PNL et Hypnose Prochainement 

PNL et Hypnose

Articles de PNL parfois déjà parus dans la revue LA TEMPERANCE. Peuvent être soit des articles originaux en français soit des traductionsde l’américain.

Recadrage des états dissociés, alcoolisme, toxicomanie...1     PNL et Dépendances

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

John GRINDER et Richard BANDLER exposent la manière d’effectuer un recadrage chez les personnes souffrant d’état de sévére dissociation. Initialement publié dans le livre "Reframing" ce passage met l’accent sur une manière tout à fait originale d’aborder les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie.

Certaines conditions doivent être respectées pour que le recadrage en six étapes [1] soit efficace. Si vous avez à faire à quelqu’un de gravement dissocié, vous ne pouvez vous attendre à ce que le recadrage [1] fonctionne. Les alcooliques et les toxicomanes, les maniaco-dépressifs et autres personnalités multiples sont tous gravement dissociés. Souvent les gens qui mangent ou fument de manière excessive tombent dans la même catégorie. Je vais parler ici des alcooliques en les prenant en exemple. Mais je veux qu’il soit bien clair pour vous que ce que je vais en dire est valable pour tous les autres cas d’extrême dissociation.

Lorsque vous questionnez un alcoolique, alors qu’il est sobre, sur ce qu’il a fait quand il a bu, il sera généralement, en partie, ou même totalement amnésique. De même, si vous lui demandez, quand il a bu, de parler de ce qui lui arrive quand il est sobre, il éprouvera des difficultés à vous fournir des explications à ce sujet. Ceci constitue l’un des faits significatifs que vous pourrez utiliser pour établir qu’une personne est bien dissociée : c’est-à-dire que, lorsqu’elle fonctionne à l’intérieur de l’un de ses propres modèles du monde, elle n’a aucun accès aux expériences ni aux ressources qu’elle possède lorsqu’elle vit dans son autre modèle du monde. Elle a une personnalité multiple au sens où elle se comporte dans le monde de deux manières distinctes, qui ne coexistent jamais dans son expérience. Les deux ne sont jamais présentes dans son corps ou dans son comportement simultanément.

Ce qui rend le recadrage réellement efficace, c’est que vous ouvrez là un passage vers l’inconscient. Par inconscient, j’entends la partie d’une personne qui la force à avoir le comportement qu’elle souhaite consciemment modifier, ou qui l’empêche de se comporter comme elle voudrait consciemment pouvoir le faire. Le recadrage constitue une communication à deux niveaux au moyen de laquelle vous vous adressez à la partie consciente d’elle-même et où vous utilisez aussi ses réponses involontaires pour communiquer avec la partie d’elle qui est responsable du comportement qui est le noyau du changement à effectuer.

C’est la partie sobre d’un alcoolique qui l’a guidé jusqu’à votre cabinet. C’est celle-là qui franchit la porte. En fait, la partie sobre s’est déjà totalement engagée à être sobre, aussi n’avez-vous rien à faire pour cette partie-là. C’est la partie qui a déjà tout compris en ce qui concerne les désavantages liés au fait de boire, mais qui reste impuissante en ce domaine. Si vous travaillez avec cette partie-là, vous obtiendrez des réponses complètement cohérentes en ce qui concerne les changements à effectuer. Mais, dès que ce client entrera dans un bar, il va néanmoins recommencer à boire.

"Ce qu’il vous faut trouver, c’est l’accès à cette partie de la personne qui l’entraîne à "faire la fête"..."

Ce qu’il vous faut trouver, c’est l’accès à cette partie de la personne qui l’entraîne à "faire la fête", parce que c’est bien cette partie de lui-même qui mène la danse quand il s’agit de "fête", c’est-à-dire d’alcoolisation. Du fait que les deux parties de sa personne sont gravement dissociées, lorsqu’elle se trouve dans l’un de ces deux états, vous ne pouvez pas communiquer avec l’autre. Aussi, lorsqu’un alcoolique pénètre dans votre cabinet alors qu’il est sobre, il est extrêmement difficile d’avoir accès à la partie de lui-même qui boit et qui est en fait la partie qu’il va falloir transformer.

"Elle a une personnalité multiple au sens où elle se comporte dans le monde de deux manières distinctes, qui ne coexistent jamais dans son expérience..."

