spirituel..."

Que peut-on dire de ceci ? A partir de la première intention positive de PA, un questionnement adéquat fait apparaître une chaîne d’intentions qui s’élèvent peu à peu jusqu’au niveau spirituel. Ces intentions sont soulignées dans le texte ; à partir du comportement d’alcoolisation de PA, nous relevons le chaînage suivant : s’affirmer -> réussir -> remplir son rôle sur terre -> ma vie aurait un sens -> un tout -> relié à toutes les choses et les êtres du monde. (Dieu ?).

Bien sûr ce ne sont là que des mots. Ils traduisent mal ce qu’il y a derrière eux... d’ailleurs Rémy hésite lui-même, il dit que ça passe mal avec des mots. En fait, derrière les mots ce sont des États Internes qu’il ressent. Derrière les six étapes de la chaîne des intentions, c’est une chaîne d’états internes que ressent Rémy au fur et à mesure. Le dernier maillon de cette chaîne est un ressenti d’ordre spirituel. C’est quelque chose qui est au-delà ou en deçà des mots : Une EXPÉRIENCE spirituelle.

Les lecteurs familiers des expériences spirituelles et ceux qui lisent des ouvrages sur la spiritualité ne seront guère étonnés. Cette sorte de sérénité, de quiétude dans laquelle on se sent comme en connection avec un grand tout, sans frontière entre le moi et le monde, est bien un ÉTAT, une EXPÉRIENCE difficilement traduisible en mots. C’est une sorte de vécu à l’état pur...

Les différents maillons de la chaîne des intentions peuvent s’ancrer, les uns après les autres et cette chaîne peut être utilisée de différentes manières au cours de la thérapie. Mais ce n’est pas mon propos d’aller plus loin dans cette direction...

Ce processus n’est pas spécial à Rémy. Je l’ai répété maintes et maintes fois avec des résultats analogues. J’avoue que j’ai eu alors une petite pensée pour l’entourage du patient : ses proches, ses amis, ses médecins et les soignants à qui il avait eu affaire. Qu’eût été leur réaction en assistant à ce petit passage du traitement ? Les intentions de PA ne sont-elles pas plus positives encore qu’on aurait pu le penser a priori ?

Les intentions ne sont-elles pas nettes, lumineuses, colorées à l’image de cette PA qui se redresse et s’anime au fur et à mesure qu’elle se sent comprise, reconnue, respectée ? En réecoutant cette séquence de la thérapie de Rémy, une petite voix intérieure me disait : "tu ne vas quand-même pas transcrire cela dans un article ? On va croire que... eh oui, on va croire que tu es croyant alors que tu ne l’es pas !" J’ai longuement réfléchi à cette chaîne d’états internes qui conduit PA à aspirer au niveau spirituel. J’ai fait le même processus avec PS, puis avec d’autres parties encore... J’ai découvert que les parties de nous-mêmes se comportent comme des personnes entières et en poussant le processus, elles aspirent toutes à un niveau d’ordre spirituel, comme si elles avaient chacune une mission à remplir pour le compte de la personne. Découverte avec le processus simple décrit ci-dessus, l’expérience spirituelle à laquelle on aboutit n’a pas grand chose à voir avec les croyances du même ordre que l’éducation (religieuse par exemple) a ancrées en nous. C’est une spiritualité qui s’enracine mieux dans la vie quotidienne, une spiritualité qui laisse les pieds sur terre et qui est bien différente de ces envolées de nébuleuses intellectuelles qu’on entend ou qu’on lit quelquefois. Cette spiritualité a sa source dans le kinesthésique, me semble-t-il... Il n’y a plus moi et le monde, moi et les autres... il y a un tout dans lequel je ne suis qu’un élément et j’accepte cela... mais à quoi bon insister pour tenter de décrire un état pour lequel il n’y a pas de mots ? D’autres ont fait cela beaucoup mieux que moi. Même si cette spiritualité s’adapte bien au sol sur lequel nous posons nos pieds chaque jour, revenons un instant à des réflexions plus "basiques" encore... Arrêtons-nous un instant sur ce qu’entend chaque jour "l’alcoolique"... Ces reproches, remarques exhortations, plaisanteries dont un livre à lui seul ne parviendrait pas à faire le recensement : "Tu t’es vu quand tu as bu ?*... si tu m’aimais, tu arrêterais de boire... hier soir tu étais encore dans les vignes du Seigneur..." Je cesserai de te faire des reproches quand tu cesseras de boire... quand il a bu, Dieu n’est pas son Maître ! Il n’est pas tout seul... il est parti... il est ailleurs... il est dérangé... mais tu te détruis en buvant comme ça ! etc... etc..." On pourrait multiplier ces expressions à l’infini et s’arrêter sur le sens littéral de chacune d’elles. Certaines incitent directement "l’alcoolique" à boire. D’autres semblent deviner le sens spirituel de sa démarche... d’autres encore évoquent l’éclipse de la PS. Et je laisserai le lecteur sur cette question, lui qui connaît maintenant la dissociation séquentielle, lui qui sait maintenant que cette dissociation est le don acquis au cours d’un traumatisme sévère, lui qui sait que pour "l’alcoolique", son alcoolisme est une meilleure solution... Que voit, entend et surtout ressent l’alcoolique lorsqu’il entend tout ça ?

NB : * "Tu t’es vu quand tu as bu ?" est un slogan que beaucoup ont entendu dernièrement. C’est l’exemple parfait de la maladresse à éviter. Je préfère de loin cette expression quasi-divine des dégustateurs : "Avaler le Bon Dieu en culotte de velours". La communion n’est pas loin n’est-ce pas ? Michel FACON.

La revue LA TEMPÉRANCE a édité une suite d’articles sur PNL et Alcoologie.

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