Le deuil de Maman et de Solenne...

Audrey est venue en séjour à LA TEMPÉRANCE pour arrêter ses dépendances : alcool, drogues (extasie, héroïne et autres « prods »...). Elle a 26 ans et nous comprenons très vite que sa dérive a été une tentative désespérée de retrouver sa maman, morte quand elle avait 12 ans, et de sa petite sœur Solenne, quand elle en avait 6. Une grande partie de l’accompagnement d’Audrey a consisté à « faire ses deuils » et à l’aider à retrouver le goût de vivre et à avoir des projets.

Audrey est venue en séjour à LA TEMPÉRANCE pour arrêter ses dépendances : alcool, drogues (extasie, héroïne et autres « prods »...). Elle a 26 ans et nous comprenons très vite que sa dérive a été une tentative désespérée de retrouver sa maman, morte quand elle avait 12 ans, et de sa petite sœur Solenne, quand elle en avait 6. Une grande partie de l’accompagnement d’Audrey a consisté à « faire ses deuils » et à l’aider à retrouver le goût de vivre et à avoir des projets.

Faire le deuil

Terrible question à laquelle j’ai été, bon gré mal gré, toujours confrontée. Je suppose que le temps est un allié de force majeure ; en tous cas, il l’a été pour moi, face à la mort de ma mère, de ma soeur. Ces lettres m’ont permises de continuer à faire mes deuils, réellement de manière plus libérée. Avant, je croyais les accomplir en restant fidèle, par mes larmes, ma souffrance, ma colère, ma défonce, à Solenne et à ma mère. Aujourd’hui, je commence à comprendre que ma culpabilité, mes émotions et celles de mes défuntes sont liées, et surtout n’ont plus lieu d’être. Elles n’ont pas choisi la maladie, elles ne sont pas mortes pour (me) faire souffrir, elles en ont souffert elles aussi, de partir. Faire son deuil, pour moi veut dire vivre, avec le sourire, avec leur aide (avec leur amour, qui, lui ne meurt pas). C’est aujourd’hui une réponse, ma réponse ».

Audrey

Voici la lettre qu’elle leur a écrit sur notre conseil -au cours du séjour- et la réponse de sa mère telle qu’Audrey l’a pressentie.

Maman,

Je suis allée me percher, non pas à coup de prod’, mais sur un rocher, plutôt un gros caillou, d’où j’admire, profite du ciel, de la forêt, de ma solitude, pour t’écrire. Je me rappelle exactement la dernière fois où je t’ai écrit. C’était ce fameux cahier en papier recyclé, que je suis allée chercher cet hiver, dans l’appartement de papa. J’ai lu et relu cette lettre, dans laquelle je te disais que tu me manquais, que j’avais comme unique souhait que tu me consoles, me serres dans tes bras, que tu reviennes... (le soleil sort).

Aujourd’hui, j’ai grandi. Je ne sais pas si Solenne et toi me voyez, m’aidez et pardonnez-moi d’en douter. J’ai grandi comme j’ai pu, sans toi, sans sœur, dans cette absence définitive qu’il m’a fallu apprivoiser. Si tu me vois, je n’ai pas besoin de mots pour te raconter ma vie. Si tu ne me vois pas, alors ces mots te seront de même adressés, pour me soulager, me confier, me libérer.

De quoi ? De ta mort, de ta maladie, du deuil que tu n’as pas pu faire de ta fille. Tu es partie sur un brancard, un jeudi, sans rien dire, ni de ta souffrance, visible sur ton corps, ni de ton amour que tu nous portais. A 12 ans, aurais-je pu l’entendre ? Je n’ai pas la réponse. Mais te quitter si brutalement m’a frustrée. Tu m’as donné la vie, j’ai honte car je ne sais qu’en faire, si ce n’est la détruire, la piétiner, la nier. Peut-être pour toi, pour te montrer combien je t’aime encore et que ton absence n’est toujours aussi douloureuse, jamais comblée. Je sais que si tu m’entends, tu pardonneras mes nombreuses erreurs. Aime-moi même morte, ta seule fille qui vit, qui essaye tout du moins. Audrey

Audrey (réponse)

J’aimerais que tu m’entendes, être à tes côtés, mais comme tu le sais, je suis morte. Ne te mets pas ma mort sur ton dos. Tu n’as pas à t’en vouloir. Je ne suis pas morte pour t’abandonner, et sache que je t’aime en vie tout autant que Solenne à mes côtés. Je sais que je te manque, et quels vides Solenne et moi avons laissés en mourant. Ne sois pas jalouse. N’en veux pas à cette petite fille malade de 3 ans qui ne voulait que vivre. Je sais combien, tu l’aimes au fond de toi, même si tu n’en gardes pas de souvenirs. Ils sont en toi, ne t’inquiète pas, et un jour, ils deviendront une force, une joie tout autant qu’aujourd’hui, ils te hantent.

Ma mort ne doit pas te faire mourir. Tu es en vie, il n’y a rien de plus beau, crois-en toi. Ne vis plus pour nous, tu n’as rien à rattraper, vis ta vie car tu le peux, aies confiance en ces mots que tu me donnes dans cet instant. Nous vivons à travers toi Audrey, sois-en sûre.

Sois heureuse ma grande fille, souviens-toi mais vis, sois toi. Maman

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