La plupart des problèmes que les gens rencontrent reposent sur un déséquilibre ou sur ce qui est le plus souvent appelé un "conflit". Il y a une incommunication, un désaccord entre la partie d’une personne qui la pousse à faire une chose et la partie qui veut l’en empêcher. D’habitude cette dissociation est simultanée : le comportement de cette personne exprime à la fois celui des deux parties qui la composent. Par exemple, quelqu’un va vous dire d’une toute petite voix : "Je veux être autoritaire". Les deux parties sont ici quelque peu dissociées, mais elles s’expriment en même temps.En matière d’alcoolisme ou pour toute autre addiction, il existe un genre différent de dissociation dans lequel la dissociation s’exprime de manière séquentielle dans le temps. La personnalité sobre et la personnalité alcoolique sont tellement distinctes qu’elles ne s’expriment pas en même temps. Elles se manifestent l’une après l’autre.

Le modèle du recadrage en six étapes a été conçu pour traiter des dissociations simultanées. Plutôt que de mettre au point une approche totalement différente pour les dissociations séquentielles, il vous suffit de transformer une dissociation séquentielle en dissociation simultanée et d’utiliser ce que vous savez déjà faire : le recadrage en six étapes [1].

"La personnalité sobre et la personnalité alcoolique sont tellement distinctes qu’elles ne s’expriment pas en même temps..."

Cette manière de procéder est commune à d’autres domaines. Un bon mathématicien tentera toujours de réduire un problème complexe à un problème plus simple qu’il sait résoudre. Si vous prenez un problème difficile et que vous le réduisez à un autre, plus simple, alors vous parviendrez à le solutionner plus aisément.La manière la plus simple pour transformer une dissociation séquentielle en dissociation simultanée est d’utiliser l’ancrage [2]. Dans l’exemple de l’alcoolisme, je commence par accéder à la personnalité alcoolique et je l’ancre. Ensuite, j’ancre la personnalité sobre. Enfin, je superpose les deux ancres de façon à contraindre les deux états à exister simultanément.

Lorsque quelqu’un entre dans votre cabinet, la personnalité sobre se trouve juste en face de vous, aussi est-il aisé de l’ancrer. Se frayer un accès à la partie alcoolique requiert un peu plus d’habileté. Une façon d’obtenir cet accès est d’opérer une induction hypnotique dans laquelle vous faites régresser la personne jusqu’à la dernière fois où elle a été ivre, ou quelque autre expérience significative d’ivresse, et de collecter les informations sensorielles détaillées qu’elle vous fournira sur son vécu de l’état d’ivresse. "Retournez à la dernière fois. Comment vous sentez-vous juste avant d’avaler votre premier verre ? A quoi ça ressemblait la dernière fois que vous avez fait la fête ? Ou est-ce que vous étiez assis ? Qu’avez vous vu ? Qu’est-ce que vous entendiez ? Qu’avez vous dit pour commander votre premier verre ? C’était quoi, ce premier verre ? A quoi est-ce que cela ressemblait ? Vous pouvez en sentir l’odeur maintenant ? Quel goût cela avait exactement ? Comment savez-vous exactement quand vous êtes saoûl ?"

"La manière la plus simple pour transformer une dissociation séquentielle en dissociation simultanée est d’utiliser l’ancrage..."

Si vous posez à votre client ce genre de questions, vous allez pouvoir noter un changement effectif dans son comportement. Pendant qu’il vous donne ces informations, il va commencer à éprouver à nouveau l’effet de l’alcool. Vous allez voir sa respiration et ses postures corporelles se modifier. Vous allez entendre le changement dans le ton, le rythme et le timbre même de sa voix. Vous noterez une altération des expressions de son visage et des mouvements de son corps.

Si vous faites en sorte de "réfléchir", c’est-à-dire de lui renvoyer une image similaire à celle qu’il émet, au niveau de toutes les composantes déterminantes dans le changement qui est en train de se produire dans son expérience, vous allez amplifier sa sensation de l’état alcoolique. Lorsque le changement vous semblera définitivement installé, ancrez cet état.

"Le fait de repenser aux odeurs et aux goûts ramènera la personne à l’intérieur de son état alcoolique..."

Habituellement, le fait de repenser aux odeurs et aux goûts ramènera la personne à l’intérieur de son état alcoolique. L’accès olfactif est probablement le moyen le plus direct pour amener une régression. A chaque fois que vous voulez qu’une personne ré-expérimente un état antérieur, si vous pouvez trouver une odeur associée à cet état, aider la personne à retrouver cette odeur la ramènera immédiatement à cet état antérieur dans tous les autres systèmes de représentation sensorielle. A cause de la manière dont les odeurs sont organisées au niveau neurologique, elles ont un impact plus direct sur le comportement et provoquent plus de réponses que les autres accès sensoriels.

Intervenant : "Vous avez appelé cette méthode une induction hypnotique. Etes-vous entrain de dire qu’à chaque fois que vous demandez à une personne de régresser, vous avez induit un état hypnotique ou commencé à l’induire ?

Ceci pourrait être une question de sémantique. Allez-vous appeler cette expérience hypnose ou non ? Je ne lui donnerais pas ouvertement ce nom : cela pourrait entraîner des résistances de la part du client. Mais, d’après mon expérience, il est impossible de distinguer ce que je viens de décrire de l’induction d’une transe "officielle". La profondeur peut varier quelque peu, mais la procédure réelle et les stratégies internes qu’emploie l’individu sont identiques...

A suivre... [3]

d’aprés Richard BANDLER et John GRINDER

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Glossaire des termes PNL    

Publié par Bernard FRIT

Ce glossaire a été réalisé par Richard BANDLER inventeur et découvreur de la PNL avec John GRINDER.

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Recadrage des états dissociés, alcoolisme, toxicomanie...5    

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

Dans cet article paru en français dans le numéro 23 de LA TEMPERANCE, John GRINDER et Richard BANDLER exposent la manière d’effectuer un recadrage chez les personnes souffrant d’état de sévére dissociation. Initialement publié dans le livre "Reframing" ce passage met l’accent sur une manière tout à fait originale d’aborder les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie. Nous touchons là à une partie extrêmement néconnue du travail des deux fondateurs de la PNL.

Janet : J’ai une patiente qui a été diagnostiquée schizophrène. Elle était sous traitement mais elle l’a interrompu, et elle recommence maintenant à entendre des voix. Ca l’effraie terriblement. Elle est complètement paniquée.

Bien, premièrement elle n’est pas vraiment paniquée. Ce qu’elle ressent est une réponse kinesthésique au fait d’entendre des voix. Au niveau du conscient elle a nommé cette réponse “peur” ou “panique”. Cela peut vous sembler un problème de sémantique, mais ça ne l’est pas du tout. Il y a une énorme différence entre les deux et un recadrage vous démontrera clairement cette différence.

Ma toute première réponse à cette femme serait « Merci mon Dieu les voix sont encore là ! Autrement comment sauriez vous comment vous devez agir ? Comment pourriez vous établir des plans d’avenir ? » Une ou deux générations en arrière, une personne qui entendait des voix était déclarée folle. Ceci est un constatation de combien nous autres,’civilisés’, sommes peu évolués en ce qui concerne la connaissance des mécanismes qui régissent l’esprit humain. Les Voix intérieures sont l’un des trois modes majeurs d’expression de l’inconscient au moyen desquels nous organisons et analysons notre existence. C’est là ce qui nous différencie des autre espèces. Ainsi donc ma première réponse sera « Merci, mon Dieu, et maintenant voyons ce qu’elles cherchent à vous faire comprendre ». Je pourrais ajouter ensuite « Bon, Laissez moi essayer de leur parler, moi aussi. Peut-être possèdent-elles des informations vraiment importantes pour nous. Aussi, s’il vous plaît, rentrez en vous même et demandez à vos voix ce qu’elle essayent de vous dire. »

Janet : « Comment est-ce que je devrais m’y prendre pour tuer ma mère. »

Bien ! Maintenant, demandez aux voix ce que vous apporterait le fait de tuer votre mère ? » Vous vous dirigez maintenant vers le but de la transformation (méta-but). Si une partie de votre moi énonce un but qui est moralement, éthiquement ou culturellement inacceptable, tel que « tuer ma mère », vous devez immédiatement rechercher un cadre, un contexte dans lequel c’est une solution appropriée. Cela peut sembler bizarre à entendre, mais c’est en fait tout à fait approprié dans un contexte donné. La question est alors, pouvez-vous découvrir ce contexte ? « Qu’est-ce que tuer votre mère vous apporterait ? Demandez aux voix, ce qu’elles essaient de vous apporter en vous suggérant de tuer votre mère ».

Il est vraisemblable que la personne vous interrompe alors en disant « Mais je ne veux pas tuer ma mère ! » Vous pouvez alors répondre « Je ne vous dis pas de tuer votre mère, je vous demande de poser cette question aux voix ». Vous devez maintenir la dissociation et procéder, ensuite, à un recadrage en six étapes : « Ces voix sont des alliées. Vous n’en avez pas encore conscience, mais je vais vous démontrer qu’elles le sont. Maintenant, demandez-leur ce qu’elles essaient de faire pour vous ».

Ben : Je travaille actuellement avec un patient qui est un schizophrène chronique. J’ai découvert qu’en fait j’étais en train de me mesurer à sa carrière de treize années en tant que schizophrène avec mon travail sur lui. Au cours de la dernière séance, il ressortait principalement de tout ce qu’il m’a dit qu’il avait énormément investi dans cette carrière. Aussi ai-je applaudi son grand succès à cet endroit.

Ce que vient de dire Ben, est vraiment important. Il a applaudi une carrière de treize ans de schizophrénie. « Comme vous avez bien réussi en tant que schizophrène au cours de ces treize années ».

Il a le même nom de famille qu’une célébrité, et je lui ai dit que sa réussite en tant que schizophrène était tout-à-fait comparable à celle de son homonyme dans sa spécialité ! Cela fait actuellement trente deux ans qu’il est en traitement, mais il n’avait jamais pratiqué une thérapie familiale auparavant. Dans le contexte de la thérapie familiale il m’a expliqué qu’il pensait que sa mère en mourrait si jamais il guérissait et devenait réellement lui-même.

Sa mère était-elle présente lorsqu’il vous a dit ce qu’il pensait ?

Oui, J’ai expliqué qu’elle ne mourrait pas si il allait mieux. De fait, j’ai même dit qu’elle en serait heureuse. Effectivement, la mère est par ailleurs quelque peu confuse quand à son désir de sa guérison. Mais je ne sais pas jusqu’où aller à partir de ça. J’imagine que je ferais bien de commencer à travailler également avec la mère.

OK. Donc, Ben travaille avec un schizophrène, et maintenant, il va travailler aussi avec sa mère. L’étape suivante est de savoir comment il va pouvoir raccrocher les deux. En d’autres termes, la mère dit au schizophrène « Je ne vais pas en mourir si tu te portes mieux ». (simultanément, il secoue la tête en signe de dénégation).

Ben : Je n’avais pas perçu la contradiction de manière aussi flagrante mais je dois avouer que cela me semble en fait très judicieux.

La question est : Est-ce que le schizophrène acceptera cette affirmation contradictoire ? Définitivement non. Le schizophrène est bien plus sensible que vous et moi aux signaux non-verbaux. Il a eu tout une vie pour apprendre à les décrypter.

Une chose que vous pouvez tenter est d’obtenir une réponse cohérente de la part de la mère. Vous pourriez commencer par faire le tri des différentes parties en elle qui souhaitent où ne souhaitent pas sa guérison. « OK ! faites comme si vous souhaitiez qu’il reste malade, maintenant dites-lui toutes les raisons pour lesquelles il serait important qu’il demeure malade ». Elle va sauter : « Mais je ne le souhaite pas », et vous lui répondez alors « Oui, mais cela nous aiderait beaucoup si vous faisiez comme si. » Puis, plus tard, vous direz « Maintenant faites comme si vous vouliez qu’il guérisse. » Elle va immédiatement répondre « Mais c’est ce que je souhaite . » « Bien sûr ; cela vous sera donc encore plus facile pour faire comme si. » La logique de tout ça est fragile et même quelque peu inconséquente. Tout ce qui importe en fait est de l’aider à répondre. Si vous voulez avoir un bon aperçu de ce que peut vouloir dire un ancrage non-kinesthésique, faites passer la mère successivement par ces deux comportement pendant que vous, vous observez le schizophrène. Vous verrez, il aura carrément de la fumée qui lui sortira des oreilles !

Votre but possible, bien sûr, est de rendre le schizophrène indépendant vis à vis de la cohérence de sa mère. En un sens, on pourrait dire qu’atteindre la maturité c’est atteindre un niveau ou la cohérence ou l’incohérence des actes des parents n’a plus de conséquences sur le contexte ou l’élan vital qui anime leurs enfants.

Que le schizophrène croie que sa mère tient à ce qu’il guérisse, ou qu’il croie le contraire, si vous opérez un recadrage vous pouvez prétendre que la raison pour laquelle ce schizophrène tient à le demeurer est qu’il veut faire honneur à sa mère. Son intention est de démontrer combien il l’aime et combien il se sent concerné par son bien-être.

Il ne s’agit ici que d’un recadrage tout à fait standard. Je suis parti d’un exemple de comportement, être schizophrène, pour aller vers l’intention , la motivation de ce comportement. J’ai enfoncé un coin entre le comportement « schizophrénie » et l’intention qui justifie le comportement, puis j’ai validé le résultat. « Vous avez raison ! Ne vous laissez pas perturber en vain, vous aimez votre mère et vous tenez à ce qu’elle vive bien c’est ce que vous voulez lui prouver, du moins c’est ce que je comprend, parce que, moi aussi j’aime ma mère après tout... » Utilisez toutes les analogies de ce genre que vous puissiez trouver et qui s’appliquent au cas particulier de ce gars.

Ensuite insistez sur le fait qu’il doit demeurer schizophrène jusqu’à ce qu’il ait découvert et éprouvé d’autres façons de montrer à sa mère tout le respect et l’attention qu’elle mérite et qu’il veut tant lui donner. Vous insistez sur le fait qu’il doit demeurer dans la schizophrénie jusqu’à ce qu’il ait trouvé d’autres types de comportement qui aient pour résultat : montrer du respect et de l’amour pour sa mère. « Elle mérite ce qu’il y a de mieux. Si la schizophrénie est ce qu’il y a de mieux, alors OK ! vous devez rester schizophrène. Si nous parvenons à trouver un meilleur moyen pour vous de lui prouver votre amour et votre respect, vous voudrez agir de cette autre façon, parce qu’elle mérite ce qu’il y a vraiment de mieux ». En procédant de la sorte, vous agissez entièrement à l’intérieur de son modèle du monde. En même temps, je travaillerais aussi un peu avec la mère pour démêler ses comportements à elle. Parfois, quand quelqu’un est venu nous voir avec certains aspects de son expérience qui révélaient une dissociation, nous avons choisi de ne pas rechercher à obtenir comme résultat une réintégration totale. Une forte femme hollandaise qui résidait dans ce pays depuis plus de vingt ans nous fut amenée un jour par son mari, parce qu’elle présentait des symptômes de schizophrénie aiguë. Elle entendait des voix qui lui faisaient constamment des propositions d’ordre sexuel, et qui lui tenaient d’incompréhensibles propos lubriques. Elle ne comprenait d’ailleurs même pas le sens de ces propos : elle était une « honnête femme ».

Nombre de psychiatres bien intentionnés avaient essayé d’aider cette femme. Ils lui avaient expliqué que ces voix qu’elle entendait étaient bien en réalité ses voix, et qu’elles étaient la résultante du fait qu’elle était en colère contre son mari parce que ce dernier, dix ans auparavant, avait eu une aventure avec une autre femme. Cette femme était extrêmement religieuse, et en regard de son modèle du monde, cette explication était inacceptable. Sa propre rage lui semblait inacceptable, aussi la projetait-elle dans ses hallucinations auditives. Si elle avait cru que ces voix puissent provenir d’elle, cela aurait fait s’écrouler son image consciente d’elle même. Les voix racontaient des choses et lui proposaient de se livrer à des actes qui lui faisaient profondément horreur à elle, une femme de bien, honnête et religieuse. A essayer de faire admettre ce raisonnement à cette femme, les psychiatres,tout bien intentionnés qu’ils soient, ne faisaient que se précipiter, tête baissée contre un mur de pierre.

« Elle avait dissocié en même temps les sensations (kinesthésique) de la rage et leur représentation auditive. »

Cette femme refusait donc tout net de retourner voir un psychiatre, arguant que ceux-ci n’avaient fait que l’insulter. C’est ainsi que son père et sa fille finirent par nous l’amener. le problème était en train de prendre des proportions alarmantes, elle avait commencé à envoyer des claques à des gens dont elle pensait qu’ils venaient de lui faire une proposition indécente. Elle cognait et giflait les serveurs dans les restaurants et même des passants dans la rue - et elle constituait un adversaire de taille - ! En conséquence, elle était à la limite de se retrouver enfermée. Nous nous mîmes d’accord sur un projet thérapeutique dont les buts étaient tout à fait circonscrits et assez limités. Cette famille n’était pas riche et, par ailleurs, ils n’avaient aucune raison de rechercher un renouvellement complet. Maman voulait juste se sentir bien et le reste de la famille avait pour unique souhait qu’elle se porte bien. De toute évidence, elle était déjà très dissociée. Dans son cas il s’agissait d’une dissociation du système de représentations. Elle avait dissocié en même temps les sensations (kinesthésique) de la rage et leur représentation auditive. Nous nous sommes donc servi de sa dissociation. Nous l’avons tout simplement élargie pour obtenir un état modifié. Alors nous avons fait appel directement à la partie d’elle qui savait ce qui se passait. Au cours de la première séance, nous nous contentâmes de convaincre son inconscient d’un raisonnement d’une logique un peu tirée par les cheveux... Nous expliquâmes à son inconscient que du fait que les voix avaient des choses très importantes à lui communiquer, ça serait beaucoup plus facile si elles se mettaient à lui parler dans sa langue maternelle. De cette manière, elle pourrait les comprendre parfaitement. En procédant de la sorte, elle traduisit d’elle même les voix hallucinatoires en Néerlandais. La conséquence de ce changement fut qu’elle ne pouvait plus battre personne ici aux Etats Unis, parce que les voix qu’elle entendait lui parlaient en Hollandais et qu’elle savait pertinemment que les gens autour d’elle ne parlaient qu’Anglais. Cela la troublait passablement, mais c’était néanmoins un bonne manière de l’empêcher de se mettre dans des situations dans lesquelles elle aurait pu se retrouver accusée et même arrêtée.

La séance suivante, nous induisîmes à nouveau un état de conscience modifié, et j’eus une « révélation » subite. Dieu me parla et je lui rapportais ce que Dieu m’avait dit : « Dieu a dit “il est sage et juste que blah, blah, blah” ». Cette révélation lui donnait des instructions suivant lesquelles elle devait transférer les voix à l’intérieur de ses rêves. Ainsi, chaque nuit, cette femme allait s’endormir d’un sommeil peuplé de rêves pleins de violence, au cours desquels elle se vengeait des exactions de son mari. Pendant la journée, elle vivait parfaitement tranquille. nous construisîmes, bien sûr, tout un tas de garde-fou, de façon que ses rêves violents ne débordent pas sur ses gestes durant son sommeil, autrement elle aurait pu se mettre à battre son mari en dormant.

Ceci est un exemple de projet thérapeutique à portée limitée. Cela fait cinq ans et demi que nous avons effectué ce travail. Elle vit heureuse et tous les membres de sa famille également. Mais il ne s’agit pas ici d’un travail de réintégration. Elle possède toujours deux parties dissociées d’elle-même. Pour utiliser la métaphore relative à l’alcoolique, elle est toujours capable de disjoncter.

Intervenant : Vous voulez dire dans ses rêves ?

Oui, mais il existe également toujours l’éventualité que ce qui est actuellement cantonné dans le domaine des rêves déborde tout d’un coup sur son comportement éveillé. J’imagine que si son mari avait à nouveau une aventure extra-conjugale, cela ferait sauter les barrières que nous avons mises en place pour canaliser son comportement. On peut toujours utiliser ce genre de dissociation pour réorganiser le comportement d’une personne, mais il faut que vous réalisiez les limites qu’impose le fait de ne pas effectuer un travail complet de réintégration.

Vous devez être capable de trier, sélectionner et contextualiser tous les comportements, de façon à pouvoir apporter une solution différente à chaque situation nouvelle. Les résultats d’une surcontextualisation chez quelqu’un de dissocié sont d’obtenir un choix de comportements limités et très rigides. La dissociation extrême peut fonctionner de manière adéquate mais uniquement dans un environnement stable. Cela peut devenir rapidement inadapté voire inefficace dans des conditions changeantes.

La situation idéale est d’effectuer une réintégration complète, ainsi le comportement adéquat sera toujours disponible quelle que soit le contexte donné. Notre but pour vous et vos clients est d’être capable de répondre à des conditions toujours renouvelées de manière également évolutive. Pour parvenir à ceci, il faut réintégrer complètement les parties dissociées, de façon à ce que l’ensemble des ressources d’une personne soit disponible à tout moment et n’importe où.

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Les stratégies de décision    

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

Il nous sembla important d’approfondir les stratégies de décision des personnes alcooliques : "Que font-elles dans leur tête pour "décider" d’aller boire un verre ?"

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Les 7 étapes pour obtenir ce que vous voulez vraiment    

Publié par Bernard FRIT

La PNL vous aide à déterminer vos objectifs, que voulez-vous vraiment ? Découvrez maintenant les 7 étapes nécessaires pour obtenir votre réponse.

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Accéder à Différents Etats Kinesthésiques (1ère partie)    

Publié par Bernard FRIT

Connirae et Steve ANDREAS montrent comment se procurer à volonté différents états kinesthésiques. Ils en expliquent l’application notamment pour la toxicomanie ou pour le contrôle de la douleur.

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PNL et dépendances    

Publié par

« La PNL est une modélisation de l’excellence » dit John GRINDER, l’un de ses fondateurs. Elle apporte, la possibilité d’analyser l’excellence humaine dans tous les domaines (psychologie, santé, communication, apprentissage, etc.). Elle a une application particulièrement intéressante dans le domaine des dépendances (dépendance affective, alcoolisme, boulimie/anorexie, toxicomanie...)

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Accéder à Différents Etats Kinesthésiques (2ème partie)    

Publié par Bernard FRIT

Ce processus permet de simuler l’effet de n’importe quelle substance psycho-active qu’elle soit médicale ou non. Ce texte a initialement été publié dans le livre Change Your Mind and Keep the Change. Le processus décrit dans cet article est utilisé dans les Séminaires En Finir avec l’Alcool organisés par LA TEMPERANCE.

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PNL et Spiritualité    

Publié par Robert LAROCHE

Robert LAROCHE nous expose sa manière d’envisager la spiritualité dans sa pratique de la PNL.

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Recadrage des états dissociés, alcoolisme, toxicomanie... 3    

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

Dans cet article paru en français dans le numéro 21 de LA TEMPERANCE, John GRINDER et Richard BANDLER exposent la manière d’effectuer un recadrage chez les personnes souffrant d’état de sévére dissociation. Initialement publié dans le livre "Reframing" ce passage met l’accent sur une manière tout à fait originale d’aborder les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie. Nous touchons là à une partie extrêmement néconnue du travail des deux fondateurs de la PNL.

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Recadrage des états dissociés, alcoolisme, toxicomanie...2    

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

Dans cet article paru en français dans le numéro 20 de LA TEMPERANCE, John GRINDER et Richard BANDLER exposent la manière d’effectuer un recadrage chez les personnes souffrant d’état de sévére dissociation. Initialement publié dans le livre "Reframing" ce passage met l’accent sur une manière tout à fait originale d’aborder les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie. Nous touchons là à une partie extrêmement néconnue du travail des deux fondateurs de la PNL.

A suivre...

d’après Richard BANDLER et John GRINDER

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Recadrage des états dissociés, alcoolisme, toxicomanie...4    

Publié par Bernard FRIT, Elisabeth FRIT

Dans cet article paru en français dans le numéro 22 de LA TEMPERANCE, John GRINDER et Richard BANDLER exposent la manière d’effectuer un recadrage chez les personnes souffrant d’état de sévére dissociation. Initialement publié dans le livre "Reframing" ce passage met l’accent sur une manière tout à fait originale d’aborder les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie. Nous touchons là à une partie extrêmement méconnue du travail des deux fondateurs de la PNL.

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Extrait du livre à paraître de Leslie CAMERON-BANDLER    

Publié par LA TEMPERANCE

Extrait du livre à paraître de Leslie CAMERON-BANDLER sur la gestion des émotions

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PNL : Choisir nos émotions    

Publié par LA TEMPERANCE

La PNL nous apprend à comprendre nos émotions car elles guident nos choix, nos comportements. Apprenons à les reconnaitre et surtout à les choisir afin de ne pas s’en sentir prisonnier.

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